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L’Observateur Paalga N° 8493 du 6/11/2013

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Vente illicite de carburant à Ouaga : Le MICA sévit
Publié le jeudi 7 novembre 2013   |  L’Observateur Paalga


Vente
© Autre presse par DR
Vente illicite de carburant : Le MICA fait couler les stations par terre à Bobo


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Tout comme dans certaines provinces où la campagne de lutte contre la vente illicite des hydrocarbures a déjà démarré, le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (MICA) a procédé au lancement de l’opération le mercredi 6 novembre 2013 à Ouagadougou. Une sortie inopinée des agents de contrôle du département dans les grandes artères de la capitale à cette occasion a permis de saisir 2 474 litres d’essence.


Mercredi 6 novembre 2013, 8h30 : c’est l’heure du rassemblement au ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (MICA), suivi du départ pour le camp de gendarmerie de Paspanga. Là, s’opère le dispatching des groupes. Composées de contrôleurs, de journalistes, d'éléments des forces de l’ordre et de «manœuvres» chargés du ramassage du matériel, cinq équipes sont ainsi constituées avec chacune un axe précis à emprunter.

Le conseiller technique du MICA, Amidou Barry, avant de donner le top de départ, a fait le briefing de la mission : «Il s’agit de rendre visibles les actions du gouvernement et de montrer aux populations que l’Etat veille au respect des normes concernant les produits de grande consommation. Le carburant est un produit facilement inflammable, donc très dangereux, et ne doit pas être vendu en dehors de la procédure normale. Seule la SONABHY et quelques marqueteurs sont agréés pour sa distribution». Vous l’aurez compris, le but de cette sortie a donc été de mettre la main sur du carburant vendu illicitement.

9H45. Le soleil commence à taper fort lorsque notre groupe, l’équipe 5, prend l’axe Yagma-Ouahigouya. Pas besoin d’aller bien loin pour rencontrer des «stations par terre». En effet, en pleine ville à quelques encablures du pont de Baskuy, les contrôleurs détectent un marché de vente illicite : à gauche et à droite de la chaussée, sont exposées sur des étagères à ciel ouvert des bouteilles d’essence. En l’absence de son époux, c’est madame Pouya qui gère ce matin le commerce, où le litre d’essence est vendu à 800 FCFA.

Les contrôleurs lui expliquent que la vente illicite du carburant est interdite au Burkina et par conséquent ils sont au regret de devoir procéder à la saisie du produit. Les yeux embués de larmes, elle se confond en excuses d'une voix saccadée : «Si vous ramassez tout, on va faire comment ? Han ? Nous, on mange dans ça. Je demande pardon. On a compris ce que vous avez dit, on ne va plus vendre». Comme pour appuyer l’argumentaire poignant de sa maman, le bébé qu’elle tient dans ses bras vagit. Mais c’est peine perdue, la dizaine de litres de carburant, les bouteilles, pleines comme vides, et même la table d’exposition sont saisies et mises à l’arrière du véhicule Kia affecté au ramassage du «butin».

Un peu plus loin, la fin est également sifflée pour le commerce d’un autre revendeur avec la saisie de sa dizaine de litres de carburant illicite. Mécanicien de profession, celui-ci explique que c’est pour subvenir aux besoins de sa famille qu’il s’est lancé parallèlement dans ce commerce. Il dit ne pas comprendre pourquoi on s’en prend à son activité d’autant plus qu’il s’approvisionne dans une station (il sort un reçu d’achat de sa poche pour le montrer aux agents : Ndlr).

A Tampouy, où les contrôleurs font une 2e escale, ce sera une fausse alerte car les bouteilles exposées servent à la vente d’huile moteur et non d’essence. Au fur et à mesure qu’on avance vers la sortie de la ville, la moisson devient maigre. Vraisemblablement, la puce a été mise à l’oreille des revendeurs, qui ont vite fermé boutiques. On se résout donc à replier à la SONABHY pour faire le point avec les autres équipes.

Bilan : 2 474 litres (mélange, sec, gasoil) saisis. Une moisson qui n’est pas très importante, mais, pour le conseiller technique du MICA, ce n’est que partie remise. «Le carburant est un produit assez spécifique dont la manipulation requiert une certaine prudence, c’est pour cela que son importation et sa distribution ont été exclusivement confiées à la SONABHY. Ce n’est donc que partie remise pour ceux qui ont échappé aujourd’hui, car cette sortie n’est que le lancement d’une opération qui va se poursuivre dans les prochains jours dans la ville de Ouagadougou», a-t-il laissé entendre avant de lancer un appel à ceux qui veulent vendre du carburant à approcher leurs structures habilitées pour s’informer de la procédure à suivre.

Quant au carburant saisi, Amidou Barry a confié qu’il serait rétrocédé à la SONABHY, qui se chargera d’en tester la qualité. Le produit détecté mauvais sera détruit, le bon revendu, et les recettes reversées au Trésor public. Selon le DG de ladite société, Paul Marie Compaoré, les marqueteurs «officiels» sont connus et dûment identifiés, et les vendeurs au bord de la rue qui n’ont aucun agrément leur font une concurrence déloyale. Ce, d’autant plus que les marqueteurs payent des taxes. Mais au-delà de cette concurrence, le DG de la SONABHY a surtout craint les risques énormes auxquels pourraient exposer cette vente illicite.

Alima Koanda

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