Ouagadougou (Burkina) - La croissance démographique et la production agricole en Afrique de l’Ouest doivent aller de pair, a prôné mercredi Baba Traoré, un chercheur du Comité inter-Etats permanent de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) lors d’un atelier de la Foire aux savoirs qui a démarré ses travaux mardi dans la capitale burkinabé.
« Nous devons produire davantage pour nourrir la population », a dit M. Traoré au cours de l'atelier consacré au thème de l'interaction entre population et production agricole en Afrique de l'Ouest, ajoutant que
« nous n'avons pas encore de transition démographique ».
Selon les résultats d'une étude qu'il a présentée, le chercheur a indiqué que « le taux de croissance a été supérieur à 2,5 entre 1950 et 2010 ». Une situation, entre autres, qui fait que les personnes à charge deviennent de plus en plus nombreuses face à une production agricole qui ne suit pas le rythme.
Ces faits « peu propices au développement » devraient, selon lui, être corrigés à travers la poursuite de l'intensification et la diversification agricoles.
Baba Traoré a également recommandé « l'articulation adéquate » entre les politiques démographiques et les politiques agricoles tout comme la promotion de la politique de maitrise de la croissance démographique et l'accélération de la transition démographique.
Tout ceci devrait conduire, a-t-il dit, au « bonus démographique en Afrique de l'Ouest en général et au Sahel en particulier » et fera que la démographie sera un atout et non un problème.
Dans cette zone de plus de 300 millions d'habitants la population risque de doubler d'ici à 2050, selon les prévisions.
Si de grandes et bonnes décisions ne sont pas prises à temps, la situation risque d'empirer d'autant plus que les ruraux, qui représentaient 90 pour cent de la population dans les années 1950, n'étaient plus qu'à une proportion de 55 % en 2010.