Des institutions internationales comme la Banque Africaine de Développement et le Fonds Monétaire International ont désigné le Burkina Faso dans leurs rapports respectifs comme leader en Afrique en matière de gestion des finances publiques.Ce succès est à rechercher à plusieurs niveaux. D’abord l’engagement politique au plus haut niveau pour la mise en œuvre des réformes. Ensuite la constance et la régularité de ces réformes avec une capacité d’adaptation ainsi que la qualité et l’engagement du personnel qui a bénéficié par ailleurs de formation de bon niveau et d’encadrement. A cela s’ajoutent les questions d’organisation, de modernisation des outils et des procédures de travail. En somme, c’est la combinaison de tous ces facteurs qui ont permis ces bons résultats. Le Burkina faisant partie des pays à faibles revenus, il était nécessaire de savoir gérer avec ingéniosité le peu de ressources dont il dispose. L’environnement international défavorable et les multiples chocs exogènes ont chaque fois poussé les dirigeants à anticiper pour limiter les effets de ces conditions défavorables sur l’économie et les populations.
Il est clair aujourd’hui que cette distinction renforce la crédibilité du Burkina auprès des Partenaires Techniques et Financiers et accroît leur confiance en la capacité du pays à assurer une meilleure gestion de ses ressources. Cela facilite le dialogue et met le Burkina dans une position où il est possible de bénéficier davantage de soutien pour poursuivre les différents projets de développement.
Des réformes audacieuses
Ces dernières années ont été marquées au Burkina par des réformes audacieuses engagées dans les domaines du recouvrement des recettes propres, du contrôle et la lutte contre la fraude, le faux et la corruption.
Convaincus que face à des mauvaises performances il faut avoir le courage d’engager des réformes porteuses de résultats et d’efficacité, les responsables en charge de l’économie et des finances ont développé des initiatives très fructueuses au regard du contexte de diminution de l’aide extérieure et au moment où par contre, les besoins de financement pour le développement étaient de plus en plus importants. Il fallait assurer une base sûre, durable, pérenne pour le financement du développement et cela, par la consistance des recettes propres. Pour y arriver, les premiers responsables du département de l’économie et des finances ont misé sur l’organisation et la modernisation des services ainsi que la motivation des agents. Parallèlement, l’on s’est attaqué aux fléaux de la corruption, de la fraude et du faux par des actions de sensibilisation mais aussi une amélioration des méthodes de travail, d’informatisation, de sanctions.
A présent que le pays a atteint un tel niveau de succès, il faut d’abord tout faire pour préserver les acquis, ce qui n’est pas toujours aisé. Mais aussi poursuivre les efforts parce que les défis sont permanents et il y a toujours de nouvelles contraintes à affronter. L’essentiel étant de préserver et de consolider le dispositif organisationnel ayant permis ces performances.
En attendant, le Burkina peut se targuer d’être sur la bonne voie. En 2012, le pays a enregistré 9,2% de taux de croissance. Si les efforts sont maintenus en matière d’investissement dans les secteurs porteurs de croissance et surtout en attirant davantage d’investisseurs privés, le taux de croissance à deux chiffres pourra être atteint dans un avenir très proche. Surtout que le pays regorge d’énormes potentialités et que l’environnement des affaires et le cadre macro-économique sont en constante amélioration.
A mi-parcours de la mise en œuvre de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD), le bilan donne déjà de l’espoir. L’on tend vers la forte croissance souhaitée avec des indicateurs sociaux qui ne font que s’améliorer. Ces bonnes tendances sont malheureusement parfois freinées par les effets des chocs à l’image de la crise mondiale qui perdure.
Ministère de l’Economie et des finances
Victorien Aimar Sawadogo , Journaliste-Conseiller en Sciences et techniques de l’information et de la communication Coordonnateur du Service d’Information du Gouvernement (SIG)