La commission de validation des listes pour les élections couplées du 2 décembre prochain dans la commune de Banfora s’est retrouvée du 16 au 18 octobre 2012, au siège de la Commission électorale communale indépendante (CECI). Elle a procédé à l’annulation de la liste de l’UPC et n’a pas réservé une suite favorable à la requête faite par une dizaine de candidats qui voulaient le retrait pur et simple de leurs noms de la liste du parti majoritaire, le CDP.
Depuis la saisine de la Commission électorale communale indépendante de Banfora par une dizaine de militants du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), quelque 72 heures après la clôture du dépôt des listes le 23 septembre dernier, tous les regards étaient tournés vers la CECI/Banfora. Apres s’être penchée sur la question, la commission élargie aux représentants des dix partis en lice aurait longuement débattu de la question. Pour certains qui ont invoqué l’article 247 du code électoral, l’annulation de la liste du CDP devait être prononcée. Mais, au finish, la liste de ce parti a été validée.
La raison ? «C'est-à-dire que le CDP a déposé sa liste dans les délais. C’est après que des camarades de ce parti ont écrit pour dire qu’ils ne sont pas comptables de ce qui a été fait et par conséquent, ils ne souhaitaient pas voir leurs noms parmi les candidats du parti. Mais nous on ne rentre pas dans la guère des partis ; nous on regarde si la liste a été déposée dans les délais ou pas ? Elle a été déposée dans les délais et si les dossiers sont complets, nous on tranche par rapport à ça», dira Lamoussa Kadio, vice-président de la CECI et qui a présidé la commission.
Ce dernier ajoute qu’il revient aux plaignants de se retourner contre leur parti. «Nous, nous ne sommes pas de la justice pour aller fouiller et savoir qu’il y a faux en écriture», s’est défendu ce dernier sur la question de faux en écriture. Candidats malgré eux, les plaignants sont pourtant tous formels, qui unanimement soutiennent qu’il leur est revenu que leur nom a été retenu sur la liste des candidats dans leur secteur aux élections municipales 2012 au titre du CDP. Des fiches de candidature devaient être remplies et signées par les candidats avant leur dépôt à la CECI. Pour ce qui les concerne, ils n’ont jamais rempli ni signé ces fiches de candidature. Ils n’ont pas non plus délivré une procuration à une tierce personne pour les remplir et signer à leur place. C’est pourquoi, les ayant engagés sans leur consentement à leur positionnement actuel, ils sollicitent le retrait pur et simple de leur nom de la liste des candidats CDP.
S’il y a une autre question qui fait couler beaucoup d’encre et de salive, c’est bien l’exclusion de l’UPC de la compétition, «pour n’avoir pas pu satisfaire à toutes les exigences», a précisé le vice-président de la CECI. Au dépôt de leur liste, ce parti s’était d’ailleurs vu remettre le feuillet rose pour dire que son dossier était incomplet. Jusqu’à la clôture, les représentants de ce parti n’ont pas pu compléter leur liste afin d’avoir le feuillet vert. Au moment de la validation, 9 villages n’avaient pas leurs listes complètes parce qu’ils n’ont pas eu de suppléants. «La loi dit que quand la liste est incomplète, l’ensemble du dossier est invalidé», a justifié la commission. En dehors de l’UPC, tous les autres partis ayant déposé des listes ont obtenu le quitus pour aller aux élections. Ce sont : l’UNDD, le PAREN, l’ADF/RDA, le PDS/METBA, le RDB, le CDP, le FFS, l’UNIR/PS et le PITJ.
Mais, visiblement, le parti de Zéphirin Diabré n’entend pas se laisser faire. Les responsables, à entendre le vice-président, ont adressé un recours à la CENI et ils attendent la suite. Ceux-ci souhaitent l’annulation juste dans les villages où les listes sont incomplètes. Pourtant, la loi électorale sur la question serait claire en précisant que la commune est une et indivisible et si on postule, c’est pour l’ensemble et non pas dans un certain nombre de villages ou secteurs.
Bref, selon des sources proches de l’UPC, si leur cause n’est pas entendue, ils vont ester en justice contre le CDP qui a fait usage de faux en écriture et qui pourtant est autorisé à compétir.
Notons enfin que les discussions ont également porté sur les doublons et le parti majoritaire s’est plaint. Des partis se sont retrouvés avec le même candidat et on aurait dénombré plus de dix cas. Fort heureusement, la CENI avait déjà envoyé une liste de ces doublons et les partis concernés ont été autorisés à régulariser leur situation. Pour le CDP, il s’agit là d’irrégularités, et il aurait fallut annuler purement et simplement ces listes.