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L’Observateur Paalga N° 8491 du 4/11/2013

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La grève du personnel perturbée par les lacry
Publié le mardi 5 novembre 2013   |  L’Observateur Paalga




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Le bureau national de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER), section de l’institut international d’enseignement supérieur et de recherche (2iE), a décidé d’une grève de 48 heures pour dénoncer la situation de crise au sein dudit établissement. Le lundi 4 novembre 2013, premier jour de ce débrayage collectif, ordre a été donné aux grévistes par des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) de libérer le plancher.

Le mercredi 30 octobre dernier, le bureau national de la F-SYNTER 2iE était face à la presse pour donner sa position sur la situation de crise présentement au sein de l’institution dirigée par Paul Giniès (Cf. l’Observateur Paalga du 31 octobre au dimanche 3 novembre 2013). En rappel, il est fait grief au directeur général d’entretenir un climat des plus dommageables au 2iE. Entre autres, on cite l’absence de grilles salariale et indemnitaire ; l’absence d’un statut du personnel et d’un règlement intérieur. Humiliations, sanctions verbales, avertissements et démissions forcées seraient une croix que doivent porter quotidiennement les travailleurs de l’institut. Ceux-ci revendiquent alors l’équité dans le traitement du personnel, la transparence dans la gestion des finances de l’organisme, la renaissance de la qualité du modèle pédagogique des formations 2iE… Selon un des délégués du personnel ; l’enseignant tchadien Djim Doumba Damba, des échanges ont eu lieu avec les ministres médiateurs dans la crise qui secoue l’institution. Le mot d’ordre de grève a été décidé et maintenu. Des collègues ont par conséquent été convoqués au commissariat le premier jour même du mouvement d’humeur. Décision a alors été prise par le reste de la troupe d’attendre leur retour pour faire le point de la situation avant de se disperser.

Les travailleurs ne sont pas des délinquants

C’est dans cette attente devant les locaux de l’institut que les agents de la CRS sont arrivés. Les grévistes sont accusés de troubler par leur bruit les autres facultés de l’université et les services alentour et d’occuper illégalement la place publique. Les travailleurs ont donc préconisé d’arrêter le tapage dont on les accuse et d’attendre tranquillement leurs collaborateurs. Pas question ! Ils sont invités à libérer purement et simplement le plancher. Résolus à poursuivre le pied de grue à l’intérieur cette fois-ci du 2iE, le personnel a été dispersé par des jets de gaz lacrymogènes. On noterait deux blessés et quelques personnes évanouies qui ont vite été évacuées vers un centre de soins. Des tablettes auraient été arrachées à leurs propriétaires qui tentaient d’immortaliser l’événement. Quelques individus auraient été violentés sous prétexte qu’ils avaient empoché des armes blanches. Les grévistes, signale Koffi Kokolé, un autre délégué du personnel, ne sont pas des délinquants. Ils sont tout simplement contre un système et tiennent à le faire savoir. Venus pour faire des projets intégrateurs, des étudiants de l’institut ont, eux aussi, été gazés et obligés d’abandonner les salles de classe. L’un d’eux visiblement remonté et qui a requis l’anonymat demande aux éléments de la CRS de s’en prendre aux grévistes et non aux étudiants qu’ils sont. Le 2iE, a-t-il souligné, est une enclave diplomatique comme cela est indiqué à l’entrée. Il n’est donc pas permis aux policiers de s’y introduire comme s’il s’agissait d’un poste de police. Notre étudiant enjoint à la direction générale de se justifier. Nous avons voulu avoir le son de cloche de l’administration. La responsable chargée de la communication, nous a-t-on dit, est absente. Le directeur général étant occupé et ne pouvant par conséquent nous recevoir, il nous a été demandé de laisser notre contact téléphonique. En attendant, la grève se poursuit aujourd’hui 5 novembre. La suspension du travail à 2iE est effective et des mesures plus contraignantes sont prévues par les travailleurs pour se faire entendre au cas où ils n’obtiendraient pas satisfaction de leurs revendications. Affaire donc à suivre.

D. Evariste Ouédraogo

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