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Le Quotidien N° 908 du 4/11/2013

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Journalistes de RFI tués à kidal : la rançon du laxisme avec le MNLA
Publié le lundi 4 novembre 2013   |  Le Quotidien


Ghislaine
© AFP par DR
Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les deux envoyés spéciaux de RFI tués près de Kidal (Mali)


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En l’espace de quelques jours, la France est passée de la joie à la tristesse. A la libération des quatre travailleurs d’AREVA vient de succéder l’assassinat de deux journalistes de Radio France Internationale (RFI), Ghislaine Dupont et Claude Verlon, le 2 novembre dernier. Si tous les deux événements ont pour théâtre le Nord Mali, le second a par contre pour épicentre Kidal. Cette ville censée être le fief des Touareg fait la preuve une fois de plus, après l’enlèvement et l’assassinat des journalistes de RFI, qu’elle n’est plus sous contrôle d’une quelconque force.  Au-delà de toutes les supputations sur les auteurs de ce crime odieux, une certitude saute à l’œil : Kidal est le royaume de l’anarchie et la France est en train de tomber dans son propre piège. Il est en effet établi que cette situation de confusion générale à Kidal est la conséquence du jeu trouble de la France à travers son soutien aveugle au MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad). La reconquête du Nord Mali, comme on le sait, s’est arrêtée aux portes de Kidal. Cette attitude de l’armée française a fait de cette ville une enclave échappant au contrôle de Bamako. Il a fallu l’accord des groupes armés touareg, pour permettre la tenue de la présidentielle dans la ville.

Mais l’accord signé à Ouagadougou n’a été que partiellement respecté par le MNLA, qui fait la pluie et le beau temps à Kidal. Par exemple, le cantonnement de ses troupes, élément clé de l’accord, n’a jamais été respecté. Résultat, même le MNLA semble désormais incapable de contrôler la ville, si l’on sait que l’enlèvement des journalistes de RFI s’est fait aux yeux et à la barbe d’un responsable du MNLA. Le pacte consistant à faire de Kidal un no man’s land fut une erreur stratégique dont la France elle-même paye aujourd’hui un lourd tribut avec l’assassinat de ses deux ressortissants. Le MNLA n’est pas à la hauteur de la tâche et le France ne peut nullement compter sur lui pour jouer les gendarmes. Kidal insoumise aux mêmes règles que les autres villes libérées du Nord Mali, c’était la porte ouverte à toutes les dérives.

Alors que faire ? Il faut au moins agir pour honorer la mémoire de nos confrères. Cela passe par l’instauration de l’ordre et du droit à Kidal. Quitte à frustrer ses amis du MNLA, la France, seule vraie puissance sur le théâtre des opérations, doit aider la MINUSMA et l’armée malienne à terminer le travail de restauration de l’intégrité territoriale du Mali. Cela doit commencer par le cantonnement de tous les groupes armés non officiels. Tout détenteur d’une arme n’appartenant pas aux forces officielles doit être neutralisé sans autre forme de procès. Il y va même de l’intérêt du MNLA. Car, on le voit, le contexte de confusion générale actuelle, ne lui est pas d’un grand service. Au contraire, l’infiltration de groupes terroristes ou non contrôlés dans la ville. Ce pullulement de groupes armés crée une insécurité généralisée alors que dans les autres villes libérées il y a un calme relatif.

Le Mali et son allié français doivent en tirer les conséquences. Certes, le gouvernement de Bamako n’a pas les moyens d’imposer sa vision à la France, au regard de la réalité militaire sur le terrain. Mais il doit convaincre Paris de la nécessité de pacifier de gré ou de force Kidal pour éviter que tout le travail fait jusqu’à présent soit réduit à néant. Car tant que l’ordre ne règnera pas à Kidal, tout le Mali sera sous la menace de l’instabilité et de l’insécurité. On ne pourra pas envisager un Mali pacifique et démocratique avec cette épée de Damoclès que constitue Kidal. Dès lors, le choix à opérer est clair : ou on fait rentrer Kidal dans la république, ou on la laisse aller à vau-l’eau. Après ce qui vient d’arriver à nos deux confrères, on ne peut plus hésiter. La communauté internationale doit aider le Mali à rétablir son autorité sur Kidal.

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