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Burkina Faso: l’opposition accuse le pouvoir de vouloir son démantèlement
Publié le dimanche 3 novembre 2013   |  AFP


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Politique : l`opposition fait sa rentrée des classes
Samedi 2 novembre 2013. Ouagadougou. Palais de la jeunesse et de la culture Jean-Pierre Guingané. Les partis d`opposition affiliés au chef de file ont effectué leur rentrée politique sous le signe du renforcement de la lutte contre la mise en place du Sénat et la modification de l`article 37 de la Constitution. Photo : Zéphirin Diabré, chef de file de l`opposition politique


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L’opposition burkinabè a accusé samedi le pouvoir du président Blaise Compaoré de vouloir son "démantèlement" à travers un projet de loi visant à modifier ses statuts.

Un projet de loi examiné mi-octobre en conseil des ministres propose que
les partis d’opposition s’enregistrent via une "déclaration officielle écrite"
envoyée au ministre chargé des libertés publiques, celui-ci publiant "chaque
année" sur cette base "la liste actualisée des partis".

Actuellement, les formation de l’opposition se déterminent en établissant
une "déclaration officielle de (leur) appartenance à l’opposition" transmise
"au chef de file de l’opposition", selon l’article 4 de la constitution.

"La loi proposée par le gouvernement vise tout simplement à supprimer
l’opposition", a pesté Zéphirin Diabré, son chef de file, lors du meeting de
rentrée de l’opposition, auquel plusieurs présidents de partis politiques ont
pris part.

"Il n’appartient pas à la majorité d’organiser l’opposition au travers
d’une loi. Il appartient à l’opposition de s’organiser elle-même, de s’assumer
et de trouver les ressources financières pour ses activités", a-t-il argumenté.
Le pouvoir "cherche à créer une opposition fantoche et divisée" afin de
pouvoir modifier à sa guise l’article 37 de la constitution, qui limite à deux
le nombre de mandats présidentiels et empêche le chef de l’État en exercice de
se présenter à nouveau en 2015.

Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en 1987 par un coup d’Etat, a effectué
deux septennats (1991 et 1998), avant qu’un amendement modifiant la durée du
mandat présidentiel ne lui permette d’être élu pour deux nouveaux quinquennats
(2005 et 2010).

La loi sur les statuts de l’opposition est une conséquence de la lutte de
cette dernière contre la création d’un Sénat, qui devait intervenir le 25
septembre dernier mais dont le président Compaoré a suspendu la mise en place,
selon M. Diabré.

Opposition, syndicats et clergé catholique burkinabè sont très hostiles à
l’établissement de cette seconde chambre.

Blaise Compaoré s’est jusqu’à présent montré très elliptique sur sa volonté
de se présenter une nouvelle fois à la charge suprême.

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