L’Association des professionnelles africaines de la communication (APAC), sous-section de l’Ouest, a célébré les 72h de la communicatrice, du 24 au 27 octobre 2013 à Bobo-Dioulasso. Une conférence sur le thème « Rôle et place des communicatrices dans le développement local », et une soirée-gala étaient au menu des activités.
Créée en 1983 à Dakar par les femmes professionnelles des médias, dans le souci de faire reconnaître leur statut de femmes journalistes, et pour favoriser l’entrée de nouvelles femmes dans un métier jusqu’alors largement dominé par les hommes, l’Association des professionnelles africaines de la communication (APAC), est tombée depuis quelques temps dans la léthargie. L’organisation des 72 heures de la communicatrice du 24 au 27 octobre 2013 sur le thème « Femme et médias : quelles stratégies pour une synergie d’action en vue d’un développement durable de la région des Hauts-Bassins » a marqué la relance des activités de la section de l’Ouest de l’APAC. Et ce, pour susciter la réflexion, en vue d’amener les femmes à communiquer davantage. La présidente de l’APAC section de l’Ouest, Adissa Lucienne Toé, a indiqué que sa structure mène un travail quotidien pour valoriser les initiatives féminines. Elle œuvre également pour l’accès des femmes à l’information et aux médias. La production de documents écrits, sonores et télévisuels sur des thèmes portant sur les préoccupations des femmes, reste l’objectif principal de la sous-section. Convaincue qu’un développement durable et équitable dépend de plus en plus de l’acquisition de l’information et des connaissances, l’APAC section de l’Ouest, selon sa présidente, a opté pour la communication pour le développement. Cela passe par l’élaboration de programmes et pour les femmes sur leurs préoccupations. « Notre effort de communication consistera à écouter les femmes, en tenant compte de leur perception, de leurs besoins, de leurs savoir et expérience, de leurs culture et tradition », a précisé la directrice de la RTB2 Ouest, Adissa Lucienne Toé. La marraine des 72 heures, Béatrice Damiba, première présidente de l’APAC du Burkina Faso créée en 1984 et actuelle présidente du Conseil supérieur de la communication (CSC) a été représentée par le directeur de la communication de l’Ouest, Boniface Coulibaly. Celui-ci a invité les communicatrices à assumer leur responsabilité sociale qui passe par une formation, afin d’acquérir la technique rédactionnelle et se familiariser avec les fondamentaux de la profession. Pour le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, la communication menant à tous les autres secteurs, si les femmes tiennent la bonne place dans ce secteur, elles pourront mieux porter la place de la femme burkinabè dans tous les autres secteurs de développement. Il les a invitées à prendre des initiatives audacieuses, pertinentes pour faire bouger les lignes et faire accepter une nouvelle image d’elles dans la société, car sans leur propre motivation, les actions du gouvernement ne seront pas complètes. Selon le patron de la cérémonie, Soungalo Apollinaire Ouattara, président de l’Assemblée nationale, l’APAC fait œuvre utile en renforçant le discours médiatique sur les genres, et en œuvrant à l’élargissement des espaces de participation de la femme dans le développement social et économique. Pour lui, les actions de développement seront vaines si l’information sur le développement n’est pas accessible à la majorité de la population que constituent les femmes. « L’accès des femmes aux médias est une condition indispensable pour réussir le développement sous tous ses aspects », a-t-il noté. Dans sa communication, la présidente du CSC Hauts-Bassins, Hyacinthe Sanou/Méda a expliqué que les femmes des médias contribuent au développement local, lorsque dans la diffusion de l’information, elles traitent des sujets de développement qui prennent en compte les préoccupations des populations à la base ou cherchent des informations de nature à éclairer les décisions et les pratiques. Elle a également argumenté que par la sensibilisation, la femme des médias peut faire passer des messages éducatifs, qui vont agir positivement sur la population.
Trois anciennes journalistes honorées
Les communicatrices ont été invitées à réaliser et à diffuser des émissions radiophoniques et télévisuelles, à publier des articles sur des thèmes tels que la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes célébrée le 25 novembre de chaque année, la pratique de l’excision, le mariage forcé, les abandons d’enfants. Les activités ont pris fin dans la soirée autour d’un dîner-gala qui a permis aux professionnelles de la communication de se retrouver dans un cadre convivial et sympathique, afin de raffermir leurs liens, de développer des synergies d’action, de renforcer des partenariats. A cette occasion, des certificats de reconnaissance ont été remis à trois anciennes journalistes membres de l’APAC, aujourd’hui à la retraite. Il s’agit de Joséphine Yaméogo, Fatou Traoré, directrice de l’ONTB et Sita Kam. Cette dernière, prédécesseure de Mme Toé à la tête de l’APAC a, au nom de ses camarades, remercié leurs jeunes sœurs et filles pour la reconnaissance. « Nous sommes heureuses de savoir que la petite flamme allumée à Dakar en 1983 continuera de briller parce qu’entretenue par des communicatrices dévouées et très dynamiques », a-t-elle affirmé. Mme Sita Kam a rappelé que la section de l’Ouest a vu le jour en 2002 et depuis, développe des initiatives dans le cadre de la promotion des droits des femmes et des enfants.