Le ministère de l’Environnement et du développement durable (MEDD) a organisé, à travers le Secrétariat permanant du Conseil national pour l’environnement et le développement durable (SP/ CONEDD), un atelier d’information sur le protocole de Nagoya, le 28 octobre 2013 à Ouagadougou. Cet atelier permettra d’informer les décideurs sur le processus de ratification dudit protocole.
Contribuer à une meilleure appropriation du protocole de Nagoya sur l’APA par les acteurs impliqués dans le processus de sa ratification et de sa mise en œuvre au Burkina Faso, tel est l’objectif visé par l’atelier organisé par le MEDD , le 28 octobre dernier. Au cours de cet atelier, les décideurs ont été informés sur les acquis, contraintes et perspectives du processus de ratification du protocole de Nayoga au Burkina. Pour accélérer sa ratification et permettre son entrée en vigueur avant octobre 2014, date à la quelle se tiendra la 12e Conférence des parties (COP 12) de la Convention sur la diversité biologique, le Programme des Nations unies pour l’environnement mondial (PNUE) a initié un projet dit de taille moyenne, financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) au profit de 30 pays dans le monde dont le Burkina Faso. Ce projet prévoit des activités de larges informations et de sensibilisations des parties prenantes dans le but d’accroître leur compréhension des enjeux liés à ce protocole et susciter leur engagement pour parvenir au plus tôt à la ratification du protocole.
C’est compte tenu du retard accusé que l’atelier est organisé. A entendre les initiateurs, il faut que 50 Etats ratifient le protocole pour qu’il soit mis en vigueur, mais il n’y que 25 Etats qui l’ont ratifié au niveau international. Le Burkina n’a pas encore déposé ses instruments auprès de l’ONU, mais il est dans la bonne voie, a confié le Secrétaire générale (SG) du MEDD, Lambert Ouédraogo. Il a ajouté que toutes les actions entreprises sont au bénéfice des populations rurales. C’est pourquoi il va falloir impliquer l’ensemble des acteurs sur le terrain. « Dans le domaine des plantes médicinales, l’initiative APA pour l’Afrique souligne que 70 à 80% des produits pharmaceutiques sont basés sur des ressources génétiques des plantes alors que les bénéfices générés par ces produits ne sont pas partagés avec les pays fournisseurs », a-t-il poursuivi. La vente mondiale de plantes médicinales a été évaluée à 18 milliards de dollars en 2000. Selon le SG Lambert Ouédraogo, l’exploitation des plantes à des fins médicinales et aromatiques n’est pas négligeable au Burkina Faso. Mais cet important mouvement commercial se pratiquant sans véritable contrôle de l’administration, du fait de l’inexistence d’une réglementation nationale appropriée, des retombées significatives échappent à l’Etat et aux communautés locales. Il a exprimé la profonde gratitude du gouvernement du Burkina à l’endroit des partenaires au développement en général et du Programme des nations unies pour l’environnement en particulier, dont l’appui financier a permis la tenue de cet atelier.
Utile à savoir
Le protocole de Nagoya est un accord connexe (lié par une proximité) de la convention sur la diversité biologique. Il a été adopté le 29 octobre 2010 à Nagoya au Japon par décision X/ 2 de la 10e conférence des parties à la convention sur la diversité biologique, après six années de négociation. Le Burkina Faso a signé le protocole le 20 septembre 2011. Sa ratification a été autorisée par l’Assemblée nationale par loi N°0003/2013 du 21 mars 2013 qui a été promulguée le 15 avril 2013 par décret N°2013-274/PRES du président du Faso.