Voilà maintenant trois étapes que les Etalons n’avaient plus remporté de victoire. Ils se sont réveillés de fort belle manière le mercredi 30 octobre 2013 lors de la 6e étape Ouagadougou-Koudougou longue de 99,3 km. En effet, c’est Seydou Bamogo qui a été plus fort que tous en remportant l’étape en 2h20’15’’, avec une vitesse moyenne de 42,4 km/h. Mieux, Abdoul Aziz Nikièma reste en jaune, conservant ainsi son avance de huit secondes sur l’Ivoirien Issiaka Cissé.
Toujours 58 coureurs sur la ligne de départ à Ouagadougou lors de cette 6e étape du Tour du Faso 2013 disputée entre la capitale le chef-lieu celle de la région du Centre-Ouest. Beaucoup d’appréhension quant au déroulement de la course vu le climat malsain, délétère qui prévalait dans le peloton avant l’entame de cette l’étape, parrainée par la Loterie nationale du Burkina.
Très vite, Eléphants, Etalons et Lions ont calmé leurs rancœurs pour ne penser qu’à une seule chose, la stratégie à adopter pour arriver premier à Koudougou. Pour le maillot jaune, Abdoul Aziz Nikièma, l’objectif est de creuser l’écart pour sécuriser sa place et, dans le pire des cas, conserver son avance. Quant à son principal challenger, Issiaka Cissé, l’objectif est de détrôner ou au moins de réduire l’écart. Voilà donc l’état d’esprit dans lequel les favoris abordent l’étape.
Le ton est très rapidement donné par Mahamadi Balima, Abdoul Aziz Nikièma et Seydou Bamogo du Burkina Faso. Ils ont dans leur roue les Algériens Hanach Abdelbasat, vainqueur de la 5e étape à Fada, son compatriote, Adil Barbari, lui aussi, vainqueur d’une étape (la 4e à Tenkodogo) l’inévitable Issiaka Cissé, l’Ivoirien, 2e au classement général avec huit secondes de retard sur le leader. Malgré le bon départ du maillot jaune, il sera malheureusement handicapé par une crevaison qui le renvoie à la queue du peloton, une aubaine pour le capitaine des Eléphants, Cissé, et ses coéquipiers pour lui régler son compte. Mais c’est sans compter sur la solidarité burkinabè. Harouna Ilboudo, détenteur du maillot rouge de la combativité vole au secours du leader du Tour : il cède spontanément sa monture au maillot jaune qui pédale dur et fait très difficilement la jonction. Les Burkinabè, qui dominent de la tête et des épaules le reste du peloton, enlèvent sans coup férir le premier sprint intermédiaire, le point chaud de Kokologho, par Salfo Bikienga.
Le deuxième à Poa, plus disputé, est une fois de plus remporté par un Etalon, Mahamadi Balima. Dès lors, les choses se précisent quant à la configuration du podium. Lors de cette étape, parrainée par la LONAB, la chance n’était pas tout à fait du côté du maillot jaune, Abdoul Aziz Nikièma qui est une fois de plus victime de crevaison dans les 25 derniers km. Ses coéquipiers décident alors de voler à son secours en se fixant pour objectif de remporter l’étape à Koudougou. Ce qui fut fait avec brio par l’inattendu Seydou Bamogo, en 2h20’15’’ avec une vitesse moyenne de 42,4/h.
Les Etalons conservent ainsi le maillot jaune qui reste la propriété d’Abdoul Aziz Nikièma avec la même avance de huit secondes sur son dauphin.
A seulement quatre étapes de la fin du tour, la flèche de Grand Bassam, Issiaka Cissé, qui ne jure que sur le jaune, ira-t-il suffisamment vite pour atteindre son objectif ? Abdoul Aziz Nikièma sera-t-il plus costaud pour briser définitivement les espoirs de l’Eléphant ? Réponses aujourd’hui à l’issue de la 7e étape Pâ-Bobo-Dioulasso, longue de 132 km.
Jean Stéphane Ouédraogo
Encadré
- Maillot jaune : Abdoul Aziz Nikièma,
- Maillot du vainqueur d’étape : Seydou Bamogo ;
- Maillot vert : Mahamadi Balima ;
- Maillot rouge de la combativité : Harouna Ilboudo ;