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Frédéric Traoré, délégué du personnel de 2iE : "Nous ne réclamons pas des augmentations de salaire mais une équité"
Publié le mercredi 30 octobre 2013   |  aOuaga.com


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© aOuaga.com par Séni Dabo
Situation à 2iE : les travailleurs décrivent un climat délétère
Mercredi 30 octobre 2013. Ouagadougou. Les délégués du personnel de l`Institut international d`ingénierie de l`eau et de l`environnement (2iE) ont animé une conférence de presse pour évoquer le climat social qu`ils jugent délétère qui prévaut actuellement au sein de leur cadre de travail. Photo : Frédéric Traoré, doyen des délégués du personnel de 2iE


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Les délégués du personnel de l'Institut international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement (2iE) ont animé une conférence de presse le 30 octobre 2013 à Ouagadougou. La rencontre avec les journalistes, qui a eu lieu au lendemain de celle du directeur général de l'institut, Paul Giniès, avait pour objectif de donner la version des travailleurs sur la situation qui prévaut actuellement à 2iE.


Dans sa déclaration liminaire, le doyen des délégués du personnel de l"institut international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement (2iE), Frédéric Traoré, a fait état de la "dégradation progressive" des conditions de vie des agents et d'une "précarisation graduelle" de leur outil de travail. Et ce depuis l'arrivée à la tête de l'institut, en 2004, de Paul Giniès qui, initialement, devait rester juste pour 4 ans. Depuis lors, et foi du délégué du personnel. "2iE est devenu un lieu où la liberté de penser et d'expression est totalement absente, où la méfiance, la délation, la calomnie et le clientélisme font la loi". A ce climat qualifié de délétère s'ajoutent, selon M. Traoré, des demandes d'explication tous azimuts, des avertissements et des licenciements; il avance le chiffre de 80 depuis l'arrivée de l'actuel directeur général. Il y a également l'absence de statut du personnel, de grille salariale et indemnitaire et même de règlement intérieur. De l'avis de Frédéric Traoré, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase est un mail anonyme du 17 septembre dernier qui a révélé des "disparités criardes de salaires" avec, d'un côté, des expatriés payés à coup de millions par mois (il a fait état d'un expatrié nouvellement recruté avec un master qui touche 1 626 000 F CFA) et, de l'autre, des travailleurs nationaux et d'autres nationalités africaines qui ont entre 500 000 et 700 000 F CFA par mois malgré leur qualification et leur ancienneté. Face à cette situation, les travailleurs ont donc décidé de ne plus se laisser faire et ont déjà organisé deux sit-in dans ce mois d'octobre pour réclamer le respect de la dignité humaine, l'équité dans le traitement du personnel, la transparence dans la gestion des finances de l'institut, la restauration de la qualité du modèle pédagogique des formations 2iE. "Nous ne réclamons pas des augmentations de salaire mais une équité", a-t-il tenu à préciser. Les travailleurs exigent aussi le départ du directeur général qui, selon eux, a tout chamboulé, tout remis en cause à son arrivée.

Pour se donner la chance de faire aboutir leur lutte, les délégués du personnel se sont mis sous la coupe de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l'éducation et de la recherche (F-SYNTER). Le secrétaire général de cette fédération, Mamadou Barro, a assisté à la toute première conférence de presse du comité F-SYNTER/2iE. Il a exprimé le soutien de la fédération à la lutte des travailleurs de 2iE qu'il a qualifiée de lutte exemplaire.

Dans les réponses aux questions des journalistes, Frédéric Traoré et d'autres délégués du personnel qui étaient à ses côtés, ont démenti la plupart des propos du directeur général lors de sa conférence de presse du 29 octobre. Ainsi, ils ont jugé fausse la déclaration selon laquelle 95% des étudiants qui sortent de 2iE trouvent du travail au bout de 6 mois. Ils se sont également inscrits en faux contre l'affirmation relative à la reconnaissance des diplômes de 2iE par le Conseil africain et malgache de l'enseignement supérieur (CAMES). Ils ont plutôt fait savoir que les diplômes reconnus par cette instance sont ceux du groupe EIER-ETSHER, l'ancêtre du 2iE. M. Traoré a réaffirmé que l'exigence du départ du directeur général est non négociable car "le problème de management est crucial et la personne de Paul Giniès pose problème". Les travailleurs sont déterminés à ce que leur cause soit entendue et c'est la raison pour laquelle ils projettent une grève d'avertissement les 4 et 5 novembre prochain. Ils espèrent que cela permettre de faire aboutir la médiation entreprise par quatre ministres burkinabè mandatés par le Premier ministre. Les délégués du personnel disent croire beaucoup plus à cette médiation qu'au conseil d'administration - dans lequel ils ne sont pas représentés du fait du directeur général - qui est entièrement acquis au premier responsable.


Séni DABO

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