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L’Observateur Paalga N° 8488 du 29/10/2013

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Tour du Faso 2013 : Le maillot jaune se dispute à coups de poing
Publié le mercredi 30 octobre 2013   |  L’Observateur Paalga




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La «Flèche de Grand-Bassam», Issiaka Cissé, devra aller encore plus vite si elle veut obtenir le maillot jaune, jusque-là endossé par Aziz Nikièma. En effet, l'Etalon est toujours leader du tour après la cinquième étape, Fada-Koupéla, remportée encore par un Algérien, Abdelbasat Hanach, en 1h52’08’’» à la vitesse moyenne de 43,3 km/h.

Ç'a bien giclé lors de cette étape, Fada-Koupéla, longue seulement de 80 km. En effet, les coureurs ont mis 1h52’08’’ à arriver à Koupéla. Comme on pouvait s’y attendre, cette cinquième étape a enregistré une des vitesses moyennes horaires les plus élevées, à savoir 43,3 km. Sans se donner de temps d’observation, les 58 coureurs se sont tous jetés dans la compétition après le départ, donné à quelques encablures de la mairie de Fada. Dès le poste de péage, la configuration du podium à l’arrivée était presque déjà dessinée : Mahamadi Balima, Bangba Zidouemba, Rasmané Ouédraogo et l’Algérien Hanach Abdelbasat affichent clairement leurs ambitions en faussant compagnie aux autres. Le premier point chaud, Diapangou, au PK 19, tombe dans l’escarcelle de Mahamadi Balima. Le deuxième de Gounghin est lui aussi remporté par un autre Burkinabè, Harouna Ilboudo. Avec plus d’une minute d’avance sur le reste du peloton, le groupe des échappés, à 10 km de l’arrivée, se prépare à un sprint final à Koupéla. L’Algérien Hanach Abdelbasat est le plus fort dans cet exercice et dame le pion au Burkinabè cité et à l’Allemand Daniel Bichlmann.

Le maillot jaune, Abdoul Aziz Nikièma, sur l’étape, est classé 10e et son poursuivant immédiat, Issiaka Cissé, toujours à huit secondes du leader.

Vu l’ambiance délétère qui règne sur le tour (bagarres entre favoris), l’étape d’aujourd’hui, Ouagadougou-Koudougou, longue de 99, 3km, sera on ne peut plus disputée, car elle pourrait sceller le sort des deux leaders.

Coulisses du tour

La prime du ministre Jérémie Ouédraogo

Depuis la création du Tour du Faso il y a 27 ans aujourd’hui, l’étape de Yako-Ziniaré était l’une des rares qui n’avait jamais été remportée par des Burkinabè. Ils avaient toujours été battus dans le patelin présidentiel. Cette année, Rasmané Ouédraogo et ses coéquipiers ont finalement vaincu le signe indien le samedi 26 octobre lors de la deuxième étape remportée avec brio par Salfo Bikiénga. Fier de cette grande première, le ministre des Ressources animales et halieutiques, Jérémie Ouédraogo, par ailleurs ressortissant de ladite localité, a salué l’exploit en offrant 300 000 FCFA aux Etalons. Le capitaine Rasmané Ouédraogo et ses coéquipiers attendent encore le geste du fils le plus illustre de la région.

Le jaune se dispute aux «poings»

Après s’être disputés le maillot du leader sur la route, les cyclistes des deux pays favoris du tour, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, en sont venus aux mains. En effet, une bataille rangée a opposé les deux équipes à l’arrivée de la cinquième étape, Fada-Koupéla. Les cyclistes ont même échangé des coups de poing 100 mètres après la ligne d’arrivée avant que la sécurité n’intervienne.

Pour les Eléphants, qui menacent de quitter le Tour, les Etalons feraient régulièrement preuve de comportements antisportifs pendant la course. En plus des bâtons qu’ils mettraient dans leurs roues, ils donneraient des coups de pied dans leurs roues avant et useraient de bien d’autres stratagèmes comme de violents et brusques coups de frein pour les faire chuter. Ils accusent principalement Bangba Zidouemba d’avoir voulu projeter au sol leur pièce maîtresse, Issiaka Cissé, qui était à huit secondes du maillot jaune, Abdoul Aziz Nikièma, avant l’étape.

Au cours de la bagarre générale qui s’est ensuivie, le maillot d’un coureur ivoirien a été déchiré, et l’altercation a même pris des allures d’affaire d’Etat. «Vous avez déchiré nos couleurs nationales, notre ambassadeur viendra régler ça. De toutes les façons nous quittons le tour», a martelé l’un d’entre eux.

Les Lions du Cameroun reprochent exactement le même comportement aux Etalons et menacent même de quitter le Tour si cette situation perdure. Les Etalons, eux aussi, font les mêmes griefs aux Ivoiriens et aux Camerounais, précisant que leurs pourfendeurs ont souvent des mots injurieux à l’endroit de leurs géniteurs.

Vivement que le fair-play qui a prévalu à l’entame de la course revienne le plus tôt possible dans le peloton.

Le tour du Faso est une belle opportunité d’affaires pour beaucoup de personnes, notamment les hôteliers, les restaurateurs, les chauffeurs et, bien entendu, les propriétaires des véhicules automobiles loués par le Tour. Si pour certains ce contrat est lucratif, d’autres par contre auront à la fin du tour à peine de quoi aller chez le tôlier, tant les queues de poisson, les violents coups de volant et autres carambolages sont légion sur le Tour. A ce sujet, certains souhaitent même que le contrôle antidopage soit élargi aux chauffeurs.

Jean Stéphane Ouédraogo

(Sur la route du tour)

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