Ouagadougou - Un groupe de jeunes opposés au Projet municipal de prévenir le Sida au sein des homosexuels et des prostitués, a bruyamment manifesté mardi son refus, a-t-on constaté.
« Nous voulons à travers cette marche manifester notre opposition au projet 500 millions pour soigner les homosexuels. C’est une manière de faire la promotion des homosexuels, de les soutenir et de les encourager », a indiqué le président du Mouvement des jeunes pour la paix (MPC) Moumouni Kafando.
Selon M. Kafando, le projet devrait être consacré exclusivement aux patients hétérosexuels et non prendre en compte les homosexuels.
« Nous allons lutter jusqu’à ce que l’Assemblée nationale vote une loi contre la pratique et le mariage homosexuel au Burkina Faso », a-t-il ajouté.
« Monsieur le maire ici c’est pas la France, on n’est au Burkina Faso. Non à l’homosexualité et à la prostitution » pouvait-on lire sur les banderoles et les panneaux de la vingtaine de manifestants réunis devant la mairie de Bogodogo.
Quand un manifestant, mégaphone à la main, crie : « Que dire de celui qui soutient les pédés ? », « C’est un pédé » répondent les autres en chœur avant de loger Hollande, Obama et Casimir (maire de Ouagadougou) dans le même sac.
Le Mouvement des jeunes pour la paix a été créé en 2012 à la suite d’une marche similaire organisée le 19 mars 2012.
Le projet municipal en vue de prévenir le Sida parmi les homosexuels et les prostitués s’inscrit dans le « Plan d’action 2013-2015 de lutte contre le VIH, le SIDA et les IST dans la commune de Ouagadougou », établi en 2012.
« Il ne s’agit nullement pour les élus locaux d’encourager ou de soutenir ces groupes spécifiques que sont les prostituées et surtout les homosexuels car ces pratiques sont contraires à la morale, à nos convictions religieuses, à nos mœurs et à nos convictions personnelles », avait déclaré le maire de Ouagadougou Marin Casimir Ilboudo au cours d’un point de presse le 21 octobre dernier.
Pour le maire il faut prendre en compte « les groupes spécifiques qui enregistrent un taux de prévalence très élevé donc un groupe à haut risque dont les comportements à risque peuvent et vont à terme influer négativement sur la baisse du taux de prévalence ».
M. Ilboudo avait rappelé qu’un financement n’a pas été prévu pour ce plan de lutte contre le SIDA mais qu’un plaidoyer sera fait auprès des partenaires techniques et financiers après son adoption finale.
La question de la sexualité demeure un tabou dans une grande partie de la société burkinabè attachée en grande majorité aux valeurs ancestrales et religieuses.
La communauté musulmane estimée à 60% de la population, avait à l’occasion de la fête du Ramadan (8 août 2013), condamné l’homosexualité.
