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Tout le monde est francocacophoniquement content !
Publié le samedi 20 octobre 2012   |  Journal du Jeudi


Ouverture
© Présidence
Ouverture officielle du XIVe Sommet de la Francophonie à Kinshasa
Octobre 2012. Kinshasa. Congo. Le Président du Faso, Monsieur Blaise COMPAORE prend part de façon active aux XIVe Sommet des pays ayant en partage l’usage de la langue française.


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Cette fois-ci, ça y est, la Françafrique, c’est fini! C’est François Hollande même qui a enterré ce machin-là à Dakar. Il restera tout de même dans certaines capitales du continent noir - comme à Simonville - des boulevards France-Afrique et certaines infrastructures qui rappelleront la belle idylle entre la France et l’Afrique. Mais si on n’aura plus de sommet France-Afrique, la Francophonie, elle, continue de jouer sa cacophonie.

Les rideaux sont tombés, le 14 octobre dernier, sur les travaux du 14e sommet des chefs d’Etat des pays membres de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Un sommet qui aura suscité maintes polémiques, mais dont le premier succès est d’avoir pu se tenir en dépit de tout, et en présence du chef de l’Etat français. Les anti-sommet et les pro-délocalisation du rendez-vous de Kin avaient en effet fait une campagne active pour que, tout au moins, François Hollande reste à l’Elysée. Il n’en fut rien, même si le successeur de Sarko-le-terrible a tenu à marquer sa «normalité» en haussant vertement le ton à la veille du sommet.
En mettant les petits plats dans les grands, les autorités congolaises ont certainement réussi le pari de l’organisation. Mais le contexte sociopolitique du pays a servi de terreau à une multiplicité de petites phrases au cours du sommet, comme celle du président français qui a réaffirmé, face à son hôte, «le soutien de la France au peuple congolais qui aspire à la paix, à la sécurité, à la démocratie». Et donc pas au pouvoir en place qui n’a pas les faveurs de l’applaudimètre démocratique et du respect des droits humains. D’ailleurs, le Premier ministre canadien, Stephen Harper, viendra enfoncer le clou en clamant que «tous les gouvernements sans exception doivent garantir à leurs ressortissants une bonne gouvernance, l’Etat de droit et le respect des libertés individuelles». Pan!
Si ces piques s’adressent à Joseph Kabila, l’homme fort du pays, les faits décriés ne sont toutefois pas une exception congolaise. Aussi Kabila, «pas du tout complexé» par toutes ces levées de boucliers qui ne le feront du reste pas dégager de la présidence de la République, est-il resté droit dans ses bottes! Finalement, à l’arrivée, c’est kif-kif bourricot!
François Hollande a fait son show, allant jusqu’à inaugurer, dans la capitale congolaise, une médiathèque française qui porte le nom de Floribert Chebeya, militant des droits de l’Homme froidement assassiné le 2 juin 2010. Pendant ce temps, Kabila a obtenu une belle caution de la Francophonie, à travers une résolution réaffirmant l’intangibilité des frontières de la RDC, faisant ainsi allusion à la guerre qui entraîne des «violations massives des droits de l’Homme dans l’Est du pays».
L’opposition congolaise a, elle aussi, des raisons d’être satisfaite de la tenue de ce sommet à Kinshasa. Etienne Tshisekedi, l’«opposant historique» qui revendique la victoire de la dernière présidentielle, a été reçu par François Hollande. Et pour Vital Kamerhe, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), le succès de ce rendez-vous de la Francophonie réside dans le fait qu’«il a mis à nu les difficultés de notre démocratie, le non-respect des droits de l’Homme dans notre pays, les violations massives des droits de l’Homme et la situation inconfortable de l’opposition dans notre pays». Une position confortée par Thierry Vircoulon, directeur du département Afrique centrale de l’organisation International Crisis Group (ICG), pour qui «les autorités congolaises voulaient se relégitimer mais la question de la démocratie et des droits de l’Homme s’est retrouvée au centre du sommet».
Tout le monde est donc content dans cette cacophonie francophone. Même l’enfant terrible de Ziniaré, qui s’en est donné à interview joie sur le dialogue de l’intervention militaire au Mali. Allez, zou, et rendez-vous dans deux ans, à Dakar, pour un nouveau chapitre de la Francocacophonie...

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