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Le Quotidien N° 903 du 28/10/2013

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Editorial

Etats généraux des lotissements : Le jamboree est fini, place à la mise en œuvre des recommandations !
Publié le lundi 28 octobre 2013   |  Le Quotidien


Lotissements
© aOuaga.com par A.O
Lotissements au Burkina : des états généraux pour diagnostiquer les maux
Jeudi 24 octobre 2013. Ouagadougou. Salle de conférences internationales de Ouaga 2000. Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a ouvert les travaux de 48 heures des états généraux sur les lotissements au Burkina


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Les rideaux sont tombés sur les états généraux sur les lotissements. Les 25 et 26 octobre 2013, les maires des collectivités territoriales du Burkina, les personnes ressources au niveau national et local, tous ont répondu présent à l’appel de Yacouba Barry, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, pour crever l’abcès des lotissements, à l’origine de crises à répétition dans les villes et villages de notre pays. Qui ne se rappelle pas les multiples soubresauts des populations dans les arrondissements de Ouagadougou ou encore les délibérations des conseils des ministres suspendant des maires ? C’est dire que le problème des lotissements revêt un caractère sérieux qu’il mérite qu’on s’y penche véritablement. C’est pourquoi, a priori, on ne pourrait que se réjouir de la tenue de cette grand- messe qui a affiché l’ambition de crever l’abcès. La rencontre de Ouaga 2000 a aussi eu le mérite d’avoir rassemblé toutes les couches sociales de la population. Les problèmes liés aux lotissements touchent tout le monde, à telle enseigne qu’une large implication des acteurs est nécessaire.
Mais, à l’instar d’autres rencontres du même type qui n’ont accouché que d’une petite souris à l’image de la montagne, celle des lotissements apporteront-elles une révolution dans le domaine ? En effet, on a généralement l’impression que ces jamborees ont juste pour objectif de calmer une situation délétère. En rassemblant les gens dans les salles climatisées et en les gratifiant de quelques billets de banque, on croit pouvoir résoudre le problème. Non ! La solution réside à l’application stricte des desiderata des populations et recommandations issues de ces rencontres. Pour le cas des états généraux des lotissements, le comité de suivi pourra-t-il suivre l’application des 20 recommandations. Un autre point saillant aussi à relever est le délai d’exécution des recommandations. Les lotissements constituent un goulot d’étranglement pour le développement de bon nombre de communes qu’il faille, dans les plus brefs délais, trouver des solutions. Mais en attendant de suivre de près la mise en œuvre des recommandations, on peut tout de même dire que des mesures vigoureuses doivent être prises dans le sens d’assainir profondément les lotissements.
C’est un truisme de dire que les lotissements constituent la vache laitière des élus locaux. Ils constituent pour ces derniers la garantie d’une retraite dorée, puisque les faits de détournement de parcelles, d’attributions fictives et de magouilles de tout genre sont légion au Burkina Faso. Aujourd’hui, l’on doit s’acheminer vers des actes coercitifs de toutes les brebis galeuses. Aussi, la recommandation n°10 doit aller au-delà de la bonne intention. « L’application des sanctions prévues par les textes à l’encontre des auteurs d’abus avérés dans la gestion foncière » doit être de mise pour décourager les éventuels candidats. Le fichier informatisé, voilà ce à quoi doit s’atteler le gouvernement, à mettre en place, premièrement. Il est le gage d’une transparence et d’une bonne gouvernance des lotissements. Il n’est pas normal que des individus aient de nos jours des dizaines, voire des centaines de parcelles, pendant que d’autres ne disposent même pas d’une seule pour se loger. Aussi, à l’instar de la France qui a limité la possession des titres fonciers à 5 sur l’ensemble du territoire national et à 2 dans une même ville, le Burkina doit commencer à prévenir le danger des accaparements des terres.
Aujourd’hui , plus que jamais, les yeux des populations sont rivés sur le gouvernement. On peut dire que la fête est finie à Ouagadougou. Place doit être faite maintenant à la mise en œuvre des recommandations. C’est à cette seule condition que l’on peut éviter le chaos à notre pays déjà plongé dans des crises .

La Rédaction

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