La fondation Rama a procédé, le mercredi 23 octobre 2013, à Sabtoana, dans la commune rurale de Komsilga, au lancement de ses activités de lutte contre les violences faites aux femmes. Des séances de sensibilisation seront programmées sur toute l’étendue du territoire national afin de venir à bout des comportements attentatoires à la dignité de l’autre moitié du ciel. C’était sous le parrainage de Cathérine Ouédraogo, député à l’Assemblée nationale du Burkina.
Rasmata Kabré, coordonnatrice de la fondation Rama, n’est plus à présenter pour son engagement en faveur de la femme. En effet, elle est bien connue dans le milieu associatif pour tout le travail qu’elle fait en faveur des femmes victimes de fistules obstétricales. Avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, elle a pu réaliser un centre d’accueil à Sabtoana, dans la commune rurale de Komsilga. C’est dans ledit centre, d’une superficie d’un hectare, qu’a eu lieu le lancement des activités de lutte contre les violences faites aux femmes. Ce projet a bénéficié de l’appui financier de l’ambassade des Etats-Unis, à hauteur de 15 millions de francs CFA. Des séances de sensibilisation seront faites sur l’ensemble du territoire national, a précisé la coordonnatrice. Justement, parlant de sensibilisation, la troupe du Théâtre de l’Espoir du comédien Baboanga a dépeint la situation de la femme burkinabè, faite de violences physique, morale, économique, de mariage forcé, etc. Et la coordonnatrice de la fondation de renchérir par ce triste constat : « La lutte contre les violences faites aux femmes garde aujourd’hui encore son caractère urgent, dans la mesure où chaque jour qui se lève voit une petite fille excisée, une jeune adolescente mariée précocement, une jeune fille mariée de force, une femme rejetée suite à une fistule obstétricale née d’un viol ou d’un accouchement, une femme accusée de sorcellerie et exclue de la cellule familiale », a relevé la coordonnatrice. Face à cette situation, l’urgence est dans l’action. D’où cette phase lancée par Rasmata Kabré : « Nous avons inscrit cette activité de sensibilisation dans l’optique de réduire considérablement, dans les zones où nous passerons, le phénomène de violence. » L’ambassade des Etats-Unis, par la voix de son conseiller politique, a pris l’engagement d’accompagner la fondation. Aussi a-t-elle prévu, le 23 novembre, d’organiser un concert de musique afin de recueillir des fonds au profit de la structure.
Après la cérémonie de lancement des activités, les participants ont eu droit à une visite guidée du centre qui accueille des femmes victimes de fistules. Celles-ci, en attendant la réparation de leur mal, s’adonnent à des activités telles que l’élevage, l’agriculture, etc. Aussi, la coordonnatrice de la fondation Rama a invité les riverains à adopter le centre. En effet, le centre offrira des soins à l’ensemble de la population de Sabtoana .