« L’Afrique a besoin de changer sa trajectoire de développement afin de gagner son combat contre la pauvreté et le changement climatique », a estimé le vice-président de la Banque africaine de développement (BAD), Aly Abou-Sabaa, lors de la session d’ouverture de la troisième « Conférence annuelle sur les changements climatiques et le développement en Afrique » (CCDA-III) qui s’est tenue du 21 au 23 octobre à Addis-Abeba, en Ethiopie.S’adressant à quelque 500 participants, dont des responsables gouvernementaux, des décideurs, des universitaires, des scientifiques, des chercheurs, des représentants de la société civile, les médias et les agriculteurs, Abou-Sabaa a réitéré l’engagement de la BAD à soutenir des projets et des partenariats stratégiques visant la résilience climatique sur le continent. «L’Afrique a la possibilité de profiter des progrès dans ce domaine plutôt que de tout réinventer », a-t-il déclaré.Afin de répondre aux différents défis auxquels il est confronté (besoins énergétiques d’une population sans cesse croissante, problématique de la réduction des gaz à effet de serre, besoins en services urbains adéquats et durables pour des villes en forte croissance : eau, logement, gestion des déchets, transport, nourriture...), «le continent doit saisir cette occasion pour utiliser les technologies rentables et efficaces déjà éprouvées sur le terrain», a préconisé Abou- Sabaa. Axée sur le thème «L’Afrique a le vent en poupe : le continent pourra-t-il profiter des opportunités liées au changement climatique pour accélérer sa transformation ?», la Conférence sur les changements climatiques et le développement en Afrique (CCDA) a exploré les moyens de renforcer la capacité de l’Afrique à saisir les opportunités du changement climatique pour accélérer son programme de développement transformationnel. La CCDA était organisée sous les auspices du Programme sur le Climat et le Développement en Afrique (ClimDev-Afrique), créé conjointement par la Commission de l’Union africaine (CUA), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD). Clim-Dev Afrique vise à renforcer les capacités des institutions africaines travaillant sur les questions climatiques pour leur permettre de générer et de diffuser à grande échelle des informations climatiques utiles et utilisables. En outre, le programme vise à renforcer la capacité des décideurs africains dans l’utilisation de ces données de manière systématique dans la planification du développement. La BAD prévoit de canaliser à travers le programme ClimDev Afrique quelque 800 millions de dollars sur les dix années pour favoriser la résilience climatique en Afrique. Elle joue actuellement un rôle clé en tant que financier, partenaire et conseiller des pays africains pour les aider à mieux profiter des ressources disponibles et à se préparer aux nouveaux outils de financement en cours d’élaboration. À cet égard, la BAD prévoit d’investir quelque 10 milliards de dollars entre 2011 et 2015 au titre de son Plan d’action sur les changements climatiques. Ces ressources seront levées sur sa propre capacité de financement, sur les ressources des fonds fiduciaires bilatéraux qu’elle gère et des instruments de financement climatique auxquels elle a accès. L’investissement actuel de la BAD dans le changement climatique représente 4,3 milliards de dollars (2011-2012). Sont également intervenus à la séance d’ouverture de la conférence Alemayehu Tegenu, ministre éthiopien de l’Eau, de l’irrigation et de l’énergie, Tumusiime Rhoda Peace, Commissaire à l’économie rurale et l’agriculture, à la Commission de l’Union africaine ; et Carlos Lopes, secrétaire général adjoint des Nations Unies et secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique.