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Le Quotidien N° 900 du 24/10/2013

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Syndicats d’étudiants - A quand la fin des bagarres de rue ?
Publié le jeudi 24 octobre 2013   |  Le Quotidien


Deuxième
© aOuaga.com par A O
Deuxième audience du procès de 50 étudiants au Burkina Faso
Mardi 20 août 2013. Ouagadougou. Tenue de la deuxième audience du procès des étudiants interpellés au cours de la manifestation consécutive à la fermeture des cités et restaurants universitaires au début du mois d’août.


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Des militants de la FESCI-BF (Fédération estudiantine et scolaire pour l’intégrité du Burkina Faso) ont vécu un sale quart d’heure le mardi 22 octobre dernier. Ils ont été ligotés comme de vulgaires délinquants, avant d’être par la suite conduits à la présidence de l’université. Ils ont subi un tel sort pour avoir croisé le fer avec l’ANEB (Association nationale des étudiants burkinabè), bagarre à l’issue de laquelle ils ont été vaincus. Cet incident entre la FESCI-BF et l’ANEB traduit l’animosité entre les deux organisations d’étudiants. Bien que très jeune, la FESCI-BF a fait une entrée en scène fracassante, avec des méthodes radicales, voulant remettre en cause la hiérarchie établie. La signature de la FESCI-BF est visible dans l’affaire des étudiants expulsés des cités universitaires et des émeutes qu’elles ont entraînées. De la répression du mouvement jusqu’au procès et à la libération des étudiants arrêtés, en passant par leur hébergement par des bonnes volontés, l’ANEB, bien que n’étant pas à l’origine des troubles, s’est impliquée pour la défense des étudiants. On a perçu à ce moment qu’il y avait des étincelles dans l’air et que la FESCI-BF et l’ANEB étaient à couteaux tirés.
Cette guerre ouverte entre l’ANEB et la FESCI-BF ne pouvait qu’aboutir à des affrontements. En traitant avec mépris la plus ancienne et la plus puissante des organisations estudiantines, la toute jeune FESCI-BF a déclenché un conflit dont en réalité, elle pourrait être perdante. Toutes les associations sus-citées ou non, instrumentalisées ou non,qui ont tenté de déstabiliser l’ANEB en ont eu pour leur compte. La solidité de l’ANEB n’est donc pas une vue de l’esprit. Alors, au lieu de la stratégie de la confrontation, pourquoi ne pas adopter le partenaiat ? Car, s’il est vrai que tous les syndicats d’étudiants poursuivent les mêmes buts, il n’ y a pas de raison qu’ils ne s’entendent pas sur l’essentiel. Ce que les syndicats de travailleurs, malgré leurs divergences idéologiques, ont réussi à travers une unité d’action, les syndicats d’étudiants le peuvent aussi. Sauf s’ils ont des desseins inavoués, aux antipodes de leurs missions premières à savoir la défense des intérêts des étudiants et la promotion d’une formation de qualité. Mais les futures élites du pays, à défaut de créer une union sacrée à des relations civilisées entre associations pour défendre la cause des étudiants, expriment leurs divergences de façon violente. Depuis quelque temps, ces affrontements entre étudiants avaient connu une accalmie. On s’était donc mis à rêver d’un climat apaisé sur le campus, propice à la relance de notre université aujourd’hui en panne. Force est de constater que les vieux démons reviennent. Il faut de ce fait craindre que nos universités plongent à nouveau dans les guérillas entre groupes d’étudiants.
C’est le lieu d’en appeler au sursaut des étudiants, pour sortir du cycle des violences qui ne les grandit pas. Au contraire, ces violences contribuent à aggraver une situation déjà délétère. Les uns et les autres doivent faire preuve de modération. L’université est un espace où peuvent s’exprimer toutes les idées mais de façon pacifique. En tout état de cause, les étudiants eux-mêmes sont les grands perdants de la chienlit actuelle. Qui perd, en effet, quand une promotion fait du surplace pendant trois ans, comme c’est le cas de celle à l’origine de la bagarre ANAB/FESCI-BF? Mais, on ne peut occulter le rôle de l’Etat et des autorités universitaires dans cette descente aux enfers. Il importe de redresser rapidement la situation de l’université de Ouagadougou. Cela n’amènera pas, comme par enchantement, la paix totale sur le campus mais pourra contribuer à apaiser les tensions. Une université où il fait bon vivre et étudier devient un espace de convivialité, ainsi qu’on le voit dans de nombreuses universités du monde. Mais, tant que les conditions d’études seront infernales, il faut s’attendre à des éruptions de contestations, voire de violences.

La Rédaction

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