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Le Pays N° 5468 du 23/10/2013

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Traitement chirurgical des cancers du foie: l’hôpital national Blaise Compaoré réalise le 1er exploit
Publié le mercredi 23 octobre 2013   |  Le Pays


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L’Hôpital national Blaise Compaoré de Ouagadougou


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Pour la première fois au Burkina Faso, une intervention chirurgicale portant sur le cancer du foie a été réalisée. Cet exploit vient révolutionner le domaine chirurgical burkinabè et permettra à certains malades du cancer de se soigner sur le territoire burkinabè sans nécessairement se rendre à l’extérieur. Ce succès est l’œuvre d’une équipe médico-chirurgicale de l’Hôpital national Blaise Compaoré de Ouagadougou, sous la supervision du Pr Adama Sanou et de son collègue Dr Mohamed Lamine Sissoko. Nous les avons approchés le 17 octobre dernier pour en savoir plus.Opérer un cancer du foie est désormais possible au Burkina Faso. L’Hôpital national Blaise Compaoré (HNBC) vient de réussir ce type d’intervention chirurgicale sur un malade, une première au pays des Hommes intègres. L’intervention a mobilisé 12 personnes durant 8 heures, le 26 septembre dernier, pour se conclure par un succès. Cette réussite est le fruit d’une collaboration entre plusieurs spécialistes burkinabè, sous la conduite du Pr Adama Sanou, spécialiste en chirurgie des cancers du foie, des voies biliaires et du pancréas. Le patient est un jeune burkinabè âgé de 24 ans qui souffrait d’un cancer du foie depuis des années et était dans le désespoir. Il a donc été le premier à subir sur place une intervention chirurgicale dite hépatectomie majeure. Une intervention qui, jadis, était impossible au Burkina Faso.

Une intervention particulièrement délicate

Réaliser une hépatectomie est délicat d’autant plus qu’il s’agit d’un organe dont la fonction est indispensable à la vie. « C’est une intervention extrêmement complexe, difficile et éprouvante, aussi bien pour le malade que pour l’équipe soignante », dira Pr Adama Sanou. Cette opération nécessite un plateau technique assez important et de véritables compétences. « Nous avons la chance que, dans notre établissement, le plateau technique est bien relevé et s’y prête. Aussi, nous avons les compétences nécessaires », a-t-il confié. « Un cancer ne se traite pas en vase clos, mais sa prise en charge se décide au cours de réunions de concertation pluridisciplinaires avec la participation de plusieurs spécialistes, en occurrence les cancérologues, les radiothérapeutes, les chirurgiens, etc », a-t-il ajouté. Pour l’occasion, Pr Adama Sanou et ses collègues que sont les docteurs Gilbert Bonkoungou, Mohamed Lamine Sissoko et Mamadou Windsouri ont bénéficié de l’appui de l’équipe chirurgicale de l’hôpital Paul Brousse de Paris, un centre de chirurgie hépato-biliaire et pancréatique.
« Ne dit-on pas que la santé » n’a pas de prix ?

Si d’aucuns pensent que la santé n’a pas de prix, elle a quand même un coût. A en croire le Pr Sanou, l’hépatectomie a coûté environ une somme de 1 250 000 F CFA. Dans ce cas précis, il s’agissait d’un cancer que s’était développé sur la partie droite du foie, la plus volumineuse. Le cancer, parti d’une hépatite virale qui a ensuite donné une cirrhose, avait commencé à se développer dans un gros vaisseau sanguin proche du foie, rendant l’intervention encore plus difficile. Il s’agissait, aux dires de ce dernier, de traiter au moins trois maladies : l’hépatite virale, la cirrhose et le cancer. L’hépatite virale était déjà prise en charge par les gastro-entérologues de l’hopitâl Yalgado . Vu la complexité de la pathologie, il fallait, pour le chirurgien Sanou, prendre ses précautions de sorte à ne pas donner l’opportunité à une maladie de prendre le dessus et d’emporter le malade. L’intervention s’est donc déroulée en deux phases. Une opération test a permis de vérifier l’éligibilité du patient à la chirurgie et de voir si son foie pouvait se régénérer d’autant plus qu’il était cirrhotique. C’est lors de la seconde intervention programmée trois semaines plus tard que le foie gauche a été enlevé. Selon Pr Sanou, la période post-opératoire s’est déroulée sans complication, grâce au dynamisme et à la compétence des anesthésistes et réanimateurs. Le patient était rentré chez lui lors de notre passage à l’hôpital Blaise Compaoré.

Des sentiments partagés

Sentiments de joie, de satisfaction et de soulagement du côté des médecins et du responsable de l’hôpital. « C’est une grande réussite pour nous », fera savoir le directeur général de l’hôpital, Alexandre Sanfo, qui espère que l’établissement sera toujours dans cette dynamique. Pour le chirurgien Mohamed Lamine Sissoko, cette intervention majeure, une première au Burkina, constitue un premier pas de la chirurgie burkinabè. « J’espère qu’à l’avenir, il y aura d’autres interventions assez importantes pour soulager les malades », a-t-il souhaité. Et son collègue, Pr Sanou, d’ajouter que ces interventions s’inscrivent dans une volonté de réussir et d’aller de l’avant. « Il faut oser le faire vu que les compétences y sont et le plateau technique est favorable. Et ce, même si tous les éléments ne sont pas encore réunis », a-t-il dit.
« La chirurgie n’est pas tout dans le traitement de ces tumeurs »
Le service de chirurgie de l’Hôpital national Blaise Compaoré est ouvert depuis près d’un an. A entendre donc Pr Sanou, il s’agit de permettre à ceux qui n’ont pas accès à l’évacuation sanitaire de bénéficier de leur technicité sur place. « Nous espérons acquérir progressivement la confiance de tous les Burkinabè pour qu’ils puissent, sans état d’âme, venir nous confier leur problème de santé », a-t-il relevé. Il a souhaité que les médecins pensent à orienter assez tôt les patients pour que dans le tri des patients, certains puissent bénéficier rapidement d’un traitement pouvant prolonger leur vie. Pour ce dernier, même s’il y a eu des difficultés au cours de cette intervention, le plus dur est passé. « Il ne faut cependant pas baisser la garde car la chirurgie n’est pas tout dans le traitement de ces tumeurs. C’est une victoire mais la guerre contre le cancer continue », a-t-il avoué. Le patient doit être suivi après l’intervention et devra faire régulièrement un bilan de santé pour s’assurer que la tumeur ne récidive pas.

Le cancer du foie en bref

Le cancer est une maladie caractérisée par la prolifération anarchique et incontrôlée de cellules anormales qui essaiment à distance et détruisent les tissus sains. On distingue deux types de cancer du foie :
- le cancer primitif : il apparaît d’abord dans le foie et peut se propager vers d’autres organes. Le carcinome hépatocellulaire est le cancer primitif du foie le plus fréquent ;
- le cancer métastatique du foie est un cancer qui a pris naissance dans une autre partie du corps et s’est ensuite propagé au foie. Les cellules cancéreuses provenant d’un autre organe peuvent facilement atteindre le foie par le flux sanguin, étant donné le rôle de filtre du foie. Les premiers sites de ces cancers sont habituellement le côlon, le pancréas, l’estomac, les seins ou les poumons.
Source : Internet

Prix de consultation et d’hospitalisation à l’hôpital Blaise Compaoré

Médecin généraliste : 3 000 F CFA
Médecin spécialiste : 5 000 F CFA
Chambre 1 lit : 10 000 F CFA
Chambre 2 lits : 7 500 F CFA
Chambre 3 lits : 5 000 F CFA
Hospitalisation au bâtiment VIP : de 25 000 F CFA à 60 000 F CFA

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