L’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Cuba au Burkina Faso, Ana Maria Rovira, au cours d’une conférence de presse, le mardi 22 octobre 2013 à Ouagadougou, a présenté le rapport de Cuba sur le projet de résolution 67/4 des Nations unies concernant la levée du blocus américain.
« Cuba soumettra une fois de plus à l’Assemblée générale des Nations unies, le 29 octobre 2013, pour la 22e fois, le projet de résolution 67/4 intitulé : Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les Etats-Unis ». C’est en substance, l’information qu’a livrée l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Cuba, Ana Maria Rovira, aux journalistes burkinabè. Selon le diplomate cubain, cinquante trois ans après le début de la révolution cubaine, « le peuple cubain et la communauté internationale demandent la levée du blocus ». En effet, a précisé Ana Maria Rovira, en 2012, 188 Etats membres des Nations unies dont quatre membres permanents, à savoir la Grande-Bretagne, la France, la Chine, la Russie, avaient voté le même projet de résolution. L’ambassadeur a souligné qu’au terme de cinq décennies, le blocus a entraîné de nombreuses pertes économiques pour le peuple cubain. La principale conséquence est d’ordre financier et commercial. Jusqu’en avril 2013, La Havane estime à 1 157 milliards 327 millions de dollars US les dommages économiques occasionnés. Pour la période analysée, Ana Maria Rovira a indiqué que les préjudices causés au commerce extérieur cubain par le blocus s’élèvent à 3 milliards 921 millions de dollars US. Les principaux préjudices résultent, selon elle, du manque à gagner pour les exportations de biens et de services, qui représentent 78%. De même, a poursuivi l’ambassadeur, les agences spécialisées, les fonds et programmes et autres organismes du système des Nations unies rencontrent de sérieux obstacles pour mettre en œuvre leurs programmes d’aide à Cuba, qui visent à soutenir les priorités et les politiques de développement national, ainsi que les Objectifs du millénaire pour le développement. « Du fait de l’application rigoureuse des lois et de la réglementation du blocus, Cuba ne peut pas exporter ni importer librement des produits vers les Etats-Unis. Il ne peut pas utiliser le dollar des Etats-Unis dans ses transactions financières internationales » a-t-elle confié. Aussi « Il ne lui est pas non plus permis d’avoir accès aux crédits de banques étasuniennes, de leurs filiales dans les pays tiers ou d’institutions financières internationales comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Banque interaméricaine de développement » « Dans ce contexte, on observe une tendance croissante de la part des institutions financières et bancaires étrangères à limiter leurs opérations à Cuba », a indiqué, presqu’indignée, la diplomate cubaine par qui "les Etats-Unis reprocheraient à Cuba sa souveraineté". De l’avis du deuxième secrétaire de l’ambassade de Cuba, Abel Torrès Guerra, la difficulté de la levée du blocus résiderait dans le fait qu’il a été érigé en loi entre 1994 et 1995. « Et pour lever cette loi, il faut passer par le Congrès. D’où la difficulté », a-t-il affirmé.