L’ambassadrice de Cuba au Burkina, Ana Maria Rovira, et le deuxième secrétaire de l’ambassade, Abel Torres Guerra, ont animé une conférence de presse, le mardi 22 octobre 2013, à la résidence de l’ambassadrice à Ouagadougou. Au menu des échanges, le blocus imposé à Cuba par les Etats-unis d’Amérique et les dommages économiques y relatifs. En avril 2013, les pertes économiques occasionnées par ce blocus s’élevaient à 1 157 milliards 327 millions de dollars.
‘’Même au Burkina, un Cubain ne peut pas acheter un véhicule Ford. Un Cubain ne peut pas aller à un MC Donald. C’est interdit, comme il est interdit à un Américain d’acheter un cigare dans un hôtel’’. Ces propos de l’ambassadrice de la République de Cuba au Burkina, Ana Maria Rovira, montrent à quel point ‘’les Cubains souffrent de ce blocus’’. A l’en croire, Cuba ne peut toujours ni importer ni exporter librement vers les Etats-unis, encore moins utiliser la monnaie de ce pays dans ses transactions financières. Cuba, a-t-elle déploré, se voit interdire l’aide que pourraient offrir des institutions financières internationales comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Ainsi, 53 ans après, à la date d’avril 2013 plus précisément, les dommages économiques subis par Cuba sont de 1 157 milliards 327 millions de dollars CFA. Pour la période, les préjudices causés au commerce extérieur cubain s’élèvent à 3 milliards 921 millions 725 mille 790 dollars. Et la condition pour que les Etats-unis lèvent le blocus est que ‘’Cuba renonce à sa souveraineté’’. ‘’Mais, nous ne renoncerons jamais à notre souveraineté parce que le blocus constitue une violation flagrante du droit international’’, a prévenu le 2e secrétaire à l’ambassade de Cuba au Burkina, Abel Torres Guerra. ‘’Ils veulent que Cuba soit comme Puerto Rico, c’est-à-dire un Etat de plus des Etats-unis, mais nous n’en voulons pas’’, a renchéri l’ambassadrice. Les Etats-unis, a fait remarquer Abel Torres Guerra, maintiennent le blocus alors que ‘’tous les pays sont contre, exceptés les Etats-unis, l’Israël et Palau’’. En 2012, 188 Etats membres de l’ONU avaient voté le projet de résolution intitulé : ‘’Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les Etats-unis’’. Le 29 octobre prochain, Cuba soumettra, pour les 22e fois, ce projet à l’assemblée générale des Nations-Unies. Selon Abel Torres Guerra, Cuba avait, depuis longtemps, proposé un agenda de discussions aux Etats-unis qui l’ont rejeté, tenant mordicus à leur condition. Par ailleurs, il a expliqué qu’il ne s’agit pas d’un embargo, mais d’un blocus ‘’parce que la liberté n’est pas donnée aux autres pays de faire ce qu’ils veulent’’. C’est pourquoi l’ambassadrice regrette le fait que ce blocus ne fait pas l’objet de beaucoup d’attention de la part des médias internationaux. En rappel, c’est le 6 avril 1960 que le blocus a été imposé à Cuba. L’objectif premier était de refuser ‘’à Cuba de l’argent et des livraisons afin de réduire les salaires nominaux et réels, ce qui provoquerait la faim, le désespoir de la population et le renversement du gouvernement’’.
Par Alphonse Chiba GUEBRE et Ibrahim KABORE (stagiaire)