On a entendu beaucoup de choses du côté de la délégation algérienne lors du match aller du dernier tour du Mondial 2014 après la défaite des Fennecs face aux Etalons (2-3) le 12 octobre dernier au stade du 4-Août. Ce jour-là, l’arbitre zambien a été aussi pris à partie par les médias et on sent déjà que la tension monte. Pour prévenir tout débordement (sait-on jamais), la Fédération burkinabè de football (FBF) a dépêché deux émissaires (Vincent Kambiré et Boureima Maïga) à Blida en prévision du déplacement du onze du Burkina.
De tous les matches aller de ce dernier tour du Mondial 2014, qui se sont joués il y a plus d’une semaine, le résultat de Ouagadougou a fait du bruit un peu partout, surtout le dernier penalty des Etalons que des médias trouvent trop généreux. Mais des erreurs d’arbitrage, on en trouve aussi ailleurs et les exemples en la matière ne manquent pas. La presse algérienne et même les journalistes de la célèbre émission de RFI dénommée ’’Le Café des Sports ’’ peuvent revoir leurs archives.
Quand ils le feront, ils se rendront bien compte qu’en Algérie et dans l’Hexagone, des arbitres ne sont pas exempts de reproches. Comment une équipe algérienne peut-elle seulement se focaliser sur ce penalty alors qu’il y a eu des buts propres. Doute-elle sur ses capacités à renverser la vapeur sur ses terres ? Ce n’est ni plus ni moins qu’une obsession angoissante.
Depuis ce match aller, les commentaires vont bon train dans le pays du président Bouteflika. Des journaux et des dirigeants en ont fait leur affaire à tel point qu’on se demande à quoi sert ce lynchage médiatique sur l’arbitre, lequel a fait son travail sans états d’âme.
A voir comment on prend les choses à Alger, on ne peut s’empêcher de se faire des idées sur le match du 19 novembre. Le foot, ce n’est pas la guerre et il faut savoir raison garder. Les Fennecs ont-ils peur d’être surpris sur leurs bases où ils avaient battu les Etalons en match amical (2-0) en juin dernier ?
Cette fois, le contexte n’est pas le même et on comprend aisément qu’on s’agite éternellement pour un problème d’arbitrage. Le onze du Burkina, pour sa part, sait qu’il jouera une deuxième carte importante à Blida qui sera, à n’en pas douter, plein comme un œuf. Mais un tel environnement ne les impressionne plus et pourvu, pendant que nous y sommes, que l’arbitrage n’ait pas deux sifflets dans sa poche noire. Nous aussi nous ouvrirons l’œil si d’aventure nous constatons quelque chose. Personne n’a le monopole de la plume et du micro pour réagir dans un domaine qu’il maîtrise à souhait.
Mais au-delà de l’enjeu, nous ne devrons pas perdre de vue que le Burkina et l’Algérie entretiennent de bonnes relations. La preuve, depuis le vendredi 18 octobre 2013, le vice-président chargé des équipes nationales, Vincent Kambiré et le consultant de la FBF, Boureima Maïga, séjournent en Algérie. Dans leur mission de prospection, ils rencontreront la Fédération algérienne pour parler de l’esprit dans lequel se déroulera le match. Après ils mettront le cap sur Blida pour voir les conditions d’hébergement et faire des propositions dont on n’a pas la teneur.
Avant de quitter Alger le 23 octobre, les émissaires de la FBF comptent aussi se rendre à l’ambassade du Burkina dans ce pays pour des échanges sur le déplacement de l’équipe. On le voit, cette mission était plus que nécessaire pour baliser le terrain dans la perspective d’une victoire à Blida. L’adversaire devra trembler jusqu’au bout à domicile et ça les Etalons le savent mieux que quiconque.
