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Le Quotidien N° 896 du 19/10/2013

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Vote des burkinabè de l’étranger : « Ni l’opposition, ni la majorité ne le veut »,
Publié le samedi 19 octobre 2013   |  Le Quotidien


M.Albert
© Autre presse par DR
M.Albert Ouédraogo , ministre des Droits humains et de la promotion civique,


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Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a organisé, le 17 octobre dernier, un dialogue démocratique autour du thème : «  Le vote des Burkinabè résidant à l’étranger : quels modes opératoires à l’occasion de l’élection présidentielle de 2015 ? ». Après avoir décortiqué les tenants et les aboutissants sur la possibilité pour les Burkinabè de l’étranger de participer aux consultations électorales, le conférencier, le professeur Augustin Loada, a fait des recommandations. Quant au 2e conférencier, le professeur Albert Ouédraogo, il a indiqué que « c’est la frilosité des acteurs politiques qui freine la mise en œuvre de la loi sur le vote des Burkinabè résidant à l’étranger ».

Comme il fallait s’y attendre, à l’approche de chaque consultation électorale, la question sur le vote des Burkinabè résidant à l’étranger surgit. « Le Centre pour la gouvernance démocratique, a souligné le professeur Augustin Loada, directeur exécutif dudit centre, a jugé utile d’organiser un dialogue démocratique pour examiner les possibilités d’opérationnalisation du droit de vote des Burkinabè résidant à l’étranger, en vue d’aboutir à des recommandations pertinentes et consensuelles, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2015 ». En effet, la question du vote des Burkinabè de l’étranger a toujours été revendiquée par une certaine frange des acteurs politiques et de la société civile. Et c’est le 7 mai 2009 que la loi n°19-2009/AN portant révision du code électoral a été adoptée. L’article 17 dudit code électoral dispose en son dernier alinéa que : « Hors du territoire national, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) prend les dispositions nécessaires pour l’organisation des scrutins référendaires et présidentiels dans les ambassades et consulats généraux ». En principe, cette disposition entrera en vigueur pour la première fois à l’occasion de l’élection présidentielle de 2015. D’où donc l’opportunité pour les acteurs d’en débattre pour une bonne entrée en vigueur.
Pour ainsi planter le décor, le professeur Augustin Loada déclare que « tous les Burkinabè, sans distinction aucune, y compris donc ceux de la diaspora, ont le droit de participer à la gestion des affaires de l’Etat et de la société. A ce titre, ils sont électeurs et éligibles dans les conditions prévues par la loi ».

Evoquant les défis de la mise en œuvre de la loi, le professeur Augustin Loada note le découplage entre l’importance de la diaspora et les bureaux de vote (28 ambassades et 5 consulats généraux en 2009) et l’absence de données fiables. Dans les détails, le directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique révèle que tous les pays de forte concentration de Burkinabè sont sans ambassades ou consulats généraux. C’est le cas, cite-t-il, du Soudan (1 200 000 ressortissants burkinabè), du Togo (500 000), du Bénin (500 000), du Gabon (11 700). A l’opposé, poursuit-il, on trouve des ambassades ou consulats généraux dans certains pays sans forte concentration de Burkinabè. C’est le cas de l’Ethiopie (30 ressortissants burkinabè), du Cuba(21), du Danemark (20) et du Japon (15). Dans certains pays comme l’Autriche, la Chine Taïwan, l’Inde, la Suisse, le Brésil, on ne dispose aucun chiffre concernant les Burkinabè y résidant.

Par ailleurs, Augustin Loada pose également la question de l’impartialité des ambassadeurs ou des consuls généraux et l’intégrité du scrutin et de la transmission des résultats. Des difficultés d’ordre administratif ont été aussi été émises par le conférencier. Fort donc de ces défis à relever, le professeur Augustin Loada fait des recommandations qui sont, entre autres, de faire réviser le code électoral pour fixer un seuil pour la mise en place d’un bureau de vote, de veiller à ce que dans chaque ambassade ou consulat général retenu comme bureau de vote il y ait un représentant des principaux partis dans la mise en place des démembrements, d’insister sur l’éthique d’impartialité de nos représentants diplomatiques pour assurer l’intégrité du scrutin.
Revenant sur la question même du vote des Burkinabè de l’étranger, le professeur Albert Ouédraogo a fustigé le comportement des acteurs politiques. Pour lui, c’est la mauvaise volonté des partis politiques qui retarde le processus. « C’est la frilosité des hommes politiques qui freine la mise en œuvre du processus », fait-il remarquer avant d’être plus précis : « Ni l’opposition, ni la majorité ne veut du vote de la diaspora ». Une diaspora exclue de la participation citoyenne, jusqu’à la famille nucléaire. « Les Burkinabè de l’étranger ne sont sollicités que lorsqu’il s’agit d’effectuer des dépenses plus au moins somptueuses», martèle-t-il. Sinon, conseille-t-il, « on n’a pas besoin de faire voter tous les Burkinabè résidant à l’étranger pour une première expérience. On peut commencer dans la sous-région » .

Par Yaya Issouf MIDJA

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