Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Yacouba Barry, a animé un point de presse sur les actions de son département, le jeudi 11 octobre 2013, à Ouagadougou.
Le programme 10 000 logements sociaux et économiques et les préparatifs des états généraux des lotissements, ont été les deux points à l’ordre du jour du point de presse du gouvernement du jeudi 11 octobre 2013. Dans une déclaration liminaire, le ministre en charge de l’Habitat, Yacouba Barry, a indiqué que l’opération 10 000 logements sociaux a été lancée par le gouvernement en 2007, dans le but de faciliter l’accès à un logement décent aux ménages à revenu intermédiaire. Selon Yacouba Barry, suivant l’importance des besoins exprimés dans les chefs-lieux de provinces, des logements ont été réalisés dans plusieurs villes de l’intérieur, ainsi que dans les deux grandes villes, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Toutefois, il a souligné que la construction du logement social ne peut être assurée par l’Etat seul ou la collectivité locale. C’est fort de cette conviction, a mentionné le ministre, que le gouvernement, en mettant en place, le programme 10 000 logements sociaux, a fait adopter une loi sur la promotion immobilière.
A l’entendre, il s’est agi pour l’Etat d’inciter l’émergence d’acteurs privés dans le domaine de la production du logement social à même de l’accompagner dans la mise en œuvre de son programme de construction de logements sociaux. Cinq ans après l’adoption de la loi, on assiste, selon le chef du département de l’Habitat, à l’émergence d’une trentaine de structures privées de promotion immobilière agréées auprès du ministère. En effet, la mise en œuvre effective de l’exonération des taxes et droits de douane sur les principaux matériaux de construction en 2012, a permis à l’Etat d’engager la construction d’une cité de 1 500 logements sociaux.
Le ministre a précisé que ce projet gouvernemental, exécuté par le Centre de gestion des cités (CEGECI), une société d’Etat, a été réalisé sur un prêt octroyé par le Trésor public d’un montant de 6 milliards de F CFA.
«Ce projet, à la date d’aujourd’hui, a permis de réaliser 944 logements, soit 63%. Dans cette cité, les travaux d’électrification sont achevés à 80%», a-t-il fait savoir. Il a, par ailleurs, déclaré que les attributions de ces logements sont en cours, ainsi que la connexion de toutes les maisons en adduction d’eau potable.
En outre, il est attendu la construction de 1 000 unités de logements sociaux par un groupe de promoteurs immobiliers privés nationaux à Bassinko, dont l’entreprise «Wendpanga» et bien d’autres. Cette construction sera rendue possible, grâce à un prêt octroyé par Exim Bank d’un montant de 22 millions de dollars US, soit environ 11 milliards de F CFA au Ministère de l’habitat et de l’urbanisme.
Les lotissements en question,
les 24 et 25 octobre 2013
S’agissant du deuxième point, le ministre Yacouba Barry a indiqué que les états généraux des lotissements vont se tenir les 24 et 25 octobre 2013 à Ouagadougou, sous le thème : «Les nouvelles pratiques en matière d’aménagement urbain». Cette rencontre fait suite, selon lui, aux recommandations de la commission interministérielle mise en place en 2011 pour examiner les difficultés liées aux opérations de lotissement au Burkina Faso.
Ces états généraux sont organisés en collaboration avec les Ministères de l’aménagement du territoire et de la décentralisation, et de l’économie et des finances. Pour le ministre en charge de l’Habitat, Yacouba Barry, l’objectif général des états généraux est de tirer les leçons des pratiques des lotissements dans le pays pour comprendre les causes des dérapages et trouver des solutions pour une mise en œuvre des lotissements en cohérence avec la politique nationale de développement urbain. Les travaux se dérouleront en séances plénières et en ateliers sur de nombreux thèmes.
Il s’agit, entre autres, de l’historique et du bilan des lotissements au Burkina Faso : causes et solutions des problèmes rencontrés, les cadres réglementaire et institutionnel des lotissements au Burkina : atouts, dysfonctionnements et perspectives, stratégies de gestion foncière dans les communes : quelles solutions ? Les pratiques nouvelles d’aménagement urbain : le PIAC (Programme intégré d’aménagement concerté). A la question des journalistes de savoir le taux d’occupation des logements, le ministre Yacouba Barry a répondu que sur les sites où ils ont été réalisés, le taux d’occupation est pratiquement de 100%. Cependant, il a reconnu que dans certaines provinces, des difficultés ont été enregistrées concernant l’adduction d’eau potable et l’électricité. Toutefois, il a rassuré que des dispositions sont prises afin que d’ici à la fin de l’année 2013, ces problèmes soient réglés.
Une autre préoccupation des journalistes a été de savoir les sanctions qui seront prises à l’encontre des maires qui auront à commettre des manquements sur la question des lotissements.
A ce niveau, le ministre a prévenu : «A la fin des états généraux, s’il y a des fautes graves commises dans les lotissements, il y aura des sanctions...». Des ministres de pays étrangers sont attendus à ces états généraux, a-t-il ajouté. Il s’agit des ministres en charge de l’Habitat et de l’Urbanisme du Mali, du Niger et du Cameroun.