En marge du vingtième anniversaire de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires, se tient une activité connexe : la Foire du droit des affaires, du 10 au 17 octobre 2013, qui regroupe des exposants de différents secteurs qui connaissent des fortunes diverses.
C’est le Centre international de conférences de Ouaga 2000 qui sert de cadre à cette «Foire du droit des affaires». Pour la circonstance, il a été réaménagé notamment avec l’installation de plusieurs stands sur une partie du site. Pour y avoir accès, il faut montrer patte blanche. Les agents de sécurité, postés aux différentes portes, veillent au grain. A l’aide de détecteurs de métaux, ils filtrent les entrées. Et qui dit foire du droit des affaires, dit rencontres des praticiens et des structures du droit. Quoi de plus normal qu’au niveau des expositions, ils en aient donc fait leur affaire. En cette matinée du lundi 14 octobre 2013, les différents exposants tiennent boutique.
La Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) est bien présente à cette foire. A son stand, on trouve des brochures d’informations sur la CCJA, les textes régissant le fonctionnement de cette structure, des plaquettes d’informations, des numéros du semestriel «Recueil de jurisprudence», des ouvrages sur les procédures arbitrales et le contentieux des actes uniformes. De l’avis des animateurs, l’affluence est acceptable, mais leurs attentes n’ont pas encore été comblées. «On aurait souhaité avoir beaucoup plus de visiteurs, surtout les étudiants», indique Bakary Traoré, responsable du site.
Son souhait est partagé par son voisin Pascal Naré de la Librairie Jeunesse d’Afrique. Mais lui, il a sa petite explication. «Comme ce n’est pas ouvert au grand public, cela fait que les gens viennent à compte-gouttes, car seuls les participants à la célébration du 20e anniversaire de l’OHADA jettent des coups d’œil dans nos locaux», explique-t-il. Il présente à ses visiteurs des livres de juridiction, de la documentation pour avocats, des documents sur le droit administratif et la famille burkinabè.
L’université Ouaga II est également présente au Centre international de conférences de Ouaga 2000. Elle est venue avec dans ses bagages les différents codes civils ; ceux du commerce, les procédures pénales, les revues burkinabè de droit, les précis de droit… et ne fait pas de l’écoulement de tous ces documents une priorité. «Nous ne visons pas un but commercial, nous sommes là pour vulgariser le droit», a précisé Claire Somda, une de ses représentantes. L’université Ouaga II compte mettre cette rencontre à profit pour faire connaître les codes et informer les gens des lieux d’approvisionnement.
A côté de ceux portant sur la documentation, il y a d’autres types d’exposition : il s’agit d’œuvres d’art et d’appareils électroniques. Là, pas question d’opération de marketing, même s'ils sont là uniquement pour les affaires. Jérôme Compaoré y est présent avec des tenues cousues dans du Faso dan Fani, mais quatre jours après qu'il a déballé ses produits, la bonne affaire se fait toujours attendre. «Il y a trop de promesses et cela ne fait pas du bien. Nous avons pris le stand à 100 000 F CFA, et à deux jours de la fin de l’exposition, nous ne pouvons même pas honorer cet engagement. Si les organisateurs pouvaient en réduire le coût de moitié, cela nous éviterait de régler la location avec le prix de revient de nos marchandises», estime-t-il, la mine déconfite.
Sa voisine d’en face, Eléonore Dabiré, propose les mêmes produits. En l’absence de visiteurs, elle était là, somnolant, quand le crépitement de l’appareil photo la fit sursauter. Une fois sortie de sa torpeur, elle partage son optimisme : «Si c’était ouvert à tout le monde, peut-être que le marché serait meilleur. Les gens attendent toujours les dernières minutes pour faire leurs achats, ça va aller». A quarante-huit heures de la fin de l’activité, elle pense avoir le temps d'écouler ses produits.
Les représentants du Centre national d’artisanat d’art (CNAA) ne se réjouissent pas de leur participation à cette foire.
Leurs produits, composés de statuettes en bronze, de pagnes en batique, des bracelets en cuire, des nappes de tables… ne trouvent pas preneur. La responsable, Claudine Démé, a son explication de cette situation : «Beaucoup de gens veulent venir, mais la sécurité les en dissuade. On écoule lentement nos produits». Ce n’est pas pour autant qu’elle souhaite la levée des mesures sécuritaires, qui sont garantes de la quiétude dans l’exercice de leurs activités présentes et des invités de l’OHADA. La solution pourrait venir d’ailleurs comme le suggère son collègue Eric Démé : «Il faut que nos autorités nous soutiennent. A l’ouverture de la foire, le ministre devait prendre un de nos articles pour inciter les autres à en faire autant. Quand ils vont au stade, il donne le coup d’envoi en tapant dans le ballon non, pourquoi ils n’en feraient pas de même avec nous ?».