Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Sport
Article



 Titrologie



L’Observateur N° 8236 du 18/10/2012

Voir la Titrologie

  Sondage


 Autres articles

 Météo


Comment

Sport

Paul Put : ‘’C’est ma première CAN, et le challenge est excitant"
Publié le vendredi 19 octobre 2012   |  L’Observateur


Paul
© Autre presse
Paul Put
Le nouvel entraîneur des Etalons du Burkina Faso


 Vos outils




La qualification des Etalons face aux Fauves de bas Oubangui, on continue d’en parler dans les gargotes de Ouagadougou. Pour le sélectionneur national, Paul Put, ses joueurs ont su montrer du caractère et s’imposer après avoir été menés à la marque. En Afrique du Sud, il sera à sa première CAN et c’est un challenge excitant. Il a maintenant le regard tourné vers le pays de Mandela, où il compte aller en stage à partir du 2 janvier prochain.


C’est une victoire presque inespérée que votre équipe a arrachée face à la Centrafrique le dimanche 14 octobre 2012 au stade du 4-Août. Comment avez-vous passé la nuit ce jour-là ?

• C’est la première fois que je passe une nuit exceptionnelle à Ouagadougou après notre qualification à la CAN 2013. J’étais très content, surtout que c’était un match extrêmement important pour le pays. Après notre défaite à Bangui, la pression était sur les joueurs de même que sur l’encadrement technique.

Le succès acquis, ça m’a fait chaud au cœur de voir le public danser et fêter la victoire de son équipe. C’est un sentiment extraordinaire qui m’amine et j’ai profité de l’occasion pour fêter avec les joueurs. Je remercie le public pour son soutien. En Gambie, j’étais un dieu et je veux l’être aussi au Burkina.


Est-ce à dire qu’après le match vous avez fait la fête dans une boîte de nuit de la place ?

• Nous sommes sortis pour faire une promenade dans la ville et nous avons communié avec nos supporters, qui nous ont soutenus jusqu’au bout. C’était bon pour le moral et c’est un nouveau travail qui commence pour nous.

Quand vous étiez menés 1-0 après 6 minutes de jeu, n’aviez-vous pas eu de doutes sur l’issue de la rencontre ?


• Bien sûr que oui, étant donné le résultat du match aller. Mais vu le travail que j’ai fait durant toute la semaine avec les joueurs, je me disais qu’on pouvait réagir, quelle que soit la situation. Après ce but encaissé, je sentais que les joueurs étaient un peu angoissés et stressés. La pression était de plus en plus forte, mais on n’a pas baissé les bras puisqu’il y avait du dynamisme dans le jeu. Pour moi, c’était un bon signe et il fallait être patient.

La patience a fini par payer après l’égalisation d’Alain Traoré, le sociétaire de Lorient. Qu’avez-vous ressenti à ce moment là ?

• Ce but, qui est venu au bon moment, nous a libérés et m’a remis en confiance. Je sentais par la suite qu’on pouvait atteindre notre objectif.

A la mi-temps, les Etalons menaient 2-1 grâce à Dagano qui a transformé imparablement un penalty. Dans le vestiaire, quel était votre message avant les 45 dernières minutes ?

• J’ai, naturellement, encouragé les joueurs pour les efforts qu’ils avaient déjà fournis au cours de la première période. Puis, j’ai un peu insisté pour qu’ils n’attaquent pas de façon permanente parce que les Centrafricains étaient dangereux en contre-attaque. Pour moi, on a beaucoup donné en première mi-temps et il fallait maintenant contrôler le match et exploiter les opportunités qui allaient se présenter. Nous avons eu la chance que cela arrive et je crois que notre qualification est méritée.

Avez-vous reçu des coups de fil de la Belgique, dont vous êtes originaire ?

• J’ai beaucoup plus reçu de coups de fil de la Gambie, où j’ai entraîné les Scorpions pendant quatre ans. Des amis, l’un des chefs de corps du président de la République, des membres de la Fédération gambienne de football, des journalistes et des supporters m’ont appelé pour me féliciter. Tout cela m’a réconforté et c’est vraiment une preuve d’amitié.

Votre épouse ne vous a pas appelé ?

• C’est la moindre des choses et j’ai senti à travers le téléphone qu’elle était très heureuse. Ma fille de 11 ans m’a adressé ses félicitations et je l’appelle la princesse Yennenga (rires).

Vous serez à votre première Can en 2013 en Afrique du Sud. Quel effet cela vous fait-il ?

• Quand on a des ambitions, on est toujours récompensé par le travail qu’on fait. En venant ici, mon objectif était de qualifier les Etalons pour la CAN 2013, surtout que cette équipe fait partie des habitués de la compétition. C’est un nouveau challenge pour moi et le tournoi des élites est exaltant. Maintenant, je vais vivre une aventure qui est différente.

Savez-vous que les Etalons, après la CAN 98, n’ont plus passé le premier tour de cette grande épreuve sportive ?

• Pour être honnête, je ne regarde pas le passé. Ce qui m’importe aujourd’hui, c’est le futur. Je suis là pour développer le football burkinabè comme le stipule mon contrat et j’ai eu la confiance de ceux qui m’ont confié la sélection. Je sais que lors de la CAN 2012 coorganisée par le Gabon et la Guinée équatoriale, l’équipe avait été éliminée au premier tour. C’est une compétition et aucun concurrent n’est à l’abri d’une élimination.

Dans quelques mois, les inconditionnels du onze du Burkina attendront de vous que vous leur offriez comme cadeau de Noël le second tour et même plus !

• Je sais que nos supporters attendent maintenant de nous que nous fassions un bon parcours à la CAN 2013. Le tirage au sort, qui est prévu pour le 24 octobre prochain, nous situera sur nos différents adversaires. En attendant, j’ai une bonne équipe, certes, mais je dois reconnaître qu’on a encore beaucoup de travail à faire. Je pense que nous devons avoir les pieds sur terre et ne pas croire déjà que nous y sommes arrivés. Nous allons poursuivre le travail avec l’objectif de faire bonne figure en Afrique du Sud.

Une telle épreuve, on le sait, demande une bonne préparation pour être d’attaque. Avez-vous déjà en tête le lieu où vous serez en stage avec le groupe ?


• Je suis content que vous me posiez cette question que tout entraîneur aurait appréciée. Moi, quand je suis engagé dans une compétition, j’ai déjà mon plan de travail et c’est le cas après ce troisième et dernier tour des éliminatoires de la CAN 2013. Je vous le dis tout de suite, la meilleure façon de mettre tous les atouts de son côté pour une bonne préparation, c’est de partir directement le 2 janvier prochain en Afrique du Sud. Je crois que si nous allons dans un autre pays pour le stage, nous perdrons trois jours. Nous avons des joueurs qui seront en compétition avec leurs clubs respectifs jusqu’aux 25 et 27 décembre 2012 alors que d’autres arrêteront le 1er décembre. Ce qui veut dire que les derniers cités seront de repos pour au moins cinq semaines avant le début de notre stage. Ce n’est pas le cas, par exemple, de la plupart des joueurs ivoiriens, qui arrêteront presque au même moment. C’est pourquoi je souhaite que nous quittions Ouaga le 2 janvier pour l’Afrique du Sud.



Ce sera à Johannesburg ou dans une autre ville sud-africaine ?



• J’attends le tirage au sort pour avoir une idée de la ville qui nous arrangera. Nous avons eu récemment une réunion avec des membres de la Fédération sud-africaine de football qui étaient de passage à Ouagadougou. Ils veulent nous aider dans le cadre du partenariat qui les lie avec la Fédération burkinabè de football (FBF).



Revenons sur le match du 14 octobre. C’est vrai que votre équipe a été admirable de courage, mais la défense présente encore des lacunes et le milieu repose en grande partie sur Charles Kaboré. N’avez-vous pas de solutions de rechange ?


• Tout le monde a sa façon de porter un jugement sur une équipe et je vois où vous voulez en venir. Mais je suis conscient de cela et comme je l’ai dit, il y a encore des joueurs que nous devons superviser dans l’optique de renforcer le groupe. La CAN est déjà là et le plus important est la préparation parce que le groupe dont je dispose n’est pas aussi médiocre qu’on le pense.

Par contre, je suis d’accord avec vous par rapport au milieu mais je ne suis pas d’accord sur la note qu’on a attribuée à Charles Kaboré.

De quelle note parlez-vous ?

• Après le match, les joueurs ont été notés sur 10 et je suis étonné que Charles ait obtenu 4. Franchement, je ne suis pas du tout content.


Avez-vous lu cela dans un journal de la place ?

• C’est sur un site appelé Faso sport.com. Je n’aime pas polémiquer, mais je trouve que ce n’est pas normal. De mon point de vue, Charles a livré un grand match et il a fait un travail formidable au milieu. Je crois que ce n’est pas parce qu’Alain a marqué 2 buts qu’il est le meilleur. C’est l’équipe qu’il faut voir et le travail que les uns et les autres ont fourni sur le terrain.

Des journalistes et des supporters pensent qu’Ibrahim Gnanou, qui est sans club pour le moment, peut faire l’affaire dans l’axe. Quel est votre avis ?



• Je suis d’accord parce qu’il a fait de bons matches avec la sélection. Lors du premier match des éliminatoires de la coupe du monde contre le Congo et de la seconde rencontre face au Gabon, il a tiré son épingle du jeu. Il en fut de même à Saint-Leu-la-Forêt à Paris contre le Togo en match amical international. Mais pour ces éliminatoires de la CAN 2013, j’ai mis l’accent sur les joueurs qui ont la compétition. Toutefois, Gnanou est toujours dans le groupe et c’est la preuve que nous comptons sur lui. Il sera avec le groupe en Afrique du Sud parce que ce qu’il a montré me suffit. A l’entraînement, il est dans le tempo et c’est un joueur précieux.



Il y a aussi le côté gauche où Madi Panandétiguiri n’est pas souvent dans le coup. Où en est-on avec le dossier Hervé Zingué et sera-t-il de l’expédition sud-africaine ?



• A mon avis, il faut oublier le cas Zingué. Tout est compliqué au niveau de ses papiers et je crois que la Fédération s’occupe de ça actuellement. Je ne vais pas, à quelques mois de la CAN, prendre le risque de sélectionner un joueur dont la situation est encore floue. C’est pourquoi je disais qu’il faut encore prospecter pour renforcer l’équipe et je pense qu’un ou deux joueurs suffisent. Mais l’idéal est de trouver un latéral gauche de métier pour se donner le maximum de chance parce que Panandétiguiri peut évoluer au poste de latéral droit. C’est un joueur polyvalent et ne l’oublions pas. Actuellement, nous n’avons pas un latéral droit qui joue dans une grande compétition et ce n’est pas facile. Soyons tout simplement patient.



Abdoulaye Cissé ne figurait pas sur la feuille de match dimanche contre la Centrafrique. Le buteur maison du Zamalek du Caire n’entre-t-il pas dans votre système ?



• Je ne pense pas que ça soit le cas, mais je dois faire un choix. Je suis quelqu’un qui observe le groupe du début jusqu’à la fin. Je vais en guerre avec les joueurs en qui j’ai confiance. Cissé, bien au contraire, est un bon joueur mais contre la Centrafrique mon choix s’est porté sur des joueurs capables de renverser la vapeur.



Irez-vous en vacances avant de vous projeter sur la CAN 2013 ?



• J’irai en Belgique dans quelques jours mais je ne serai pas en vacances. Je suivrai le tirage au sort et quand je connaîtrai mes adversaires, je devrai tout faire pour avoir des cassettes de leurs matches. Il faut analyser leur jeu pour pouvoir prendre son plan de bataille en fonction de ce qu’on aura vu.



Entretien réalisé

par Justin Daboné

 Commentaires