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L’Observateur Paalga N° 8478 du 14/10/2013

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26e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara : Un front du refus en gestation
Publié le mercredi 16 octobre 2013   |  L’Observateur Paalga


Disparition
© Sidwaya par DR
Disparition de Thomas Sankara: 26 ans après, ses sympathisants réclament justice


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15 octobre 1987 - 15 octobre 2013 voilà maintenant 26 ans que le président Thomas Sankara et 12 autres de ses compagnons d’infortune ont été assassinés.Plus d’un quart de siècle après ce sanglant coup d’Etat, la jeunesse burkinabè et africaine n’a pas oublié le héros de la Révolution d’août 1983.En dépit de la fête de l’Aïd el Kébir célébrée le même jour, elle est sortie massivement pour commémorer la disparition de leur idole et réclamer justice contre ses meurtriers. Outre le traditionnel dépôt de gerbes de fleurs, le Balai citoyen a appelé à la constitution d’un front du refus aux velléités monarchiques de la IVe République à l’horizon 2015.Ce fut la croix et la bannière pour le comité national d’organisation du 26e anniversaire de l’assassinat du président Thomas Sankara. Selon Sams’k du Balai citoyen, d’abord dans le cadre de la commémoration de cet anniversaire, le samedi 12 octobre dernier, après s’être acquitté des frais conduisant normalement à dérouler le programme de la commémoration à l’émission Télé agenda et loisirs de la RTB, grande a été leur surprise d’être rappelés par le présentateur quelques minutes plus tard pour s’entendre dire qu'ils ne pouvaient pas passer sur les antennes de la télévision nationale pour parler de Thomas Sankara. Ensuite, deuxième surprise, après avoir adressé une correspondance à la mairie de l'arrondissement 5 (ex-Bogodogo) pour obtenir une autorisation d’organiser un concert en l’honneur de Thomas Sankara sur le terrain jouxtant la mairie, le comité d’organisation s'est vu opposer une fin de non-recevoir sous prétexte qu’une autorisation préalable avait été accordée à une structure qui devrait y organiser une série de manifestations durant 72 heures.

Pour le vice-président du comité d’organisation, Yamba Malick Sawadogo, 26 ans après l’assassinat de ce digne fils du Faso et fierté de l’Afrique par "les traitres de la Révolution", ses assassins qui sont pourtant connus courent toujours. Et de rappeler qu’en 2011 la commémoration a été marquée par la profanation de la tombe du président Thomas Sankara. L’indignation du peuple face à cet acte ignoble et indigne des valeurs africaines avait contraint le pouvoir de la IVe République à prendre un certain nombre de mesures dont l’ouverture d’une enquête judiciaire suivie un mois après de l’arrestation d’un déséquilibré sur lequel on a vite fait de décharger tous les péchés d’Israël et le déploiement de forces de l’ordre pour sécuriser les lieux, poursuivit M. Sawadogo. Ce qui avait conduit le comité d’organisation à la réfection des tombes, afin que le procureur du Faso qui avait pu trouver le profanateur en l’espace d’un mois puisse présenter les assassins de Thomas Sankara et de ses compagnons à sa prochaine conférence de presse, lanca-t-il.

Depuis, c’est le silence radio du coté de l’autorité judiciaire. C’est ainsi que dans la perspective de la présente commémoration, ledit comité a relancé le procureur par le biais d’une correspondance pour lui demander l’autorisation de réfectionner les tombes en raison de leur délabrement. Le 10 octobre dernier, grande fut la surprise du comité de recevoir la réponse du procureur en ces termes : «Une enquête a été effectivement ouverte en 2011 suite aux actes de vandalisme commis sur la tombe du président Thomas Sankara et une personne a été interpelée à l’occasion. Au regard de l’état mental de la personne mise en cause, aucune suite judiciaire n’avait été donnée au dossier. Par conséquent, le parquet est incompétent pour autoriser à effectuer des travaux de réfection sur les tombes». Chose qui finit de les convaincre que les assassins de Thomas Sankara ne peuvent être trouvés par une justice acquise au régime en place, font savoir Malick Sawadogo et les siens.

Quant à Dorothée Badiel, qui a lu le message de la veuve de l’ancien président, Mariam Sankara, elle estime qu'il ne s’agit pas seulement de se souvenir de Thomas Sankara, mais également de ses idées et de l’ensemble de son œuvre qui représentent une source d’inspiration pour l’Afrique militante et des forces progressistes. Le but des commanditaires du carnage du 15- Octobre était de détourner le Burkina Faso de la voie de la souveraineté, de la dignité et du développement réel auxquels le pays aspirait.

Pour Smockey du Balai citoyen toutes les forces vives et les dignes fils du pays doivent conjuguer leurs efforts pour rendre justice au héros de la Révolution et se donner la main pour faire échec aux velléités monarchiques de la IVe République à travers la constitution à l’horizon 2015 d’un front du refus compris entre un et deux millions de personnes.

Me Bénéwendé Sankara, qui a porté le message des partis sankaristes, a appelé l’ensemble desdits partis à plus de cohésion et à unir leurs forces et leur intelligence afin de proposer une alternative sérieuse et plus solide. Cette commémoration du 26e anniversaire doit marquer, selon lui, la convergence des idées et des actions pour oser inventer l’avenir.

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