On a failli assister à un affrontement entre deux regroupements d’associations de jeunes dans la commune rurale de Saaba, le jeudi 18 octobre 2012. D’un côté, un collectif d’organisations sous la bannière de la Fédération des mouvements associatifs de jeunes a voulu organiser un cross-populaire de soutien qui devrait se couronner par une remise d’attestation de reconnaissance au conseil municipal, pour ses actions au service du développement de la commune. De l’autre, la Coordination des mouvements et associations de jeunesse de Saaba a mobilisé ses militants pour contrer ladite manifestation. La dernière estime que la période est mal indiquée pour des manifestations de ce genre.
On se rappelle les manifestations politiques à Tougan qui avaient opposé des pro et anti- Saran Sérémé. Ces manifestations s’étaient soldées par des blessés et d’importants dégâts. Le domicile à Tougan de l’ex député du Congrès pour la démocratie et le progrès en avait fait les frais. La suite, on la connait. Saran Sérémé a dû rendre sa démission avant de perdre son siège à l’hémicycle. A Saaba, on a failli assister à des manifestations qui ne sont pas aussi moins politiques. En effet, une coalition de structures a voulu organisé un cross-populaire de soutien au conseil municipal sortant. Le cross devait partir de la salle de fête de la mairie sise à la préfecture pour l’hôtel de ville où les responsables devraient procéder à la remise d’une attestation de reconnaissance au conseil municipal. Ce collectif, composé de chefs coutumiers, des communautés religieuses et autres organisations de jeunes, estime que le conseil sortant a fait beaucoup de réalisations visant le développement de la commune.
En effet, le président du comité d’organisation du cross, Joseph Dipama, a égrené un certain nombre d’acquis qu’il met à l’actif de l’actuelle municipalité. Au nombre desquels, il a cité la construction de 2 centres d’éducation non formelle, d’écoles primaires, de CEG et d’un lycée municipal. Il a aussi mentionné la réalisation de logements pour infirmiers, de maternités, mais également celle de périmètres irrigués de bas-fond rizicole, des fourrières et d’une brigade de gendarmerie. Joseph Dipama plaçait cette reconnaissance au conseil sortant sous le signe de l’invite à la future municipalité à faire mieux. Cependant, la Coordination des mouvements et associations de jeunesse de Saaba ne l’entend pas de cette oreille. La coordination qualifie le cross-populaire de manifestation de pré-campagne électorale. « La période n’est pas propice. Nous pensons que cette manifestation devait attendre la campagne ou après les élections. Comme ça, toute la jeunesse que nous sommes, on va tous se mobiliser. Là, la cérémonie sera plus honorable », a-t-il dit. A entendre le secrétaire général, Philippe Sawadogo, la coordination aura fait plusieurs démarches auprès de la mairie en vue de l’annulation du cross-populaire. Mais leurs efforts ont été vains. Ils ont alors décidé de se faire entendre par cette contre-attaque. Pour ce faire, ils ont barricadé la voie à mi-chemin du trajet de la salle des fêtes à la mairie et c’est le même trajet que devaient faire les marcheurs de soutien. Par ailleurs, Philippe Sawadogo, se demande le bilan sur lequel les marcheurs de soutien se fondent. « Le conseil n’a pas fait de compte-rendu de sa gestion et on nous parle de bilan positif qu’il faut soutenir », s’écrie-t-il. Pour montrer leur détermination, les contre-manifestants s’étaient armés de cailloux et brandissaient des pancartes appelant au départ du maire de la commune, Josiane Kabré qu’ils accusent d’avoir semé la zizanie au sein la jeunesse. Ils se sont montrés prêts à tout. La tension était vive au point que le conseil municipal qui attendait le cortège de la manifestation de soutien, à la mairie, a préféré se déplacer à la préfecture où étaient regroupés les manifestants. Ce fair-play traduit, aux yeux de la bougmestre, Josiane Kabré, la volonté du conseil municipal d’éviter tout affrontement entre les populations. Qu’à cela ne tienne, le cross s’est transformé en un meeting que certains pourraient qualifier de campagne électorale. Après avoir deversé sa colère contre les contre-manifestants, Josiane Kabré, a annoncé une multitude de projets qu’il convient d’appeler un projet de société d’un candidat à une échéance électorale. La coordination regroupait tous les jeunes jusqu’en janvier 2012, où la fédération des mouvements associatifs de jeunes a vu le jour. Et ceci après une intercalation entre la mairie et la coordination. Le crime de la coordination, à écouter Josiane Kabré, aura été de vouloir contrôler la gestion du conseil municipal
