Le lundi 30 septembre 2013, nous avons reçu une délégation des lauréats de l’édition 2012 du concours ciseaux d’or. Ce concours qui entend promouvoir la mode et la beauté africaine au Burkina. Si l’évènement a l’air de gagner en notoriété et de profiter aux acteurs de la mode, les lauréats de l’édition 2012 ne sont pas, en tout cas, de cet avis. En effet, ceux-ci se plaignent de n’être pas encore rentrés, jusqu’à ce jour, en possession des prix qui leur avaient été promis.
Le salon international de la mode et de la beauté africaine, communément appelé ciseaux d’or, se veut une vitrine pour la promotion des acteurs de la mode. Les différentes catégories dans lesquelles les candidats peuvent competir sont : « le stylisme-modélisme la coiffure (peigne d’or) et le top mannequin homme et dame ». Si les autres éditions, apparemment, se sont passées sans incident, les lauréats de l’édition 2012, eux, se plaignent de n’être pas encore entrés en possession de leurs prix. En plus de cela, ils nous ont confié que les sommes qui composaient les différents prix avaient été revues à la baisse par l’organisatrice. Et ce, à l’issue du concours et sans avoir consulté les lauréats. Selon Dénis Bougma, 1er dans la catégorie stylisme-modélisme, selon les statuts et règlement du concours, il est mentionné qu’à l’issue de la compétition, les lauréats seront primés sur place, sur le podium. Egalement, a-t-il indiqué, selon ces statuts, le premier de la catégorie stylisme-modélisme, en plus du trophée et du diplôme, devait remporter la somme de 500 000 FCFA. Le 2e et le 3e, respectivement les sommes de 300 000 FCFA et 200 000 FCFA. Ce n’est que sur le podium, a-t-il indiqué, qu’il a remarqué que la somme avait été ramenée à 300 000 FCFA, pour le 1er prix. « Malgré cette diminution arbitraire des prix, parce qu’elle ne nous a pas prévenus, avant la compétition, jusqu’à l’heure où je vous parle, je ne suis pas encore entré en possession de mon argent », a-t-il confié. Ce n’est pas seulement la catégorie stylisme-modélisme qui est victime de ce fait, nous ont témoigné Félix Zerbo, 1er dans la catégorie mannequinat top modèle homme et Clarisse Nikièma, 2e en couture. En effet, a confié le premier, dans ma catégorie, les prix ont également chuté. Passant ainsi pour le mannequinat, de 300 000 FCFA à 100 000 FCFA pour le 1er prix, de 150 000 FCFA à 75 000 FCFA pour le 2e et de 100 000 FCFA à 75 000 FCFA pour le 3e . Pour la catégorie peigne d’or, les prix sont également passés de 300 000 FCFA à 200 000 FCFA pour le 1er , de 200 000 FCFA à 150 000 FCFA pour le 2e . Chacun d’eux nous a confié que ce n’est que sur le podium qu’ils ont constaté les changements sur les différents prix.
Les lauréats auraient tenté maintes fois de rentrer en possession de leurs dus, mais sans succès
« Nous sommes passés par tous les moyens pacifiques pour rentrer en possession de nos droits, mais ça n’a rien donné au bout du compte. Voilà pourquoi nous voulons, à travers vous, informer la population du Burkina que les lauréats de ciseaux d’or 2012 n’ont pas reçu leurs prix comme prévu. Nous avons approché l’organisatrice 2 à 3 fois pour réclamer nos chèques, mais sa réaction a été violente. Elle nous a même traités de vauriens. Lors de notre dernier entretien avec elle, elle nous a promis de nous régler d’ici au 10 octobre 2013. Mais là encore, elle nous a signifié que tous les lauréats n’auront pas la totalité de leurs cachets. Que certains d’entre nous n’auront que des avances, en attendant le reliquat. Ce qui nous inquiète, c’est qu’elle a déjà lancé le spot publicitaire annonçant l’édition de 2013 qui aura lieu au mois de novembre, à Bagré. Pourra-t-elle honorer les frais de 2012 et ceux de 2013 ? Tout ce que nous voulons, c’est qu’elle nous règle avant la tenue de l’édition de 2013. Nous avons voulu l’accompagner dans ces actions mais, nous nous rendons compte qu’elle ne nous comprend même pas. Si elle prétend, avec ce concours, accompagner les acteurs de la mode, et que les premiers concernés ne sont même pas pris en compte, nous pensons que cela ne sert à rien d’organiser ce concours. Nous avons l’impression d’être utilisés à des fins économiques, car ça ne nous profite même pas. Ce qui se passe avec nous est un signe pour les générations à venir. Egalement quand nous l’avons approchée pour savoir le pourquoi de la diminution de nos cachets, elle nous a tout simplement dit que les sponsors n’avaient pas répondu. Nous aurions peut-être pu la comprendre si elle nous en avait parlé avant la tenue du concours. De plus, si les sponsors n’avaient pas répondu, elle n’allait pas pouvoir organiser la cérémonie dans la salle des fêtes de Ouaga 2000 et inviter autant d’artistes. Nous pensions en participant à ce concours qu’il était une tribune où chacun de nous pouvait exprimer son talent et se faire une visibilité, mais on se rend compte que ce n’est pas le cas. Nous ne sommes même pas connus. Nous voulons saisir l’occasion pour dire aux sponsors et à notre ministère de tutelle que c’est bon de débloquer les fonds mais, qu’il faut également veiller à ce que les lauréats rentrent en possession de leurs prix ». Après la visite des lauréats, nous avons joint au téléphone l’organisatrice du concours ciseaux d’or, Gisèle Méda, pour nous entretenir avec elle. Mais à toutes les fois, elle nous a signifié qu’elle n’avait pas le temps de nous recevoir .
