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Opinion : Islam et terrorisme
Publié le lundi 6 aout 2012   |  LeFasso.net




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L’Islam fait face aujourd’hui à une accusation acharnée et véhémente qui lui impute injustement le terrorisme et l’effusion de sang humain. Avant tout propos, il convient d’abord de clarifier ce concept de terrorisme tant répandu dans tous les coins du monde.

Le Check Shukri Wad Auglwa l’a si bien défini comme étant le fait de susciter la terreur chez les autres. Dans une conception contemporaine, il le définit comme le recours systématique, illégal et illégitime de la violence dans le but de supprimer des innocents : assassinats, prise d’otage, destruction des biens, pollution volontaire de l’environnement, que ce soit le fait d’un individu, d’un groupe, d’une organisation ou d’un Etat. Ainsi, l’on peut dire que le terrorisme est un acte pervers accompli par des mécréants.

Contrairement à ce que pensent certains, l’Islam n’a eu recours ni à la coercition, ni à l’épée pour se propager. Il s’est plutôt répandu par la persuasion et non par la force. Pour preuve, face aux persécutions endurées par les premiers musulmans, au lieu de riposter par l’épée et par la violence, le prophète leur tient ce langage : « Soyez patients, votre récompense sera le paradis ». Cette patience n’est pas synonyme d’une faiblesse quelconque de la part des musulmans, c’est une obéissance à l’ordre de Dieu. Mais devant la recrudescence des menaces, des attaques des infidèles à l’endroit des musulmans, Dieu leur a ordonné de se défendre avec juste mesure en ces termes : « Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent et ne transgressez pas, certes Dieu n’aime pas les transgresseurs » sourate 2 verset 190.

L’expansion de l’Islam ne s’est donc pas faite par la contrainte ou par le glaive, mais par la bonne exhortation comme Dieu le tout puissant nous le recommande dans le Saint Coran : « Par la sagesse et la bonne exhortation, appelle au sentier de ton Seigneur. Discute avec eux de la meilleure façon » sourate 16 verset 125. Il ajoute dans le chapitre 2, verset 256 « Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement ».

L’Islam n’oblige personne à se ranger sous sa bannière. Les musulmans ne prennent les armes que lorsqu’ils sont opprimés, attaqués injustement. Les quelques échauffourées constatées dans certains pays ne cessent de défrayer la chronique. Mais les massacres des musulmans en Espagne, les crimes Nazis, le génocide de 60 millions d’indiens d’Amérique, de 100 millions de noirs pendant l’esclavage, la guerre de Vietnam, les crimes des français en Indochine et en Algérie, les bombes d’Hiroshima et de Nagasaki passent sous silence. L’Islam est une religion de paix, de tolérance et n’a en aucun cas incité à la violence.

Les actes terroristes, les sabotages perpétrés ça et là sont en contradiction avec les dispositions de la loi islamique et cela pour plusieurs raisons :
ces actes punissent des innocents pour les crimes ou les fautes des coupables. Il s’agit là d’une injustice que l’Islam n’admet jamais ;
le terrorisme est en opposition avec l’approche islamique de la notion de paix, de justice, d’amour, de tolérance, de salut ;
en Islam, la vie, les biens sont sacrés, inviolables. C’est à ce sujet que Dieu dit dans le Coran : « Quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes » sourate 5 verset 32
ceux qui se livrent aux actes terroristes croient absurdement porter très haut l’étendard et les principes de l’Islam alors qu’en réalité, ils ne font que ternir son image. Le respect de la vie et de l’intégrité physique sont constamment invoqués par le Coran. Il est prescrit de ne pas tuer injustement. Toutefois, il y a évidemment une grande différence entre le terrorisme et la défense de sa patrie. Cette dernière est un acte légitime dans toutes les religions et dans toutes les doctrines.

La croyance est également une affaire privée. Il n’existe aucun énoncé dans le Saint Coran qui contraint les gens à adopter l’Islam comme religion ou les oblige à l’application d’une législation donnée. Chacun est libre de son choix et nul ne portera le fardeau de l’autre. Dieu dit : « Ô les croyants ! Vous êtes responsables de vous-mêmes ! Celui qui est égaré ne vous nuira point si vous avez pris la bonne voie. C’est vers Allah que vous retournerez tous ; alors Il vous informera de ce que vous faisiez » sourate 5 verset 105. "Quiconque est bien dirigé, n’est dirigé que par lui-même.

Quiconque est égaré n’est égaré qu’à son propre détriment. Nul ne porte le fardeau d’un autre" a-t-Il ajouté dans la sourate 17 verset 15. La mission du prophète est donc de transmettre la parole de Dieu, la guidance est de Dieu comme Il nous l’enseigne dans la sourate10 verset 99 à 100 « si ton Seigneur l’avait voulu, tous les habitants de la terre auraient cru. Est-ce à toi de contraindre les hommes à être croyants, alors qu’il n’appartient à personne de croire sans la permission de Dieu ». Il va falloir accuser les individus qualifiés de terroriste et non l’islam, religion monothéiste par excellence qui valorise la paix qu’il assimile à la sécurité, au salut.

Kaboré Karim
abdoulkaka@yahoo.fr

Le pétrole n’est pas une découverte récente au Ghana et l’on oublie trop souvent que le pays appartient au club des producteurs depuis plus de trente ans. En décembre 1981, quelques jours avant son renversement (30 décembre 1981) par le jeune lieutenant d’aviation Jerry John Rawlings, le président de la République du Ghana, Hilla Limann (mort le 23 janvier 1998 à 63 ans), avait déclaré devant le Parlement que cinq compagnies étrangères négociaient avec son gouvernement en vue de l’obtention de permis de recherche offshore : la Compagnie française des pétroles (CFP) – devenue le groupe Total – les compagnies US Hydrocarbon Corp. et R.J.Walker et les compagnies canadiennes Voyager Petroleum et Hubday Oil International. Par ailleurs, il avait souligné que Phillips Petroleum intervenait déjà dans le bassin de Tano, que Texas Pacific Oil Co., présente dans le bassin de Keta, était associée au groupe US Aracca Petroleum Corp. Et que l’italienne AGIP prévoyait de forer un premier puits sur le permis Axim-Dixcore début 1982.

Enfin, un gisement de gaz naturel avait été mis au jour près de la frontière du Togo. La production ghanéenne était alors confidentielle (3.600 barils/jour) et provenait du gisement de Saitpond, opéré par la compagnie US AGRI PETCO (2.100 barils/jour) et du gisement découvert par Phillips (1.500 barils/jour) à Half-Assinie, à la frontière avec la Côte d’Ivoire. C’est à l’occasion de ce point d’information sur la situation du secteur pétrolier que Limann avait annoncé la création d’une société pétrolière nationale chargée de superviser les activités des sociétés étrangères opérant sur le territoire du Ghana afin d’organiser les opérations de raffinage, de distribution et de commercialisation des produits pétroliers. Elle devait être mise en place en 1982. Ce sera la Ghana National Petroleum Corporation (GNPC).

Le mode de production politique de Rawlings, obnubilé par « Dieu, Marx et la CIA… » (pour reprendre le titre d’un papier de Laurent Zecchini publié par Le Monde daté du 5 juin 1986) ne favorisera pas l’exploration et l’exploitation du pétrole. Mais il faut lui reconnaître une vision « différenciée » du rôle du pétrole et du gaz naturel dans l’économie d’un pays : au-delà de l’exportation de brut, il envisageait d’optimiser l’utilisation du gaz des gisements de Tano-Nord, Tano-Sud et du gisement de gaz satellite 2AX pour produire de l’électricité (on sait que le déficit électrique du Ghana est une plaie quotidienne, le lac sur la Volta River, la retenue des barrages hydroélectriques d’Akosombo souffrant d’un grave déficit pluviométrique) à partir d’une centrale à gaz combiné (400 MW), approvisionnée en gaz par une conduite de 37 km reliant les gisements offshores de Tano (Sud-Ouest de la côte ghanéenne) au village d’Effasu. Cette production d’électricité – dans le cadre d’une filiale de la GNPC : Western Power Company – devait permettre l’électrification des zones rurales du Sud-Ouest.

Insignifiante, la production pétrolière ghanéenne n’interférait pas dans la problématique générale de développement du pays. Jusqu’à la mise au jour de Jubilee. Découvert en 2007 (année du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Ghana ; d’où le nom de baptême du gisement !) au large de la côte du Ghana, Jubilee a été perçu comme une aubaine pour le Ghana qui souffre d’un déficit énergétique chronique et qui voyait là l’occasion de s’insérer pleinement dans l’économie mondiale. Mais, bien sûr, comme toujours dès que l’on découvre du pétrole, tout un chacun a été sur la « réserve » quant à l’utilisation de cette ressource. « Nous n’allons pas faire dépendre notre avenir de ce seul facteur, avait affirmé Atta-Mills, dans l’entretien accordé à Afrique Asie (février 2009) au lendemain de son accession au pouvoir. Ceux qui l’ont fait ont souvent été déçus. Pour que le pétrole ne soit pas une malédiction, mais bien une bénédiction, nous devons gérer de façon rigoureuse cette ressource non renouvelable.

Pour cela, nous présenterons les comptes des recettes pétrolières jusqu’au moindre penny. Nous mettrons le pétrole au service du renforcement et de la diversification de notre économie ». La transparence est loin d’être totale. Selon Ghana Extractive Industries Transparency Initiative (Gheiti), le Ghana a extrait 5,9 millions de barils de pétrole brut soit une recette de 903 millions de dollars. Mais si plus de 50 % des revenus du pétrole sont tombés dans l’escarcelle de la GNPC, l’Etat n’a pas encore vu la couleur d’un seul cedi. D’où l’exaspération de la population et la préoccupation de la classe politique.

Jean-Pierre BEJOT
La Dépêche Diplomatique

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