Le 13 octobre 2012, les associations professionnelles de médias ont mis en place le bureau exécutif de l’OBM. A cette occasion, le président élu, Jean Baptiste Ilboudo, a délivré un message dont la teneur fut :
« Chers confrères et chères consœurs de la Communication et de l’Information, Nous venons de poser un geste de grande portée pour notre profession qui, Dieu merci, continue de faire rêver. Nous avons amorcé ensemble, dans un formidable consensus, l’écriture d’une nouvelle page de l’histoire de l’autorégulation au Burkina Faso. A la suite des deux premières expériences écoulées, puisse cette troisième gestation de la refondation que nous venons de porter sur les fonts baptismaux, ce jour 13 octobre 2012, être définitivement la bonne, durable et riche en hauts faits susceptibles de restaurer et de renforcer la crédibilité de notre si noble profession, tout en redonnant confiance et fierté au quatrième pouvoir et aux professionnels burkinabè de la plume, du micro, du petit écran et du web venu révolutionner le monde de la presse. Demain nous le dira sûrement mais, déjà, des signes, des prémices tangibles sont là pour témoigner d’un excellent départ grâce au sérieux de la démarche préparatoire, la sincère adhésion et l’implication de toutes les organisations professionnelles, la grande participation et la qualité de l’Assemblée. Chers consœurs et confrères, c’est le lieu de féliciter globalement toutes les personnes devancières et toutes les structures qui se reconnaitront et sans lesquelles nous ne serions pas là aujourd’hui. Pour tous ceux-là, nous vous invitons à témoigner notre gratitude collective par un banc si mérité. Chers membres de l’Assemblée, vous m’avez fait l’insigne honneur de me porter à la tête d’un bureau de quatre membres auquel vous avez confié les destinées de l’Observatoire burkinabè des médias du Faso. Nous avons, entre autres, pour missions de veiller au respect du Code d’éthique et de déontologie, de promouvoir et défendre la liberté de presse, de protéger le droit du public à une information libre, honnête et complète, de veiller à la sécurité des journalistes, de constater et de dénoncer les manquements à l’éthique et à la déontologie, et, en temps que de besoin, de faciliter des médiations. Au nom de tous les membres élus du Bureau OBM, je vous dis merci et vous fais le serment de ne point trahir votre confiance, mais de mettre le meilleur de nous-même pour répondre à vos attentes et relever, comme il se doit, le défi avec, bien entendu, le concours de chacun et de chacune de vous tous, mais aussi et surtout grâce aux bienveillants appui et assistance de Dieu notre Père commun. Mesdames et messieurs, très rapidement, nous allons nous mettre en ordre opérationnel pour encourager la meilleure connaissance puis le respect des règles d’éthique et de déontologie de l’information dans tous les compartiments de la profession grâce à une approche pédagogique participative. Pour ce faire, nous aurons besoin du concours de tous et plus particulièrement des seniors, des premiers responsables de la profession et des structures de formation. Chaque acteur des médias devrait, à terme, comprendre que lorsqu’on choisit de servir ce domaine, on se doit, en conscience, de faire préalablement montre de valeurs cardinales indispensables. Oui, nous le savons tous et en sommes parfaitement conscients : l’effort de dépénalisation des délits de presse implique naturellement des exigences de notre part : un exercice éclairé et plus responsable des métiers qui sont les nôtres. Aussi me parait-il souhaitable d’impulser un changement et de relever le niveau général de la profession pour remettre peut-être au goût du jour les valeurs de sacerdoce et de conscience professionnelle affranchies de tout conflit d’intérêt, dépouillées du culte dévastateur de Mammon et de la corruption, libérées de toutes tentations de la courte échelle, de l’arrivisme. Ce qu’il convient de corriger au plus vite, c’est notamment le non-respect de la dignité humaine, de la vie privée et de la sphère d’intimité, les accusations sans preuves fondées, les injures, la calomnie, le manque d’équilibre, l’indépendance sans responsabilité, l’apologie de la haine tribale, ethnique ou religieuse ou les attaques insensées entre confrères. Bref, il faut sonner le retour et l’avènement d’un journalisme conforme aux règles d’éthique et de déontologie, c’est-à-dire un journalisme respectueux des faits et de la vérité. Mesdames, Messieurs, Face à tant d’interpellations et de dérives, notre force, celle du jugement des pairs, demeure avant tout morale puisqu’elle repose sur un pouvoir de réprimander en nous fondant sur l’éthique et de sanctionner les fautes d’honnêteté médiatique au moyen de rapports, recommandations et études élaborés, publiés et diffusés. D’aucuns pourraient penser que ce n’est pas grand- chose. Mais nous estimons, pour notre part, que c’est assez si nous parvenons à éveiller les consciences et à relever le niveau d’ensemble de la formation. Ensuite et ensuite seulement, nous aurons à passer de nombreuses heures devant nos postes de télévision, à écouter la radio, à lire la presse, les panneaux publicitaires ou à surfer sur Internet…en espérant pouvoir compter sur l’appui de points focaux régionaux. Mesdames et Messieurs, l’OBM, à n’en pas douter, mérite et a besoin du soutien de tous les professionnels mais aussi de l’appui de l’Etat et du privé en vue de réussir ses missions et contribuer, ce faisant, à l’ancrage et au renforcement d’une démocratie apaisée au Faso dans une cohésion sociale parfaite, singulièrement en cette année d’enjeux électoraux. Nous espérons un soutien et un appui de l’Observatoire burkinabè des médias jusqu’à son déploiement opérationnel afin d’en faire un acteur vital majeur de boostage d’une meilleure information et d’une excellente communication au Faso. En d’autres termes, faire de notre Observatoire national une institution baromètre de nos avancées démocratiques et un digne membre crédible et respecté de l’Observatoire international des médias car, c’est cela à terme notre objectif commun. Je vous remercie. »