Koudougou, 16 oct. 2012 (AIB) - Une mission gouvernementale conduite par le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la Sécurité et son homologue en charge des Universités, a rencontré sans résultats, le 15 octobre à Koudougou, étudiants et enseignants de l’Université de Koudougou (UK), en crise suite à une violence d’étudiants contre un enseignant.
Le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Jérôme Bougouma et le ministre des Enseignements secondaire et supérieur, Moussa Ouattara ont eu des séances d’entretien avec les corps constitués de la région, les chefs d’établissements puis avec les différentes structures de l’Université de Koudougou.
Aucune solution n’a été trouvée au terme d’une journée d’échanges sur la situation qui prévaut à l’université de Koudougou.
Le ministre Jérôme Bougouma a indiqué que la délégation transmettra « fidèlement » le contenu des échanges au Premier ministre Luc Adoplhe Tiao, qui décidera d’envoyer probablement une autre mission les prochains jours.
Les deux ministres eux-mêmes enseignants, ont défendu la position du gouvernement qui est le retour de la paix et de la stabilité. Leur message semble n’avoir pas été suivi.
Les professeurs de l’université de Koudougou, massivement représentés à cette rencontre, ont réaffirmé leur colère face à la situation d’indiscipline des étudiants.
Le professeur Mahamoudou Oubda, l’enseignant violenté, a témoigné devant les ministres qu’il a été « maltraité » et « molesté » le 4 septembre par ses propres étudiants, conduits par l’étudiant de 4è année d’histoire, Francis Nikièma.
Le corps professoral à l’unanimité, s’est insurgé contre toute éventualité d’annulation de la sanction d’expulsion de 16 étudiants, prise par le politique.
Les délégués élus d’étudiants ont tenu pour leur part à apporter leurs avis.
Si certains, notamment ceux qui veulent reprendre les cours, ont dénoncé un comportement irrespectueux de leurs camarades, d’autres ont défendu une position radicale, refusant la demande de pardon au professeur victime.
L’un d’eux a parlé du président de l’université en termes de « Segda ». « Le professeur Segda », a rectifié le président de cette Université qui enregistre des crises successives à l’image de plusieurs universités publiques du pays.
A la rencontre avec les corps constitués, le gouverneur de la région du centre ouest le colonel major Komyaba Pascal Sawadogo a salué la promptitude avec laquelle le gouvernement est venu à l’écoute de la situation qui prévaut à l’Université de Koudougou.
Là aussi, certains participants ont plaidé pour la révision, voir l’annulation des sanctions contre les étudiants. D’autres, notamment les chefs d’établissements secondaires, ont souhaité le maintien de ces sanctions. Ceux-là s’opposent farouchement à ce que l’autorité du corps professoral soit bafouée au profit des étudiants.
D’autres encore plus modérés, tiennent à ce que les étudiants demandent publiquement pardon au professeur Oubda et à l’ensemble du corps professoral afin de faciliter les négociations pour l’annulation de sanction.
Depuis l’annonce officielle de la sanction prise à l’encontre des étudiants, la tension est montée d’un cran du côté des établissements secondaires et de l’Université.
Après une marche suivie de meeting le jeudi 11 octobre dernier à l’issue duquel l’Union générale des étudiants burkinabè et l’Association nationale des étudiants burkinabè ont décrété une grève de 48 heures (12 et 13 octobre), la situation était devenue grave.