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Les vraies raisons derrière la délocalisation des visas américains à Lomé, selon le Burkina Faso

Publié le dimanche 12 octobre 2025  |  BBC
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© aOuaga.com par DR
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"À compter du vendredi 10 octobre 2025, toutes les opérations de visa courantes à l'ambassade des États-Unis à Ouagadougou sont suspendues", a indiqué un communiqué de l'ambassade des États-Unis d'Amérique au Burkina Faso.

Désormais, tous les Burkinabè devraient se rendre à Lomé au Togo pour obtenir un visa pour les Etats-Unis.

"Les demandeurs de visa ayant un rendez-vous prévu ont été informés. Les demandeurs de visa non-immigrant ayant besoin d'un visa pendant la suspension des opérations de visa doivent déposer leur demande à l'ambassade des États-Unis à Lomé", poursuit le communiqué.

"Les demandes et les frais sont non transférables et doivent être renouvelés et réglés au nouveau bureau", souligne la note qui précise que "cette suspension n'affecte pas les visas officiels et diplomatiques, qui continueront de suivre les procédures en vigueur ".

La raison évoquée par les autorités américaines est liée au constat que "le Burkina Faso présente un taux élevé de dépassement de la durée de séjour autorisée pour les touristes, les voyageurs d'affaires et les étudiants se rendant aux États-Unis".

"Bien que cela ne reflète pas la position du gouvernement du Burkina Faso, le gouvernement américain prend ces problèmes très au sérieux et a mis en œuvre des mesures pour y remédier", souligne la note.

Qu'est-ce qui s'est passé ?
Les autorités burkinabè estiment que c'est tout autre chose. Invité à la Radio-télévision nationale, le ministre des Affaires étrangères Karamoko Traoré relève des "suggestions" différentes à ce qui a été évoqué.

"Il se trouve que la note verbale, que nous avons reçue, comporte des suggestions, et qui font référence à un accord que les Etats-Unis ont tenté de proposer à la partie burkinabè depuis que l'administration Trump a pris ses marques", révèle le chef de la diplomatie burkinabè.

Selon lui, l'ambassade les avait approchés dès la prise de fonction de l'administration Trump, pour leur faire cette proposition dans le cadre de la mise en œuvre de la politique migratoire des Américains.

"Il s'agissait de proposer aux États africains qui le souhaitent, puisqu'ils sont dans une procédure d'identification et d'expulsion des ressortissants qui vivent aux Etats-Unis et qui ne sont pas à jour dans leur résidence, de les accueillir", explique Karamoko Traoré qui précise que cette proposition a été rejetée par le Burkina Faso.

Les autorités burkinabè prennent acte
"La proposition qui avait été faite, c'était de voir si le Burkina Faso, en dehors de nos propres ressortissants, était prêt à recevoir d'autres personnes qui seraient expulsées par les Etats-Unis", révèle M. Traoré.

Le chef de la diplomatie burkinabé souligne : "(…) nous avons été surpris de cette mesure qui est venue subitement après notre refus catégorique de recevoir des personnes qui sont jugées indésirables".

"Naturellement, cette proposition que nous avions jugée en son temps indécente est totalement contraire à la valeur de dignité qui fait partie de l'essence même de la vision du capitaine Ibrahim Traoré. Nous avons dit que le Burkina Faso ne pouvait être cette destination", indique Karamoko Traoré.

Karamoko Traoré a insisté sur le fait que le Burkina Faso est une terre d'accueil plutôt qu'une destination ou "une terre de déportation".

Toutefois, le ministre a tenu à préciser la suite à tenir de cette décision.

"La bonne nouvelle à travers la révolution progressiste populaire aujourd'hui, c'est de mettre l'accent sur la dimension respect mutuel. Nous resterons en bonne relation avec tous les Etats qui nous respectent en tant qu'humains, avec tous les Etats qui respectent notre dignité", dit-il en signalant que "la mesure qui a été prise ne saurait nous laisser indifférents".

"En diplomatie, on parle de réciprocité. Nous prendrons les mesures qu'il faut, à la limite des mesures qui ont été prises par les autorités américaines, sans pour autant compromettre l'amitié, la solidarité, la fraternité entre les peuples du Burkina Faso et les peuples américains", fait-il remarquer.

Tout en prenant soin de rassurer que le Burkina Faso reste "toujours une terre ouverte, un pays de dialogue, (…) qui souhaite établir et nourrir les relations avec tous les pays qui (les) respectent".

........BBC
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