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La méthode IB fera-t-elle école ?

Publié le dimanche 14 septembre 2025  |  Sphinx
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© aOuaga.com par DR
INITIATIVE PRESIDENTIELLE FASO MÊBO: le Capitaine Ibrahim TRAORÉ remet plus 700 engins
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Alors que la situation militaire et sécuritaire du Burkina Faso ne cesse de se détériorer, il semble que la voie empruntée par le capitaine Traoré, dit IB, chef du Faso, ne soit pas dénuée d’intérêt pour d’autres dirigeants de l’AES et que ses choix politiques et économiques fassent preuve de réalisme.

L’importation des VDP ?

L’hivernage, comme on dit au Sahel, a été agité pour les trois pays de l’AES. Cependant l’opinion publique internationale et africaine retiendra surtout les secousses et les bifurcations intervenues au Niger et au Mali. Le puissant ministre de l’intérieur nigérien, le général Toumba a ainsi décidé, au début du mois d’août, la formation de milices destinées à mobiliser la population et à encadrer la jeunesse sur le modèle des Volontaires de la Patrie (VDP) du capitaine Traoré (dit IB) qui préside aux destinées du Burkina Faso.

Le général Toumba s’est appuyé sur une entité civile qui s’était opposée directement au président déchu Bazoum, le mouvement citoyen M62. Il est le promoteur de l’initiative[1] de volontariat sécuritaire baptisée Garkouwar Kassa, signifiant « Boucliers de la Patrie »[2]. Ce projet vise à mobiliser les civils pour soutenir les missions des forces de défense et de sécurité (FDS), dans un contexte où les autorités militaires tendent à conforter la souveraineté du pays. Cependant la souveraineté a bon dos et le ministre de l’intérieur a surtout fait le constat des défaillances des troupes et éléments de sécurité sous ses ordres et parfois du peu d’entrain de l’armée, confrontée à des approvisionnements difficiles. Les opérations contre les Groupes armés non étatiques (GANE) sont également handicapées par les lacunes du renseignement militaire et policier. Appuyé par le Conseil consultatif de la refondation (CCR), Garkouwar Kassa entend former des groupes de volontaires pour intervenir dans divers domaines liés à la sécurité : patrouilles nocturnes en lien avec les forces de l’ordre, campagnes de sensibilisation sur le civisme et le patriotisme, ou encore lutte contre la désinformation. Selon le ministre de l’Intérieur, le général de division Mohamed Toumba, l’objectif est de créer un maillage communautaire permettant de renforcer la vigilance collective face aux menaces internes et externes. Le projet débute à Niamey mais pourrait s’étendre à d’autres régions du pays.

Le général Toumba, très proche de la Turquie, est habitué à des manœuvres sinueuses. Ainsi l’ambassadeur Ittié, présent à Niamey lors du coup d’État du 23 juillet 2023, déclarait devant l’Assemblée nationale, lors de son retour en France : « La moitié des putschistes étaient présents le 14 juillet[3] à la Résidence – et ce jour-là, le général Toumba, devenu ministre de l’intérieur, était quasiment tombé dans mes bras en me disant combien extraordinaire était la politique française en Afrique en matière de sécurité. Précédemment, lors de la visite au Niger du chef d’état-major des armées, le même général Toumba, qui avait été commandant des forces opérationnelles à Ouallam où se trouvaient les forces françaises, avait longuement expliqué que nous devions rester là et qu’il fallait montrer aux Maliens et aux Burkinabés que le système de coopération avec la France était celui qu’il fallait mettre en œuvre. »

Las, le Niger n’est plus le bon exemple à suivre pour Paris, car le même ambassadeur Ittié soulignait : « Les auteurs du coup d’État au Niger ont repris les étapes qui avaient été suivies au Mali et au Burkina Faso. Mais au Mali les putschistes ont mis huit mois pour mettre en œuvre leur programme, quatre mois au Burkina Faso et un peu moins d’un mois au Niger. »


La réhabilitation de Sankara

La partie qui se joue dans la reprise par les autres pays de l’AES des approches d’IB concerne les enjeux spécifiques et parfois sensibles qui préoccupent les dirigeants des forces armées. Toumba et ses proches ont anticipé la rupture ouverte au sein des élites martiales maliennes[4] au mois d’août au Mali. Le pouvoir de Bamako a ainsi, entre autres, entrepris d’arrêter un héros de l’armée malienne, le général Abass Dembélé, ancien gouverneur de la région de Mopti, qui avait été évincé de ses fonctions, il y a peu, en mai 2025. Le général Dembélé exigeait publiquement que lumière soit faite sur le massacre de Diarafabé qui avait coûté la vie à une vingtaine de villageois peuls en mai. Le général Dembélé, avant de gravir les échelons de la hiérarchie avait impressionné les militaires français de Serval avec son Groupement des commandos volontaires (GCV). Une unité de forces spéciales qui s’était distinguée lors de la reconquête du nord du pays.

A Niamey, comme à Bamako, la divergence entre officiers incrustés dans le pouvoir d’État et ceux qui poursuivent l’espoir d’une victoire sur les groupes armés ou, du moins la reconstitution de l’union nationale, s’accentue. IB montre indirectement un mode d’emploi à ses pairs : soumettre l’armée, étouffer la société civile, et mener plutôt une guerre de propagande que des combats effectifs contre les ennemis du Faso. Á la différence de ses pairs, il a su rester capitaine quand les autres accumulent les galons et les fortunes. Mais en dépit de l’aura de Sankara dont il bénéficie encore un peu, il a su se dégager des promesses de sa première période et il écoute ses proches qui ne veulent plus recevoir les souverainistes à la façon de Kémi Séba.

L’accommodement avec la réalité ?

Quand il prend la tête du Faso, Traoré redonne à Ouagadougou, avec ses hôtes panafricanistes et tonitruants, des airs de capitale africaine de la révolution. Sur le plan des relations internationales, comme des rapports avec les institutions internationales, il s’affirme alors en rupture, plus proche de Moscou que du FMI. Pour les Ghanéens voisins, et beaucoup de pays anglophones d’Afrique, derrière Traoré, revenait l’image de Nkrumah, le premier à affirmer que l’homme noir pouvait maitriser son destin économique à travers les choix nationaux de stratégies de développement et de conduite de l’après-indépendance.

Ainsi l’actuel président ghanéen, quand il presse les dirigeants de l’AES de revenir dans la CEDEAO, est bien conscient que la trajectoire alternative des États sahéliens dissidents peut remettre en cause sa propre recherche d’une négociation avec les marchés internationaux pour restructurer la dette publique externe du Ghana. La jeunesse africaine, pour sa part, voit l’esprit de Sankara derrière la nationalisation par le Faso de deux mines d’or et l’inauguration d’une raffinerie pour le métal précieux au crédit du capitaine Traoré. Ouagadougou sera également dotée d’un nouvel aéroport (Ouagadougou-Donsin Airport) selon IB et surtout les investissements dans l’agriculture et la construction assurent au pays un certain dynamisme économique. Beaucoup vont croire un temps à la promesse de rupture[5] avec le FMI qu’affichait, au début de son pouvoir, le capitaine Traoré. Une imagerie cultivée par la propagande digitale intensive du frère d’IB qui veut faire croire à un Faso renouant avec l’autonomie idéologique et concrète de l’ère Sankara. Traoré s’y ancrerait dans son refus initial des conditions que le tandem FMI-Banque mondiale impose aux pays africains pour recevoir des crédits qu’il faut rembourser au prix de restrictions budgétaires et de génuflexions politiques internationales. En fait, il n’en sera rien, et Traoré avec une équipe de technocrates civils, poursuit, sans consulter ses amis de l’AES, une étroite coopération avec les institutions de Bretton Woods.

La bataille de la « consolidation » budgétaire

En prenant le pouvoir dans un pays modelé par Compaoré et les flux financiers de l’Occident, Traoré héritait d’une mécanique financière délicate à enrayer et d’une dette publique qu’il doit continuer à rembourser[6]. Le Faso devait, au seul FMI, 328 millions d’USD au 31 décembre 2024. Cette somme incluait 302 millions USD d’une “Extended Credit Facility” de quatre ans conclue entre le FMI et le Faso en septembre 2023. Il y a quatre semaines, sur ces 302 millions USD, 32 millions ont été décaissés[7] par le FMI, satisfait de la résilience de l’économie burkinabé, selon la terminologie pernicieuse de cette institution, mais surtout en raison des ajustements budgétaires considérables consentis par le régime militaire en place. Le déficit budgétaire s’est ainsi réduit, passant de 6,5 % du PIB en 2023 à 5,6 % en 2024, grâce à une contraction forte des dépenses sociales et à une mobilisation robuste des recettes.

Le déficit subsistant sera principalement financé par des emprunts sur le marché régional des capitaux (UEMOA), où le Burkina Faso fait face à une hausse significative des taux d’intérêt, dépassant 9 % pour les bons du Trésor à 12 mois. Pour le FMI, la croissance économique (soit celle du PIB) devrait atteindre 5 % d’ici 2027. La production minière devrait augmenter et la croissance des secteurs agricoles et des services devrait rester ferme. Le gouvernement reste engagé, toujours selon le FMI, dans une politique de consolidation budgétaire, bien que les besoins de dépenses demeurent élevés. La dette publique, en pourcentage du PIB, devrait diminuer progressivement jusqu’en 2027. Le taux d’inflation devrait baisser en accord avec la reprise du secteur agricole et se conformer à la fourchette cible de l’Union économique des États de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), dès 2025. Les prévisions de croissance et la baisse attendue de l’inflation devraient permettre une diminution progressive de la pauvreté d’environ 1 pp par an jusqu’en 2027. Le climat des affaires et la réglementation fiscale du Faso sont jugés positivement par l’OCDE, le syndicat des pays riches à économie de marché. Le compte bancaire à la BCEAO du Faso a donc, sous l’ère Traoré, été crédité jusqu’à présent de 131.3 millions USD par le FMI[8]. Cette collaboration s’avère plus fructueuse que ne semblaient l’annoncer les prises de position du capitaine et la prudence du FMI dans le monde sahélien. Il faut rappeler le contexte. Le Burkina doit combattre des forces armées non-étatiques menaçantes et qui concentrent leurs coups sur les régions excentrées du Faso. Traoré avait besoin de ces ressources financières dont le FMI est le déclencheur.

Le Faso joue en solo ?

Les institutions financières internationales de Bretton Woods, lorsqu’elles prêtent en 2023, ont conscience que les premiers postes de dépenses du budget national du Faso demeurent la défense et la sécurité. Elles entérinent donc que leur argent sert au régime pour défendre l’État et le territoire agressés de l’intérieur. Mais, dans le même temps, la junte et ses alliés vont consolider leur emprise sur le pays en s’adjoignant les compétences technobureaucratiques et en détruisant les oppositions ou les organisations de la société civile (OSC).

Cependant le Burkina reste un cas à part en Afrique de l’Ouest et il se distingue même des pays confédérés de l’Alliance des États du Sahel. En 2022, la France restait encore le principal partenaire commercial et, en 2025, bien que l’aide américaine soit officiellement suspendue, des exercices militaires conjoints aux deux armées (US et Burkina) ont eu lieu au Faso, non loin de Ouagadougou.

Les Français, y compris ceux liés à la défense et à la sécurité, malgré l’année de rétention de quatre agents de la DGSE, obtiennent des visas pour le Faso, ce qui n’est pas possible au Niger. La balance courante, c’est-à-dire la différence entre les exportations et les importations de biens et services montre la dépendance du Burkina vis-à-vis de ses fournisseurs, y compris européens. Le FMI et les autres prêteurs du monde permettent au Faso de payer ses commandes d’armes, de blé, et d’engrais fournis par les Russes, ce qui est assez ironique.

Les autorités du Burkina demeurent rassurantes pour leurs financiers extérieurs car elles mettent en œuvre des méthodes de gestion qu’ils jugent transparentes. La gouvernance des finances publiques et les réformes structurelles de l’économie vont dans le sens du néolibéralisme et il semble bien que, dans les actes, le capitaine ne soit pas jugé comme rebelle aux injonctions du consensus de Washington. Le pouvoir militaire burkinabé promet ainsi de rendre public bientôt le « Governance Diagnostic Assessment (GDA) », un examen conduit par des experts désignés par le FMI pour évaluer la qualité de la gestion des comptes publics. Il lui faudra ensuite mettre en place un plan d’actions pour mieux contrôler les dépenses, de salaires en particulier, et enfin apurer les arriérés de la dette, en particulier vis-à-vis des créanciers extérieurs. Ceux qui prêtent au Burkina poursuivent leurs efforts afin de récupérer leur mise et ainsi Traoré les tiens d’une certaine façon. Mais, de l’autre il leur donne les gages d’une stratégie financière qui s’avère en accord avec les canons des marchés financiers et les normes de l’UEMOA.

Le jeu dangereux avec Abidjan

Autant le capitaine Traoré peut, comme ses pairs de l’AES, abandonner la CEDEAO et provoquer les grands pays d’Afrique de l’Ouest comme la Côte d’Ivoire, autant ses finances publiques restent subordonnées à la bienveillance des marchés de l’UEMOA. En mai 2024, le Burkina Faso a levé 130 milliards de francs CFA (environ 208,5 millions de dollars) sur le compartiment syndication du marché financier régional de l’UEMOA. Fin novembre 2024, le pays a bouclé une opération similaire, mobilisant 103,92 milliards de francs CFA (environ 167 millions de dollars), dépassant l’objectif initial de 100 milliards de francs CFA. Cette levée de fonds était nécessaire pour compenser la baisse des crédits extérieurs et financer des projets d’infrastructures et de développement prioritaires.

Le 22 novembre 2023, le Burkina Faso avait levé 15 milliards de francs CFA sur le marché financier régional, via une émission simultanée de Bons assimilables du Trésor (BAT) et d’Obligations assimilables du Trésor (OAT). Cette opération visait à « assurer la couverture des besoins de financement du budget de l’État du Burkina ». Les souscriptions provenaient principalement du Burkina Faso, du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. Le 5 décembre 2024, le Burkina Faso a mobilisé 78,48 milliards de francs CFA sur un objectif initial de 100 milliards de francs CFA, soit un taux de couverture de 78,48 %. Cette opération comprenait des BAT de 91 jours et de 364 jours, ainsi que des OAT de 3, 5 et 7 ans. Les souscriptions provenaient de plusieurs pays de la zone UEMOA, notamment du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Sénégal et du Togo. Ces opérations s’inscrivaient dans le cadre d’un programme global visant à mobiliser 1 220 milliards de francs CFA en 2024, après une performance inférieure à 1 000 milliards de francs CFA en 2023. On notera que ni le Mali ni le Niger ne financent le Burkina. En effet, ils dépendent eux-mêmes de la bonne volonté des banques des autres pays de l’UEMOA qui leur font payer cher les émissions de titres de l’État qui obèrent un peu plus la dette publique souveraine due à des créanciers privés.


Le capitaine IB

L’accord avec le FMI et les satisfecit donnés par l’institution sont nécessaires à la poursuite des nombreux crédits extérieurs qu’a mobilisé, ces dernières années, le Faso. Entre 2022 et 2025, le Burkina Faso a contracté plusieurs prêts auprès de diverses institutions financières pour financer ses projets de développement. En octobre 2023, un prêt de 15,17 milliards de FCFA a été accordé par la BADEA pour soutenir les projets du Fonds national de la finance inclusive. En mai 2024, un prêt de 27,5 milliards de FCFA (50 millions de dollars) a été contracté pour assurer la disponibilité de produits pétroliers à moindre coût, atténuer les tensions de trésorerie et augmenter la marge bénéficiaire de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures. L’Association internationale de développement (AID) (groupe de la Banque mondiale) a accordé, entre juillet 2023 et juin 2024, des prêts totalisant 256,28 milliards de FCFA qui ont financé le déficit budgétaire sous la couverture de projets sans investissements réels. La Banque islamique de développement (BID) a financé deux projets pour un total de 92,37 milliards de FCFA. La Banque ouest-africaine de développement (BOAD, une institution rattachée à la BCEAO (actionnaire) et à l’UEMOA) a prêté au titre de neuf projets pour une valeur totale de 78,51 milliards de FCFA et rare prêteur bilatéral, la ⁠République populaire de Chine a signé pour un prêt de 29,73 milliards de FCFA contracté pour la construction d’une centrale solaire photovoltaïque de 25 MW avec stockage de 5 MW dans le projet Kaya.

Il est indéniable que les activités bancaires et économiques du Faso bénéficient des flux que le FMI et l’UEMOA sanctionnent positivement. Le FMI et les autres financeurs du Faso acceptent que les ressources financières dégagées à l’international et dans l’UEMOA aillent surtout à l’État militarisé qui dépense de 600 à 800 milliards de FCFA par an pour défendre la patrie contre des attaques répétées et endogènes. Mais le vrai patron de l’UEMOA, le président Ouattara s’irrite du comportement apparemment insoumis d’IB. Il est vrai que ces deux initiales sont un très mauvais souvenir pour celui qui semble s’instaurer président à vie de la Côte d’Ivoire. Mais de même qu’IB a besoin d’un ennemi symbolique plus proche que le gouvernement français, le président ivoirien pourrait être tenté de défaire le système qu’IB a institué au Faso. La clique de Compaoré et l’extrême droite française, derrière le gendarme Bassolé, poussent à la confrontation et agitent la presse et les media contre Ouagadougou.

Le mythe de Junior Jesus ?

Les bailleurs de fonds gardent les chiffres en tête et la tête froide. Ils savent que le Faso est susceptible de mener la guerre et de poursuivre la libéralisation de l’économie, « en même temps ». De plus, les exportations d’or du Faso assurent des rentrées directes de devises, donc la solvabilité de l’État et le PIB frise les 20 milliards d’USD. La pauvreté (un revenu de moins de 2.15 USD par jour) a décliné depuis 2022. Les détracteurs acharnés de Traoré ne devraient pas oublier que Compaoré n’a jamais soulagé la misère de son peuple.


Le pilote d’aviation Rawlings et Castro

Un consensus extérieur, bien particulier à la relation bienveillante que les bailleurs de fonds entretiennent depuis longtemps avec le Burkina, se met en place, y compris avec un régime de plus en plus fâché avec les libertés publiques. En dépit de la mauvaise humeur de Ouattara, loin d’être irréprochable comme démocrate, nombre d’acteurs financiers et politiques d’Occident veulent continuer d’aider Traoré à récupérer une partie des 40% du territoire perdus et à instaurer des institutions renouvelées et décentralisées pour remédier à la faillite des élites civiles. Alors certains préfèrent le comparer à Jerry Rawlings qui, à 32 ans, prit le pouvoir en 1979 au Ghana. Il voulait assainir les mœurs politiques de son pays et chasser la corruption au point qu’il reçut le surnom de “Junior Jesus”. Après 19 ans de pouvoir et une politique de bon voisinage, voire de copinage, avec Compaoré, Junior Jesus laissa toutefois un pays encore très dépendant vis à vis de l’Occident. Mais IB n’a sans doute par l’étoffe de Junior Jésus pour se mettre dans les pas de Jerry John Rawlings. Celui-ci, en décembre 1996, se présenta aux élections présidentielles ghanéennes et les remporta. Rawlings aura réussi après deux coups d’État et deux élections démocratiques à s’installer aux plus hautes fonctions de son pays pendant près de vingt ans.

Olivier Vallée
sphinx
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