La dépouille de l’activiste burkinabè Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso, décédé dans des circonstances douteuses dans sa cellule à Abidjan, est arrivée lundi à Ouagadougou, a constaté l’AIB à l’aéroport international.
Plusieurs membres du gouvernement burkinabè, la famille, des amis du défunt ainsi que des membres de la société civile ont accueilli dans la douleur le corps sans vie d’Alino Faso, en provenance de la capitale ivoirienne.
Dans un silence empreint de solennité, ponctué de larmes et d’hommages, le cercueil, recouvert du drapeau national, a été reçu dans une ambiance pathétique.
En rappel, la mort de l’activiste, survenue le 24 juillet 2025 dans des circonstances tragiques selon les autorités judiciaires ivoiriennes, avait plongé le peuple burkinabè dans la consternation.
La thèse du suicide, soutenue par le procureur de la République de Côte d’Ivoire, avait été rejetée par le gouvernement burkinabè dans un communiqué publié le 28 juillet 2025.
Une marche de procession en hommage au défunt avait eu lieu le 30 juillet, au cours de laquelle les manifestants exigeaient, aux côtés du gouvernement, le rapatriement de la dépouille d’Alain Christophe Traoré.
Selon Lianhoué Imhotep Bayala, le rapatriement de la dépouille d’Alino Faso est le résultat de la pression exercée par le gouvernement burkinabè sur les autorités ivoiriennes.
Pour lui, l’arrivée du corps du digne fils du Burkina Faso constitue une victoire d’étape dans l’élucidation des circonstances réelles de sa disparition.
« Ce sont des moments très difficiles à vivre et nous sommes là pour l’accueillir dignement. Depuis son arrestation, aucune preuve n’a été présentée sur les faits qui lui sont reprochés. Je souhaite vivement que justice soit rendue à mon ami », a-t-il déclaré.
« Après le décès d’Alino, ils ont tenté de voler le corps, ce qui est inacceptable en Afrique. Aujourd’hui, le corps de notre camarade est là. Nous disons merci au gouvernement, à la société civile et au peuple burkinabè pour cette dignité », a déclaré l’artiste musicien Oscibi Johann.