Le gouvernement burkinabè a annoncé, ce mercredi 16 juillet 2025, la dissolution de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), jugeant son existence incompatible avec les nouvelles orientations de la transition politique en cours. La décision a été entérinée en Conseil des ministres, dans le cadre d’un projet de loi autorisé à être transmis à l’Assemblée législative de transition.
Présentée comme budgétivore, avec une subvention annuelle avoisinant 500 millions de FCFA, la CENI est désormais considérée comme obsolète au regard des réformes institutionnelles en cours.
« Subventionnée à près d’un demi-milliard FCFA chaque année, l’existence de cette structure s’avère aujourd’hui en incohérence totale avec les dispositions de la Charte de la transition, en plus d’être coûteuse », a déclaré le ministre de l’Administration territoriale, Émile Zerbo.
Le gouvernement envisage désormais de transférer les compétences électorales à ce même ministère, comme cela se faisait avant la création de la CENI, a-t-il précisé.
Cette réforme s’inscrit dans la logique de refondation de l’État burkinabè, impulsée depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, le 2 juillet 2024, pour un mandat transitoire de cinq ans, selon la nouvelle Charte issue des Assises nationales.
La gouvernance actuelle continue de susciter la controverse : les principales formations politiques, toujours interdites d’activités depuis le coup d’État du 30 septembre 2022, ont boycotté les travaux ayant conduit à l’adoption de cette charte. À l’issue de ces Assises, le colonel Moussa Diallo, président du comité d’organisation, a été promu général et nommé chef d’état-major général des armées.
Dans un contexte où les défis sécuritaires et institutionnels restent nombreux, cette dissolution marque un tournant significatif dans la redéfinition des mécanismes électoraux au Burkina Faso.