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Diplomatie africaine : Afrique repense sa place dans le monde et pose les fondations d’un nouveau leadership collectif et audacieux

Publié le mardi 3 juin 2025  |  aOuaga.com
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À l’heure où le monde se redessine, l’Afrique veut sortir de l’ombre diplomatique. Réunis à Lomé ce lundi 2 juin 2025 pour la 3ᵉ Conférence ministérielle de l’Alliance politique africaine (APA), les chefs de la diplomatie de plusieurs pays du continent ont lancé un appel retentissant : l’Afrique doit cesser de subir l’histoire, pour enfin l’écrire.

Sous la houlette du ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey, cette rencontre de haut niveau s’est tenue autour d’un thème volontairement incisif : « Place de l’Afrique dans un monde en mutation : enjeu d’un repositionnement stratégique et diplomatique ». Dans une salle imprégnée de gravité et d’ambition, les ministres du Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad, Libéria et RDC ont dessiné les contours d’une nouvelle posture africaine sur la scène mondiale.

« Le monde bouge, l’Afrique doit bouger aussi », a lancé Robert Dussey dans un discours d’ouverture qui sonne comme un manifeste. L’Afrique, longtemps reléguée au second plan des grandes décisions internationales, doit désormais parler d’une seule voix, audacieuse, solidaire et innovante.

Loin des postures défensives, Lomé plaide pour une diplomatie africaine unifiée, structurée autour de l’APA, ce cadre encore jeune mais ambitieux, destiné à affirmer les intérêts du continent dans un monde dominé par des logiques de puissance et de rivalités géostratégiques.

Deux axes majeurs ont rythmé les travaux. Ce sont notamment l’autonomie stratégique africaine en matière de défense et de sécurité ainsi que le repositionnement diplomatique face aux pôles émergents, notamment les BRICS.

Le ministre malien Abdoulaye Diop s’est montré particulièrement offensif. Selon lui, « l’autonomie stratégique n’est pas un luxe, c’est une obligation vitale ». Il a dénoncé un multilatéralisme à géométrie variable, source de déséquilibres chroniques, citant l’intervention de l’OTAN en Libye en 2011 comme l’un des déclencheurs du chaos sahélien.

Le diplomate malien a formulé dix propositions structurantes, dont :la création d’une industrie militaire africaine, le financement endogène des politiques de sécurité, un système collectif de défense continentale

Au terme de cette conférence ambitieuse, une “Déclaration de Lomé” devrait être adoptée, portant les bases d’une stratégie diplomatique africaine coordonnée, intégrée et tournée vers les intérêts stratégiques du continent.

En marge des discussions, les délégations ministérielles ont été reçues par le président Faure Gnassingbé, qui a réaffirmé l’engagement du Togo pour une Afrique souveraine, alignée sur ses propres priorités et décidée à peser dans la gouvernance mondiale.

Plus qu’un sommet de plus, cette 3ᵉ conférence de l’APA marque un tournant idéologique et stratégique. Le temps de la marginalité semble révolu. L’Afrique veut devenir force de proposition, acteur à part entière du monde multipolaire qui se dessine.

KONE M.
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