Trois Ghanéens ont raconté à la BBC leur participation aux combats entre les insurgés islamistes et l'armée au Burkina Faso voisin, décrivant des scènes de violence parfois aveugle et des batailles sanglantes.
« Nous sommes toujours avec les morts. Dans certaines batailles, j'ai vu 40, 50 ou 100 morts », a déclaré l'un des hommes à la BBC.
Les trois hommes, tous âgés d'une trentaine ou d'une quarantaine d'années, ont déclaré avoir combattu au Burkina Faso à plusieurs reprises depuis 2018. Ils ont traversé la frontière poreuse de 550 km de long (340 miles) entre les deux pays, sans être détectés par les forces de sécurité.
Ils ont nié être principalement motivés par la religion ou avoir été entraînés par les djihadistes, affirmant qu'ils sont allés se battre pour défendre des communautés civiles avec lesquelles ils avaient des liens familiaux et ethniques forts.
« Mon frère aîné, sa femme et ses enfants ont tous été tués par l'armée [burkinabè]. Cela me fait très mal. Les militaires sont venus dans leur communauté dans la forêt. Ils les ont tous tués, toute une famille, dont 29 personnes », a déclaré l'un des hommes.
Mais un autre homme a parlé de zèle religieux en disant : « Si vous mourez en combattant avec les djihadistes, alors vous vous dirigez vers la jannah (terme islamique désignant le paradis), sur le chemin des justes ».
Interrogés sur leur participation à des attaques de civils, les hommes se sont montrés divisés.
L'un d'entre eux l'a nié, mais un autre a admis que c'était le cas.
« Certains habitants soutiennent les militaires qui nous attaquent, c'est pourquoi nous devons les tuer aussi », a-t-il déclaré.
« Vous savez... Je ne suis pas heureux de me battre comme ça. Le nombre de personnes que nous tuons, les personnes que les militaires tuent, c'est très mauvais. Mais ce combat est entré dans notre sang », a-t-il ajouté.
Ces trois personnes se sont exprimées sous le couvert de l'anonymat.
La BBC n'a pas pu confirmer leurs dires, mais ils nous ont montré des photos d'armes, décrit les lieux des récents conflits et nommé des commandants djihadistes au Burkina Faso.
La BBC a été mise en contact avec ces hommes par l'intermédiaire de contacts sur les marchés aux bestiaux du nord du Ghana, où les groupes djihadistes recruteraient des combattants.... suite de l'article sur Autre presse