L’Université Nazi Boni, en collaboration avec l’association saint Camille de Lellis au Burkina, organise un colloque sur la santé mentale au Burkina du 14 au 16 janvier 2025. La cérémonie d’ouverture a eu lieu le 14 janvier 2025 au Centre de Formation et de Recherche de l’UNB (ex centre de calcul).
Au Burkina Faso, comme dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, la santé mentale reste un enjeu complexe où les approches biomédicales et traditionnelles coexistent.
En effet, dans un contexte caractérisé par la réalité d’un accès limité aux soins psychiatriques modernes, les personnes atteintes de troubles mentaux utilisent la médecine conventionnelle et font recours aussi aux guérisseurs traditionnels.
C’est dans ce contexte que ce tient ce colloque. Il se déroule sous le thème : « Itinéraire thérapeutique des personnes atteintes de troubles mentaux et place des guérisseurs traditionnels au Burkina Faso : regards croisés entre ethnopsychiatres, psychiatres, anthropologues, psychologues, sociologues,… ». L’organisation du colloque est financée par le Projet Renaissance 2 promu par l’ONG CVCS et cofinancée par l’Agence italienne pour la coopération au développement.
Mettre en lumière la place des guérisseurs traditionnels
Selon Professeur Téné Marceline Yaméogo, présidente du Comité d’organisation du colloque, » l’objectif général est d’analyser les itinéraires thérapeutiques des malades mentaux au Burkina, en mettant en lumière la place des guérisseurs traditionnels dans la prise en charge et leur interaction avec les systèmes modernes de santé mentale”.
Toujours selon Professeur Téné Marceline Yaméogo, “pour donner une réponse à ces objectifs, le colloque va adopter une méthodologie participative et interdisciplinaire à travers des conférences thématiques, des études de cas, des communications orales et des recommandations stratégiques ».
Pour Jean de Dieu Zabsonré, vice-président chargé des enseignements et des innovations pédagogiques, représentant le Président de l’UNB Professeur Hassan Bismarck Nacro, » ce colloque est un cadre de dialogue, d’innovation du savoir au service de notre société. Cela va permettre de recourir à une santé mentale adaptée aux réalités de nos sociétés ». Moussa Belem, guérisseur traditionnel de troubles mentaux et formateur, a apprécié la tenue de ce colloque.
Pour lui, c’est une occasion de renforcer les capacités sur une meilleure prise en charge de nos malades mentaux. Pour ce colloque, plus de 200 participants en présentiel et en ligne y prennent part. Les personnes cibles sont les psychiatres, les attachés de santé en psychiatrie, les psychologues, les socio-antropologues, les médecins internistes, généralistes travaillant en milieu psychiatrique, les anthropologues, etc. A l’issue de ce colloque, les organisateurs attendent des publications scientifiques, des renforcements des capacités, des sensibilisations accrues et des partenariats.