Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Diplomatie
Article
Diplomatie

Sahel : Après avoir chassé les soldats français, l’AES et le Sénégal effacent les traces du colonisateur

Publié le mardi 14 janvier 2025  |  LibreInfo.net
Sahel
© Autre presse par DR
Sahel : Après avoir chassé les soldats français, l’AES et le Sénégal effacent les traces du colonisateur
Comment


Le Burkina, le Mali, le Niger et le Sénégal ont affiché leur volonté de renommer les espaces publics qui portaient des noms de personnalités françaises pour marquer une rupture avec l’héritage colonial.

Après avoir chassé les militaires français de leur territoire, les autorités burkinabè, maliennes et nigériennes semblent être dans une dynamique d’effacer les traces du colon français. C’est ce qui transparait de leur décision de rebaptiser certains lieux publics ou rues pour rendre hommage à des figures emblématiques locales et africaines.

Au Mali, par exemple, en décembre 2024, ce sont 25 lieux de la capitale Bamako, dont 11 boulevards, 15 avenues, 5 rues, une place publique et 3 établissements publics, qui ont été rebaptisés aux noms de héros nationaux et de personnalités qui se sont distingués par leurs bonnes œuvres et des références historiques du continent. Un acte qui traduit la volonté des militaires au pouvoir d’en finir avec l’époque coloniale.

Au Niger, en octobre 2024, les autorités ont rappelé l’importance de résister aux tentatives de dénaturation des valeurs et de l’histoire nationale par le colonisateur, et ont appelé à promouvoir désormais les intérêts nationaux à travers des initiatives symboliques.


D’où le baptême de plusieurs lieux publics emblématiques de la ville de Niamey, permettant ainsi à ces espaces de devenir des symboles vivants du passé et des valeurs portées par les figures qu’ils honorent.

En mars 2024, la capitale du Burkina, Ouagadougou, s’est engagée dans un processus de décolonisation symbolique en rebaptisant ses rues. Il s’agit d’effacer les vestiges de la domination coloniale et de célébrer les figures emblématiques de l’histoire du pays.

Les autorités communales expliquent que les noms des colons et de personnalités étrangères des rues de la ville de Ouagadougou symbolisent « la domination et l’oppression du passé colonial».

À la place des noms comme De Gaulle, Faidherbe ou Montaigne, ce sont désormais ceux de personnalités africaines comme Djibo Bakary du Niger, Thomas Sankara du Burkina et Moussa Traoré du Mali qui sont à l’honneur.


Les autorités sénégalaises ont surpris plus d’un en annonçant, en décembre 2024, le départ prochain des militaires français stationnés dans le pays. Le 19 décembre de cette même année, alors que la date exacte du départ de ces soldats n’a pas encore été communiquée, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a également annoncé son intention d’effacer toute trace du colonisateur, en renommant plusieurs rues, avenues, boulevards et édifices publics, en hommage à des figures historiques locales.

A son avis, il s’agit d’une initiative qui s’inscrit dans une volonté de renforcer l’identité nationale et de valoriser le patrimoine culturel du Sénégal. En remplaçant les noms d’origine coloniale par ceux de personnalités et d’événements liés à l’histoire du pays, le gouvernement sénégalais « souhaite rendre hommage aux héros nationaux et encourager la jeunesse à s’approprier son histoire».

Jamais la France n’était tombée en disgrâce de cette manière dans ses anciennes colonies. La rapidité avec laquelle les relations entre le coq gaulois et des pays comme le Mali, le Burkina, le Niger et le Tchad se sont détériorées a surpris plusieurs personnes qui n’en croient toujours pas.


Sorties « hasardeuses» par là, réponses proportionnelles par ci, bref, le principe de la réciprocité a trouvé tout son sens ces dernières années, juste après l’arrivée au pouvoir de militaires qui, pour la plupart, sont dans une logique de rupture.

Par Nicolas Bazié
Commentaires