Depuis l’arrivée au pouvoir des juntes militaires au Mali, au Burkina Faso ou au Niger, Alger perd du terrain dans la région sur le plan diplomatique. Un recul qui permet à Rabat de marquer des points. L’analyse de François Soudan au micro de RFI.
« Après avoir exercé pendant quarante ans un rôle géopolitique majeur dans la région, l’Algérie accuse un net déficit d’image et d’influence depuis que des jeunes militaires ont pris le pouvoir au Mali, au Niger, au Burkina », explique François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, dans La Semaine de JA, sur RFI. Il revient sur les principaux enseignements de l’analyse signée par Nina Kozlowski sur le Sahel, nouveau terrain d’affrontement entre les deux frères ennemis du Maghreb.
Changement de paradigme
Depuis la remise en cause des accords d’Alger par la junte dirigée par Assimi Goïta, le torchon brûle entre l’Algérie et le Mali – jadis pivot de la politique sahélo-algérienne –, sur fond de crispations tenaces liées aux groupes armés touareg. « Pour le gouvernement malien, ce sont des terroristes. Pour celui d’Alger, qui héberge d’ailleurs quelques-uns de leurs chefs, ainsi que l’imam Dicko, grand opposant à la junte au pouvoir, ce sont des interlocuteurs essentiels à tout processus de paix », résume François Soudan.