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Djibouti, ultime «point d’ancrage militaire en Afrique» de la France : La Base 188 c’est si loin du Sahel !

Publié le lundi 23 decembre 2024  |  Aujourd`hui au Faso
Burkina:
© Autre presse par DR
Burkina: plus de soixante véhicules (camions et cars) incendiés par les terroristes sur l’axe Kaya-Dori
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La France est-elle atteinte du syndrome de Stockholm au Sahel ? Ce syndrome qui fait que la victime finit par aimer son malfaiteur ? Question pertinente quand on observe qu’en dépit du fait qu’elle est exécrée au Sahel, pour cause d’accusation néocolonialisme et surtout d’échec et d’intelligence avec l’ennemi terroriste, quand on connaît ce grief qui hérisse au Sahel, et le retrait forcé des militaires français, on ne comprend pas pourquoi l’ex-Métropole, continue à s’intéresser à la sécurité de ce même Sahel.

La preuve : en réveillonnant sur la Base 188 avec les 1 500 soldats français ce 20 décembre 2024 à Djibouti, venant de Mayotte, Emmanuel Macron a lâché une phrase qui touche encore cette région de l’Afrique. «Djibouti, va se réinventer comme «le point de projection pour des missions en Afrique». Chiche ! Car de toute façon, à l’évidence, la France n’a pas le choix, ces militaires ont été sommés de quitter de mauvaise grâce au Mali-Burkina-Niger, et ont repris leurs sacs au dos pour un retrait au Tchad et au Sénégal, et même à Abidjan début 2025, ça devrait être quasiment pareil avec le partage du camp de Port-Bouet entre militaires locaux et ceux du 43e BIMA.

Comment va s’articuler, cet ultime ancrage militaire de la Base 188 depuis l’ocean indien en Afrique ? Le chef de l’Etat français ne le dit pas explicitement. Tout juste perçoit-on dans ses propos, qu’il semble avoir conscience qu’au Sahel, pour ce qui est de la coopération en matière de défense, c’est l’impasse. D’où l’aveu de Jupiter devant les militaires français de Djibouti qui dira en substance que le rôle de la France en Afrique change, car les opinions ont évolué, les gouvernements aussi, d’où un début de transformation du logiciel depuis février 2023, foi de Macron !

Concrètement, il s’agit pour le moment d’un lot de consolations, car comme le dit l’adage populaire en Afrique, «A défaut de la maman, le bébé tète la grand-mère». Encore faut-il qu’il y ait du lait ! Chassée militairement du Sahel, la France peut-elle jouer un rôle à partir de cette île de 1 million d’âmes à califourchon entre la mer rouge et l’océan indien ? Djibouti doit certes son importance par sa situation stratégique, et la présence d’une kyrielle de Bases militaires américaine, chinoise et allemande, mais aussi, son détroit qui permet le transit de 15% des marchandises mondiales. Mais, comme secours ou partenaire percutant au Sahel reste à voir ! La base 188 permet en effet aux troupes françaises de se déployer avec ses Mirages 2000, sur Israël, la RD Congo, la RCA et le Sahel…

Mais Djibouti, dans cette corne de l’Afrique est si loin du Sahel. Car pour les Africains, si Barkhane, Takuba… et toutes les OPEX françaises n’ont pas sécurisé cette région, alors qu’elles étaient in situ, comment un QG militaire, lointain de milliers de km pourrait aider à vaincre l’hydre terroriste ?

Ce narratif à Djibouti de Jupiter est intéressant, car il montre que la France espère toujours une normalisation progressive des relations avec cette region constituée en partie de son ex-précaré, mais surtout la France a pris conscience qu’avec ce Sahel, une mutation de paradigme s’impose, substrat nécessaire pour de nouveaux partenariats. Et les petites détentes telles que la libération des 4 Français de la DGSE ce 19 décembre 2024, au Burkina sont des signes encourageants. Encore faut-il que les lignes continuent de bouger dans ce réchauffement des relations. Encore faut-il que les vieilles scories (condescendance, immixtion dans les gouvernances, choix des dirigeants, néocolonialisme) que ces rebus soient cramés !
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