Dans un communiqué en date du 24 novembre 2024, les autorités nigériennes ont apporté des précisions concernant leur rejet de l’aide humanitaire venant de l’Union européenne (UE).
Par Nicolas Bazié
Le gouvernement nigérien affirme n’avoir jamais lancé un appel à l’aide internationale humanitaire suite aux inondations encore moins à l’Union européenne (UE). Les autorités nigériennes semblent ne pas comprendre le désaccord exprimé par l’UE le 23 novembre dernier suite au rejet par l’Etat nigérien de cette aide.
« Du reste, le gouvernement nigérien avait décidé en toute souveraineté de prendre en charge sur fonds propres les dégâts causés par les inondations». D’où le décaissement de plus de 8 milliards de francs CFA pour soulager les sinistrés. C’est d’ailleurs ce qui ressort du Conseil des ministres du 21 novembre passé.
« L’annonce de cette aide non sollicitée est apparue sur les réseaux sociaux deux semaines avant que les autorités nigériennes ne soient officiellement informées», lit-on dans un communiqué du ministère nigérien des Affaires étrangères qui soutient que cela « est contraire aux usages diplomatiques maintes fois rappelés par notes verbales circulaires adressées aux missions diplomatiques, postes consulaires et aux organisations internationales accrédités au Niger, précisant notamment que le ministère des Affaires Étrangères est leur unique interlocuteur».
Le gouvernement poursuit que cela implique que même au cas où cette aide serait sollicitée, elle devrait se faire à travers ledit ministère. « Pire, en dépit de ce qui précède, l’aide a été acheminée dans les régions par le biais des ONG, choisies par la Délégation de l’Union européenne à Niamey dans une opacité totale», dénonce le Niger qui relève une « attitude de mépris à l’endroit des autorités nigėriennes ».
C’est ce qui a conduit le ministère nigérien des Affaires Etrangères « à convoquer l’ambassadeur de l’Union européenne, M. Salvador Pinto Da França, dont le nom est d’ailleurs assez révélateur.»
Le communiqué indique que lors de cette convocation, il a été signifié à l’ambassadeur de mettre fin aux opérations en cours. « Nonobstant cette mise en garde, le gouvernement a fait, deux mois plus tard, le constat amer de la poursuite de l’exécution des opérations non autorisées», regrettent les autorités.
« Au regard de cet entêtement qui dénote un manque notoire de respect envers les autorités nigériennes, le gouvernement est parvenu à la conclusion que la collaboration avec l’ambassadeur de l’Union européenne, M. Salvador Pinto Da França, n’est plus possible et a, par conséquent, demandé officiellement son rappel et remplacement dans les plus brefs délais», peut-on lire.
Comme pour rétablir la vérité, la partie nigérienne a surtout précisé que « le rappel de l’ambassadeur en cause est une initiative du gouvernement nigérien et non celle de l’Union européenne».