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Ultime hommage à Me Pacéré: « c’est un citoyen du monde, il est universel», Me Batibié Benao, Bâtonnier

Publié le vendredi 15 novembre 2024  |  Libre Info
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© Autre presse par DR
Les avocats ont rendu leur dernier hommage à leur confrère Me Titinga Frédéric Pacéré.
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Les avocats ont rendu leur dernier et ultime hommage, ce 14 novembre 2024 à Manega, à leur confrère Me Titinga Frédéric Pacéré, premier Bâtonnier du Burkina.

Me Pacéré range définitivement sa robe d’avocat. Figure emblématique de la culture burkinabè, le premier Bâtonnier s’en va ad vitam aeternam. Même couché, immobile, le chef de Manéga, a tenu son dernier conseil des ministres entouré de ses ministres dans son antichambre principale, conformément à la tradition.

Après les rites traditionnels, la dépouille mortelle du premier avocat du pays a été d’abord conduite à la Dalle africaine sacrée quart-monde où ses confrères avocats lui ont rendu un dernier et ultime hommage.

Les témoignages ont montré à suffisance la grandeur de l’homme, fondateur du Musée de Manéga, considéré comme le plus grand musée privé de l’Afrique de l’Ouest, rassemblant de nombreuses pièces qui sont autant de facettes de la culture du Burkina : masques Karinsé, stèles funéraires, amulettes, fétiches, instruments de musique rituels, mythiques pierres tombales.


Pour toutes les personnes qui ont prononcé des mots d’hommage, ce trésor humain vivant a été « un véritable père, un maître du savoir endogène», un formateur qui, visiblement, a fait de la solidarité, une valeur pleinement assumée.

Au-delà des qualificatifs et des superlatifs, les émotions étaient vives autour de la Dalle africaine sacrée quart-monde, où la dépouille mortelle de l’avocat est exposée pour la dernière fois. En effet, il a été difficile pour la Reine Akouandabou, une artiste-musicienne, de retenir ses larmes lorsqu’elle a pris la parole.

L’artiste explique que c’est Me Pacéré qui l’a adoptée quand son père biologique a quitté le monde des vivants. Elle dit faire partie des enfants du père fondateur de la Bendrologie, ou le langage des ancêtres, à qui elle a rendu hommage en reprenant une chanson de Djata Ilébou, une artiste- musicienne burkinabè décédée en 2010. Même si, d’après elle, elle est de l’ethnie kassena et Me Pacéré de celle moaga, ce dernier est et restera son papa.


À sa suite, c’est Konomba Traoré, porte-parole des Trésors humains vivant qui a côtoyé le défunt chef, de verser des larmes, pleurant ainsi un « ami, un camarade, un homme de science». Il déclare avoir l’habitude de contacter Me Pacéré « juste pour savoir comment il va ». « Il me répond toujours qu’il va bien. C’était un homme positif », a dit Konomba Traoré.

« C’est un citoyen du monde, il est universel», dira pour sa part Me Batibié Benao, Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Burkina. Il fait savoir que c’est un homme multi compétences et multidisciplinaire.

Il est soutenu dans ses propos par Dramane Konaté, représentant du ministre d’État, ministre en charge de la culture. « Tu as fasciné le Burkina et l’Afrique. Tu as été la sève nourricière de plusieurs générations», a-t-il affirmé tout en qualifiant Me Pacéré d’artisan de paix et de cohésion sociale. « C’était un défenseur de la cause noble et juste », a-t-il conclu.
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