Le Barreau burkinabè est en deuil. Frédéric Titinga Pacéré, premier avocat et premier Bâtonnier du Burkina, s’est éteint ce vendredi 8 novembre 2024, à l’âge de 81 ans. Il laisse derrière lui un héritage marqué par son engagement pour la justice et la culture africaine.
La nouvelle, annoncée ce vendredi 8 novembre 2024 à travers un communiqué du Barreau, a plongé la communauté des avocats dans la consternation. « Le Ciel s’est assombri sur notre Barreau », a écrit Me Batibié Benao, Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Burkina, dans un message empreint d’émotion.Celui-ci a salué la mémoire d’un « doyen » qui s’est éteint à l’âge de 81 ans « debout, à la barre d’une Justice de paix », selon les termes du communiqué.
Premier avocat burkinabè, Me Pacéré a consacré sa vie à la défense des droits humains, siégeant même au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) basé à Arusha en Tanzanie.
Né en 1943 à Manega, Me Pacéré a suivi ses études au Burkina, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, puis en France pour son doctorat. Sa carrière illustre sa volonté de prouver « qu’un homme noir est aussi capable qu’un homme blanc ». Outre son travail d’avocat, il est le fondateur du Musée de Manéga et d’Avocats sans frontières.
Homme de lettres, il a publié plus de 20 livres et a reçu la médaille d’honneur de l’Association des écrivains de langue française. En 1982, il a remporté le Grand prix littéraire d’Afrique noire pour «Poèmes pour l’Angola» et «La Poésie des griots». Parmi ses œuvres marquantes, on compte «Refrains sous le Sahel»et «Quand s’envolent les grues couronnées».
Avec sa disparition, le Burkina perd une figure emblématique et un militant de la culture africaine. Il était le chef traditionnel de Manéga depuis janvier 2017 sous le nom de règne de Naaba Panantougri (aigle huppé).