La 14e édition du symposium international de sculpture sur granit de Laongo, qui se déroule du 3 au 24 octobre 2024, a transformé le site de Laongo situé à Ziniaré dans la région du Plateau central en un véritable sanctuaire de créativité. Constat !
Des sons de marteau et de ciseaux à pierre qui résonnent dans l’air, c’est le constat sur le site de Laongo, ce lundi 20 octobre 2024, à Ziniaré dans le Plateau central. Des artistes sculpteurs professionnels venus de 9 pays d’Afrique, d’Asie et d’Europe, donnent vie à des œuvres imposantes et minutieusement travaillées, taillées directement dans le granit.
Chacun apporte sa propre touche et sa vision unique à cette symphonie de pierres. A 72 heures de la clôture de ce 14e symposium international de sculpture sur granit de Laongo, débuté le 3 octobre dernier, des œuvres réalisées sont toutes splendides et originales. Bamoussa Ouattara, artiste plasticien burkinabè, est présent pour la première fois à cet évènement. L’œuvre du natif de la région des Cascades symbolise « l’union et la cohésion sociale ».
Elle est inspirée selon lui, de la situation du pays des Hommes intègres confronté à la crise sécuritaire. A travers sa sculpture , l’on aperçoit plusieurs images. « Il y a la région des Cascades que j’ai représentée. La tasse, le drapeau c’est pour rendre hommage aux Forces de défense et de sécurité (FDS) et aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).
Les trois mains, une au niveau du cœur et les deux autres qui s’empoignent montrent l’union au sein des pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) », relate M. Ouattara. A travers cet évènement, Laongo crée une famille de plus, s’est réjoui l’artiste burkinabè. Pour lui, cette participation est merveilleuse car « c’est un rêve qui vient de se réaliser ».
S’inspirer du vivre-ensemble
L’artiste malienne, Indépen-dance Amadiguè Dougnon fait partie également des candidats retenus à ce symposium. A notre arrivée, son œuvre qui s’inspire du « vivre-ensemble » est déjà prête. « J’ai taillé deux personnages qui sont collés. A les voir, on peut penser à des amoureux parce c’est un homme et une femme mais il s’agit ici de l’amour en général.
C’est l’amour entre les différents pays parce que nous venons d’horizons divers, il y a des Français, des Congolais, des Béninois … et nous nous sommes mis ensemble pour participer à ce symposium », révèle Mme Dougnon. A l’écouter, l’amour entre les peuples est nécessaire, pour se comprendre, s’écouter afin de pouvoir aller de l’avant. L’artiste malienne qui en est aussi à sa première participation a traduit sa reconnaissance aux organisateurs pour cette initiative.
« Je suis dans la sculpture depuis 2018 mais c’est une passion de voir qu’on donne vie aux roches et cela me touche beaucoup. C’est une première de tailler la pierre, donc c’est une belle expérience », fait savoir Mme Dougnon. Petit Thomas, un Français né à Angoulême affiche sa fierté de prendre part à cet évènement. « J’ai commencé quand j’avais l’âge de 16 ans à travailler la pierre dans les régions de France », informe-t-il. Son œuvre évoque l’histoire de l’enracinement de l’humanité en plaçant l’Afrique au centre. « C’est aussi ma manière d’être dans une démarche de résilience.
Des œuvres impressionnantes
Au-delà de présenter mon travail, je pense qu’on doit établir des passerelles pour fédérer, changer certains paradigmes dans cette société, en combinant les différentes intelligences. C’est vraiment un pouvoir et une force terrible de manière pacifique pour éveiller des esprits critiques », notifie l’artiste sculpteur français.
Cette année, les œuvres exposées témoignent d’une diversité impressionnante de styles et de techniques. Des visiteurs, comme Fatim Kaboré, sont impressionnés par les œuvres visitées. « Ce sont de très beaux dessins » s’exclame-t-elle sans comprendre le message véhiculé à travers ces œuvres. Parfait Zongo, présent pour la même circonstance embouche la même trompette. « Nous avons fait le tour. Nous avons regardé des choses mais je ne comprends pas.
On a vu des parties du corps sur le granit surtout un pied très joli en forme mais, je ne sais pas exactement ce que ça veut dire », lance-t-il. Néanmoins, il apprécie ces œuvres qui permettent de son point de vue de retracer certains faits de l’histoire. Le président du commissariat du symposium, le sculpteur Siriki Ki, est
satisfait des œuvres réalisées sur le site. « Nous sommes à la fin du boulot. Il y a un ou deux qui restent encore à finaliser. Sur le plan professionnel, les artistes se sont bien investis, ils ont fourni de belles œuvres », mentionne l’initiateur de l’évènement. A l’entendre, le site de Laongo est devenu une destination touristique qui reçoit des visiteurs tout au long de l’année.