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Art et Culture

SIAO’2024 : Sous le signe de l’entrepreneuriat des jeunes

Publié le mardi 22 octobre 2024  |  LibreInfo.net
SIAO’2024
© Autre presse
SIAO’2024 : Sous le signe de l’entrepreneuriat des jeunes
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La 17e édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (Siao) s’ouvre le 25 octobre prochain dans la capitale burkinabè. Une édition placée sous le thème « Artisanat africain, entrepreneuriat des jeunes et autonomisation » et qui ambitionne de réussir le défi de l’innovation, du renouveau et de la sécurité…

Après une seizième édition de rattrapage du 27 janvier au 5 février 2023, la 17e édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (Siao) prendra place, du 25 octobre au 3 novembre 2024, dans l’agenda culturel africain.

Le plus grand rendez-vous bisannuel de l’artisanat africain, qui se tient traditionnellement les années paires, retrouve ainsi sa période naturelle d’exercice, après quelques perturbations.

On se rappelle, en effet, que le précédent rassemblement aurait dû se tenir du 28 octobre au 6 novembre 2022 sous le thème « Artisanat africain, levier de développement et facteur de résilience des populations ».

Mais cette année-là aura été bien difficile pour la plupart des manifestations à caractère culturel et a affecté de nombreux rendez-vous majeurs.

Après avoir purement et simplement été annulée en 2020 (du 29 octobre au 8 novembre 2020) à cause de la Covid-19, la 16e édition du Siao a tout de même pu se tenir au début de l’année 2023.

Avec la Côte d’Ivoire comme pays d’honneur, elle a rassemblé « environ 350 artisans, des stylistes et des acteurs de la maroquinerie venus de divers horizons pour démontrer leur savoir-faire aux yeux du monde ».

Artisanat et promotion de l’emploi
On peut donc dire que le rendez-vous de cette année intervient de plein droit, après une longue période de transition. Cette 17e édition est ainsi porteuse de plein d’espoirs d’autant que les réflexions qui animeront les débats sont axées autour du thème « Artisanat africain, entrepreneuriat des jeunes et autonomisation ».

Un thème d’importance, quand on sait que le Burkina Faso compte, selon les chiffres du cinquième Recensement général de la population et de l’habitat (5e RGPH) publié en 2019, 32,6% de jeunes de 15 à 34 ans. Une jeunesse qui doit faire face à des problèmes notables, notamment celui de l’emploi et surtout de l’auto-emploi.

Et si les politiques ont mis en œuvre et continuent de développer plusieurs stratégies de promotion de l’emploi et de l’apprentissage en faveur des jeunes, le 5e RGPH indique que « près de la moitié des jeunes de 15-24 ans (45,6%) ou de 15-34 ans (45,7%) ne sont ni dans l’emploi ni dans un programme d’éducation ou de formation ».

Que peut le secteur artisanal pour résorber un tant soit peu ce crucial chômage des jeunes et orienter, aider et promouvoir l’entreprenariat des jeunes et leur autonomisation ? Cette question semble être au cœur de la 17e édition du Siao, même si les questions sécuritaires restent capitales pour le comité national d’organisation, qui était de sortie le 17 octobre dernier, pour rassurer tout le monde.

Plus de 50 acheteurs et visiteurs professionnels en provenance de plusieurs pays d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie seront ainsi présents pour l’occasion, du 25 octobre au 3 novembre prochain à Ouagadougou.

Renouveau de l’artisanat africain
Deux pays voisins — le Mali et le Niger — sont d’ailleurs à l’honneur de cette 17e édition du Siao, qui fait ainsi la part belle à la Confédération Alliance des États du Sahel (Confédération AES), avec un espace dédié à cet espace géopolitique. Le « Village de l’AES » mettra ainsi en valeur et en exergue « le riche patrimoine artisanal, touristique et culturel » de cet espace communautaire, a notamment indiqué Oumarou Barro, vice-président du comité national d’organisation du Siao’2024 qui attend la participation de plus de 30 pays.

Au-delà des innovations de cette manifestation qui a pleinement conscience qu’elle doit se réinventer pour être à la hauteur des mutations sociopolitiques et sécuritaires du moment, le Siao suscite beaucoup d’engouement.

D’ailleurs, les statistiques de l’institution affichent, à quatre jours de l’ouverture du salon, « plus de 4 000 exposants, plus de 500 journalistes et 80 médias nationaux et internationaux accrédités » et annoncent « plus de 350 000 visiteurs grand public (et) plus de 45 prix à décerner aux artisans les plus talentueux ».

En somme, tout est mis en œuvre pour que cette édition du Siao incarne le renouveau de l’artisanat africain.

Ce secteur, faut-il le souligner, contribue au développement du Burkina Faso notamment en aidant « les villageois et les paysans à acquérir des revenus monétaires en saison sèche ».

Par ailleurs, indique encore le ministère du Commerce, « il contribue à résorber le chômage par les emplois qu’il crée et participe pour 15 % au Produit national brut contre 7 % pour l’industrie ».

Même si on ne s’accorde pas sur les chiffres au Sénégal par exemple, le gouvernement situe à environ un million, le nombre d’artisans répertoriés, fin octobre, dans le pays.

Certains chiffres font état d’au moins sept millions d’artisans, tandis que le ministère de l’Artisanat et de la Transformation du secteur informel identifie « environ 120 corps de métiers répartis principalement dans quatre filières : la filière bois, la filière peaux et cuirs, la filière textile et la filière construction métallique ».

Un œil sur le code communautaire de l’Uemoa
Il faut sans doute se référer au code communautaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) sur l’artisanat pour identifier, répertorier et mieux organiser les filières de l’artisanat dans tous nos pays.

Un travail de salubrité nécessaire, qui permettra d’élaborer des politiques pertinentes d’entreprenariat et d’autonomisation des jeunes pour le secteur de l’artisanat, porteur d’importantes ressources et de richesses pour le développement national.

Le code communautaire de l’Uemoa indique ainsi notamment que : « Est considérée comme activité artisanale, toute activité d’extraction, de production ou de transformation de biens et/ou de prestations de services — à l’exclusion de toute activité agricole, de pêche, de transport, d’achat et de revente ou spécifiquement intellectuelles — exercée à titre principal, par une personne physique dont la maîtrise technique et le savoir-faire requièrent un apprentissage ou une formation assortie d’une pratique du métier. »

Évidemment, précise encore le code communautaire, « le travail et l’habileté manuelle » doivent occuper une place prépondérante dans cette activité et « le mode de production peut inclure des machines et outillages actionnés directement par l’artisan, sans déboucher sur une production en série ».

De quoi mettre chacun d’accord sur les terminologies, les concepts et les publics concernés. En attendant, place à la 17e édition du plus grand salon de l’artisanat africain !

Par Serge Mathias Tomondji
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