Le dimanche 6 octobre, plus de 150 personnes - dont de nombreux chrétiens - ont été massacrées par des terroristes dans le village Manni, dans le nord-est du Burkina Faso.
Le Burkina Faso avait déjà été endeuillé en fin août par une sanglante attaque à Barsalogho. De nouveau, le dimanche 6 octobre, les djihadistes ont prouvé leur détermination dans l’horreur et l’inhumanité, laissant plus de 150 cadavres dans le village de Manni, a rapporté l’Aide à l’Église en détresse.
Ils ont d’abord coupé les réseaux mobiles avant d’ouvrir le feu au marché local, où de nombreux habitants étaient rassemblés après la messe. Les terroristes ont ouvert le feu sur la foule qui s’est réfugiée dans les magasins et maisons alentour. Ils ont alors mis le feu dans les bâtiments.
Après leur départ, les habitants ont compté leurs morts et ont tenté de soigner les blessés. Certains ont été brûlés vifs. La plupart des blessés ont été emportés à l’hôpital public.
Or, comme si l’œuvre de mort et de destruction n’a jamais de fin, les djihadistes sont revenus le lendemain dans l’hôpital, incendiant les voitures, tirant sur le personnel médical et entrant dans les chambres pour achever les blessés.
Enfin, les assaillants ont mené une troisième et dernière attaque le mardi 8 octobre, pour abattre le plus d’hommes qu’ils pouvaient. Cette attaque est particulièrement dramatique car beaucoup de victimes venaient des villages des environs, qui avaient déjà été chassées par les terroristes et étaient venues chercher refuge à Manni.
Dans un message adressé aux prêtres, aux consacrés et aux laïcs le 9 octobre, l’évêque du diocèse de Fada N’Gourma, Mgr Pierre Claver Malgo, qualifie l’attaque de "barbare" et exprime sa "sincère compassion à toutes les familles endeuillées".
"Manni a connu un dimanche noir. De nombreux terroristes ont attaqué la ville dans la soirée. Ils ont semé la mort et la destruction", a raconté à Jeune Afrique un ressortissant de cette localité située dans la province de la Gnagna.
Le Burkina Faso est régulièrement endeuillé : plus de 26 000 personnes sont mortes dans des attaques depuis 2015, dont plus de 6 000 depuis le début de l’année, selon l’ONG Acled.