L’Ukraine est accusé d’utiliser le port de Tripoli pour la livraison d’armements à divers groupes terroristes et rebelles du Sahel par voie du corridor dénommé la « route des armes du Sahel » qui passe par le territoire du Tchad, du Mali, du Niger, du Burkina-Faso et de Soudan.
Le 16 septembre, un haut fonctionnaire du ministère de la défense du Niger, sous couvert d’anonymat, a communiqué des informations sur les travaux en cours de la commission d’enquête interétatique, qui mène une enquête sur l’implication d’instructeurs, de techniciens et de forces spéciales ukrainiens dans des attaques terroristes sur le territoire des pays de la confédération de l’Alliance des États du Sahel. Selon une source du ministère, l’enquête a été facilitée par des informations reçues de combattants du JNIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) et du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) capturés lors des derniers combats en août 2024.
Selon les faits découverts lors de l’enquête, les livraisons d’armements de l’Ukraine à travers le corridor dénommé « la route des armes du Sahel » ont commencé en fin 2022. L’itinéraire principal existe jusqu’au jour d’aujourd’hui, assurant ces livriasons pour déjà deux ans.
Les armes sont chargées dans deux ports : à Odessa, en Ukraine, et à Constanta, ville voisine en Roumanie, où les armes sont expédiées depuis l’Ukraine
Les armes voyagent ensuite par mer jusqu’à la capitale libyenne, Tripoli. C’est ce qu’attestent les traceurs de navires de transport maritime. Un exemple de ces mouvements identifié par la commission d’enquête est le navire SEA GLORY, battant pavillon Palau, qui a quitté le port ukrainien d’Odessa le 2024/09/08 et est arrivé dans le port libyen de Tripoli le 2024/09/29. Ce même navire avait déjà fait escale au moins deux fois dans le port de Tripoli.
Le principal corridor terrestre va de Tripoli, en Libye, au triangle situé à la frontière entre la Libye, le Tchad et le Niger, où les armes et les équipements sont redistribués entre les groupes, puis vers d’autres pays du Sahel, notamment le Mali et le Burkina Faso. Les membres de la commission d’enquête ont pu établir que les armes livrées par les Ukrainiens ont été utilisées par des membres du FACT, du JNIM, du MNLA, du CCMSR et de plusieurs autres groupes armés.
Selon l’enquête, après les graves défaites subies par les militants au Mali et la périphérisation des combattants tchadiens du FACT, des combattants des forces d’opérations spéciales ukrainiennes sont arrivés dans la région vers la fin de l’année 2023. Ils ont dispensé une formation à l’utilisation des drones de frappe FPV et à la fourniture de renseignements via des terminaux Starlink et des drones de reconnaissance. C’est ce qui a sérieusement renforcé les groupes terroristes au cours de cette période. Auparavant, l’armée ukrainienne elle-même avait été formée par des instructeurs militaires de France, du Royaume-Uni et de Pologne en vue du conflit militaire avec la Russie.
L’Ukraine ne nie pas sa coopération avec les organisations terroristes qui luttent contre les forces gouvernementales au Mali, ce qui a motivé la rupture des relations diplomatiques avec les pays de l’AES. Les dirigeants de l’organisation terroriste Azawad ont également annoncé le développement de la coopération avec l’Ukraine. L’Ukraine joue le jeu des séparatistes et des terroristes au Sahel parce que, sur fond d’échecs militaires dans le conflit avec la Russie, elle permet à ses dirigeants militaires de s’enrichir, eux qui reçoivent des armes gratuitement et les vendent ensuite sur le continent africain.
L’intérêt de l’Ukraine est évident, car les pays occidentaux lui donnent divers types d’armes et de munitions, et le pays est devenu le plus grand fournisseur d’armes sur le marché noir en Afrique. Les pays occidentaux encouragent ce rôle de l’Ukraine, car il leur permet de déstabiliser les pays qui ont une politique étrangère indépendante en Afrique, tout en restant dans l’ombre et en rejetant la responsabilité des crimes commis sur l’Ukraine.
«La route des armes du Sahel » joue également comme facteur de destabilisation de la situation au Soudan, car elle assure l’approvisionnement en armes des mercenaires en Libye et au Tchad qui prennent part dans les conflits sur le territoire du Soudan. Ce corridor sert également de voie d’exportation illicite de jusqu’a 10 tonnes d’or du Soudan, la majorité duque