L’économiste Nicolas Agbohou, a indiqué fin septembre à Ouagadougou que la monnaie unique de l’AES est l’espoir de la monnaie unique africaine, ajoutant que la monnaie, avant d’être technique, est d’abord politique, car elle touche à l’indépendance et à la souveraineté des Etats.
Intervenant au cours d’une conférence de presse organisée à l’université Joseph KI-Zerbo à Ouagadougou, il a préconisé la création d’une monnaie unique africaine qui va aider à développer le continent, rapporte le quotidien Le Pays dans sa parution de lundi.
Auteur du livre «Le Franc CFA et l’euro contre l’Afrique», Pr Nicolas Agbohou, a vigoureusement rejeté le franc CFA une «monnaie coloniale» qui appartient à 100% à la France selon lui, et en usage dans plusieurs pays de l’Afrique francophone dont le Burkina Faso et son pays la Côte d’Ivoire.
Comme alternatives, le Professeur Agbohou a préconisé la création de la Monnaie unique africaine (MUA).
Il a cité quelques exemples d’Etats fédéraux qui ont réussi à créer leur monnaie unique comme le dollar américain, le franc suisse, le Yan chinois, le rouble russe, poursuit le quotidien privé.
Pour lui, ce projet est bien réalisable, pour peu que les dirigeants africains aient de la volonté et que les peuples en expriment le besoin. Car, a-t-il expliqué, la monnaie appartient aux peuples.
Le conférencier a martelé que la création de cette monnaie unique est la voie royale pour amener l’Afrique à s’affranchir de la dépendance des puissances qui continuent de l’asservir à travers la monnaie dont elles ont le contrôle.
Alors, il nourrit l’espoir que la création de la monnaie envisagée par les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) que sont le Burkina, le Mali et le Niger, pourra se concrétiser dans les prochains jours. «La monnaie unique de l’AES est l’espoir de la monnaie unique africaine», estimant que tout pourrait partir de ce projet.
Pr Nicolas Agbohou a confié que le salut de l’Afrique viendra de la décision à prendre par ses dirigeants de créer cette monnaie unique africaine. Car, pour lui, cette monnaie permettra de lancer l’industrialisation véritable de l’Afrique, clé de voûte de son développement, conclut-il dans le quotidien Le Pays.